Lettre aux candidats
– Questions pour les municipales

Paris, le 27 février 2014

Madame, Monsieur,
Ada 13 rassemble depuis près de cinquante ans des habitants du 13e arrondissement qui aiment leur quartier et participent activement à la vie locale et aux changements qui les concernent. À partir des problèmes concrets portant sur l’habitat, la circulation, les espaces verts, l’urbanisme, notre association propose des solutions collectives à l’échelle de l’arrondissement.
Forts de cette expérience, nous vous adressons une liste de questions dont les réponses sont susceptibles d’éclairer nos adhérents pour leur choix au moment des votes. Nous  nous proposons de diffuser vos réponses sur notre blog.
Avec nos salutations les meilleures.
Le président
Emmanuel Leguy


Municipales 2014 : questions aux candidats

  1. Révision du PLU : envisagez-vous au préalable une évaluation du PLU en cours associant les habitants ? Si oui, selon quelles modalités ?
  2. Densité : dans le cadre de l’émergence de Paris Métropole, pensez-vous qu’il soit encore souhaitable d’augmenter la densité sur Paris intra-muros ? Si oui, pensez-vous que cette augmentation passe par la construction de tours ?
  3. Plan Climat : comment accélérer la réhabilitation thermique  du bâti ancien de Paris ? En particulier, pour les copropriétés ? Rendrez-vous cette opération obligatoire pour tous ou seulement lorsqu’un ravalement sera programmé ?
  4. Logement : quels sont vos objectifs de construction de logements dans le 13e par types de destination ?
  5. Logement (suite) : Paris est en zone très tendue, qu’envisagez-vous pour modérer les loyers  dans le cadre ou en complément de la Loi Alur¹ ?
  6. Transports : quelles sont vos priorités en matière de transports publics ?
  7. Environnement : avez-vous une stratégie pour ouvrir la Petite Ceinture aux usagers ?
  8. Environnement (suite) : souhaitez-vous rééquiper les espaces publics en bancs ?
  9. Paris et le 13e arrondissement comportent des quartiers isolés ; quelle politique envisagez-vous pour leur désenclavement ?
  10. Commerces et services : estimez-vous que les dispositions inscrites au PLU sont suffisantes pour les protéger ? Sinon, quelles mesures envisagez-vous ?
  11. Conseils de quartier : envisagez-vous une réforme pour le prochain mandat ? Si oui, quelles en seraient les grandes lignes ?
  12. Accueil santé : quelles mesures envisagez-vous pour pallier les difficultés d’accès à la médecine de ville et pour éviter un recours excessif aux urgences hospitalières ?
  13. Comment évaluez-vous l’évolution de la politique d’accueil et de suivi des personnes sans domicile ?
  14. Associations : soutenez-vous l’idée de créer une seconde Maison des associations, par exemple dans Paris-Rive gauche ?
  15. Paris Métropole : comment vont être représentés les Parisiens dans la phase de préfiguration ?
  16. Paris Métropole (suite) : comment va s’exercer la démocratie participative au niveau du 13e arrondissement ?

  1. Le texte de la loi Alur sur le site de L’Assemblée nationale

Le projet de Zac Paul-Bourget. Un projet exigeant qui écrira sa propre histoire

Au moment de la publication de la prochaine Lettre d’Ada 13, l’enquête publique diligentée par la Mairie du Treizième aura pris fin et cet intéressant projet aura commencé sa propre histoire, qui le conduira au premier coup de pioche.

Cette note s’appuie sur l’analyse du dossier d’Enquête publique, elle n’est donc nullement exhaustive, mais elle propose un moment de réflexion sur les enjeux d’un projet d’exception qu’en jargon très (voire trop) technique on peut qualifier de « projet de démolition/construction avec opération-tiroir ». Derrière ces mots pas très élégants, mais explicites, se cache une opération complexe de relogement social après reconstruction, dont on peut dégager l’essentiel.

Tout d’abord le contexte. Située à la Porte d’Italie entre le Boulevard des Maréchaux et le périphérique, cet ensemble locatif social de 365 logements, est une ancienne cité d’urgence des années cinquante qui cumule mal-logement, chômage et délinquance. L’ensemble est inscrit dans le programme prioritaire de Politique de la Ville de la capitale et l’urgence à agir ne fait aucun doute, d’autant qu’un incendie a détruit l’un des bâtiments en 2008.

L’enjeu social est donc au cœur de ce projet. Il s’agit de démolir en totalité le parc ancien, très obsolète, et de reconstruire des immeubles locatifs où seront relogées celles des familles qui choisiront de rester.

La fameuse « opération-tiroir » consiste après démolition à reloger les gens dans une première tranche d’immeubles neufs, construite sur le site ou sur d’autres ensembles locatifs, le temps de finir les bâtiments dans lesquels on leur proposera de se réinstaller définitivement. Le processus est complexe et demande un fort accompagnement social, mais en général les bailleurs sociaux savent faire.

La pièce maîtresse de ce dispositif est une Charte de relogement cosignée par la mairie, le bailleur (la SGIM) et l’Amicale des locataires qui figure dans le Dossier d’Enquête. Ce document très structuré pour rendre acceptable ce contrat, car c’en est un, mériterait une analyse approfondie mais on se contentera d’un paramètre essentiel : le taux d’effort demandé aux familles pour accéder aux logements neufs du site n’excèdera pas 20 %  du loyer actuel (après APL ou AL).

En fait, le calcul loyer + charges est le vrai déterminant de la faisabilité sociale de l’opération, ce qui renvoie au contexte environnemental de celle-ci.

L’enjeu environnemental ou plus exactement de « développement durable » est en effet, l’autre facteur  stratégique qui doit attirer notre attention.

L’Étude d’impact sur l’environnement (EIE) figure réglementairement dans le dossier. Elle n’en dit pas plus que ne l’impose la procédure d’enquête et sa structure. Très linéaire, elle aurait mérité de mieux faire apparaitre les trois principes « ERC » (éviter, réduire, compenser) qui parlent au public. Par contre, elle souligne à juste titre que son objet est l’impact du projet sur son environnement et pas l’inverse. C’est important au regard du contexte urbain dans lequel va se construire le projet : un site enclavé dans un faisceau de circulations denses, des sols pollués et la perspective d’une grande opération de démolition. On peut rêver mieux pour installer un habitat agréable et durable…

Singulièrement, cette démolition qui devrait plutôt être une déconstruction sera un marqueur de la démarche durable du projet, avec à la clef une nouvelle étude d’impact (si le montant des travaux est dans la fourchette requise), un « chantier vert » et pourquoi pas ? un bilan Carbone.

Car ce qui rend fort intéressant ce projet urbain c’est qu’il  intervient, de droit — le foncier est du domaine privé de la Ville — dans le cadre de l’application du Plan climat de Paris et s’inscrit dans la réglementation thermique en vigueur (la RT 2012).

Dans les enjeux urbains ciblés par la Ville de Paris figure l’objectif d’un habitat aux performances environnementales et énergétiques exemplaires ; ceci devant être explicité dans un cahier des charges développement durable ou équivalent qui mérite d’être consulté.

Pour faire court, le dessin du projet traduit ces intentions en proposant un « aménagement à la petite cuillère », à opposer à celui dit « au bulldozer », qui réorganise le bâti en fonction des contraintes environnementales, ménage un espace vert central qui deviendra un parc public et désenclave l’opération (nouveau bouclage de voirie et passerelle vers le Kremlin-Bicêtre).

À l’issue d’un long processus découpé en phases techniques complexes, on établira un triple bilan économique, écologique et social d’un très grand intérêt. L’enjeu social croisant l’enjeu écologique puisque les performances environnementales et énergétiques de ce nouvel habitat devraient garantir de substantielles économies sur les charges locatives.

Un écoquartier sans le dire ?
Ce projet écrira sa propre histoire, sûrement passionnante à suivre.

Emmanuel Leguy
Urbaniste environnementaliste
Président d’Ada 13

Les Olympiades après l’exposition et les « 40 ans »

Les Olympiades, le plaisir des hauteurs

Le plaisir des hauteurs

Après l’exposition :

L’exposition au Pavillon de l’Arsenal Les Olympiades, Paris 13e. Une modernité contemporaine a connu en grand succès. L’image des Olympiades dans le public et les médias a été transfigurée, comme par magie !

Bravo à la brillante équipe de conception et réalisation, notamment Françoise Moiroux, Aurélien Gillier, Vincent Fillon, et bien entendu Anne Hidalgo, présidente et Alexandre Labasse, directeur général du Pavillon de l’Arsenal.
Quel chemin parcouru depuis octobre 2005 où dans ce même Pavillon de l’Arsenal se tenait l’exposition Aménager Paris conçue par Éric Lapierre. On y présentait le GPRU des Olympiades. L’objectif affiché à cette époque était de « corriger les erreurs du passé ».

J’étais présent le samedi 20 avril¹ à l’ESJ pour la présentation de deux documentaires d’Isabelle Bonté², suivie d’une discussion sur les Olympiades. Selon le sentiment général, l’objectif n’est plus de « corriger les erreurs du passé » mais de « valoriser un patrimoine architectural enfin reconnu ».
Les habitants, le conseil de quartier, les associations Envol³ et Ada 13 ont exprimé un légitime besoin de concertation à la mesure des circonstances nouvelles.
Personne ne pourrait comprendre qu’on ne respecte pas ce qui mérite d’être préservé, même s’il faut « donner du temps au temps ».
En revanche il n’y a pas de temps à perdre pour « corriger les erreurs du présent » commises par la Semapa faute d’avoir retenu l’avis des habitants et des associations (cf. destruction de la rampe de l’accès « Ivry » et création désastreuse du « tunnel »).

Ada 13 avait raison

L’architecte Michel Holley4 a été précurseur en matière d’accessibilité pour tous. Il a construit les Olympiades au début des années 70 (études à partir de 1968) avec un jeu de rampes en béton permettant tous les parcours mais avec des pentes pas encore limitées à 5 % (la première réglementation est postérieure). Les rampes ne tombent jamais en panne, les ascenseurs ne sont pas aussi fiables. Dans le cas de l’accès Ivry, la rampe ayant été détruite, l’accessibilité est défaillante parfois pendant plusieurs jours. Sans aucun doute, les ascenseurs étaient une nécessité mais fallait-il démolir les rampes ?

L’Ada 13, reconnue pour son expérience en aménagement urbain, a inscrit l’observation suivante au registre de l’enquête sur le PLU (Projet d’aménagement Olympiades-Choisy)5, 6 :
le projet de PLU prévoit d’aménager les accès en faveur des personnes à mobilité réduite.

Nous sommes évidemment d’accord avec cette proposition.
Nous demandons que soit également prise en compte la circulation des landaus, poussettes, caddies personnels, vélos d’enfants et les rampes nous semblent des voies d’accès complémentaires et nécessaires.

Nombreux sont les habitants qui se sont exprimés dans le même sens au cours des réunions et des consultations officielles (enquêtes DUP et PLU).
L’accès Ivry et son ascenseur sont propriété de la Ville de Paris (par expropriation « Stadium élargi ») malgré tous les efforts de M. Jérôme Coumet, maire du treizième, le problème de la fiabilité de l’ascenseur n’a pas trouvé de solution satisfaisante.
On ne va pas reconstruire la rampe. Le service dû aux PMR (personne à mobilité réduite) n’est pas assuré.
Est-ce acceptable ?
L’Association des paralysés de France (APF)7 17 boulevard Auguste-Blanqui, Paris 13, a été consultée, elle remettra prochainement son positionnement et ses solutions.

Les autres accès :

  • S’agissant de l’accès Nationale, une rampe à 5 % a été réalisée pour se rendre aux nouvelles crèches (en complément de l’ascenseur et des escaliers).
  • S’agissant de l’accès Tolbiac, en complément à l’ascenseur, la rampe d’origine de l’accès Baudricourt proche est encore disponible (réaménagement différé).
  • Nota : Seul l’accès Ivry est municipal, les autres bien que financés à 90 % par la mairie, dépendent de l’ASL Olympiades qui en assume la maintenance.
  • Dans tous les cas, le fonctionnement des ascenseurs est aléatoire, sujet à de fréquentes pannes ou interruptions pour entretien.

La galerie du Stadium dite  « le tunnel »

Ce passage inachevé, sombre et sordide, est consécutif à la décision de l’aménageur de déplacer l’entrée du Stadium à grands frais (travaux excessifs et conséquences sur les commerces existants). Ce choix, contesté avec bon sens par les habitants, est responsable pour une part, de l’échec de la commercialisation des boutiques et du déficit de l’opération. L’insuffisance d’éclairage diurne et nocturne est un des principaux facteurs propices à l’insécurité. Les services techniques de la Ville de Paris ont été sollicités par la Mairie du treizième. À suivre…

Alain Joubaire


  1. Le compte-rendu du bureau d’animation du 20 avril 2013.
  2. À propos d’Isabelle Bonté, sculptrice et plasticienne.
  3. À propos de l’association Envol.
  4. À propos de l’architecte Michel Holley.
  5. Les Olympiades. Quelles perspectives ? (octobre 2001).
  6. GPRU Olympiades. Diagnostique urbain et propositions (décembre 2002).
  7. À propos de l’Association des paralysés de France.

Modernité des Olympiades

L’esplanade des Olympiades

Les Olympiades, une nouvelle ville dans la ville

L’exposition de Pavillon de l’Arsenal, consacrée début 2013 aux quarante ans des Olympiades, est maintenant terminée. Elle a été mise en scène par Françoise Moiroux à qui l’on doit aussi le n° Hors-Série de Connaissances des Arts Les Olympiades Paris XIIIe. Une modernité contemporaine. On y voit comment, sur les terrains ferroviaires de la Gare des Gobelins, tout le quartier industriel des anciennes usines Panhard s’est retrouvé remodelé. Des tours et des barres portant le nom de villes olympiques ont été construits sur dalle, formant le quartier des Olympiades. La hauteur avait pour raison de gagner de la place au sol, de séparer les fonctions (trafic ferroviaire, parkings, commerces et loisirs, habitat, bureaux) en les superposant et de séparer la vie des piétons de celle des automobiles. C’était le premier acte de l’opération Italie qui s’inscrivait dans un projet d’aménagement ambitieux (une autoroute urbaine, 55 tours dans l’arrondissement). La crise économique et la décision de Giscard d’Estaing de plafonner les hauteurs de construction à Paris de 1975 ont mis fin à ce type d’urbanisme. A la mixité des fonctions s’ajoutait une réelle mixité sociale puisque ont été construits des immeubles destinés soit au secteur privé, soit aux logements aidés et logements sociaux. Les constructions dues à Michel Holley présentaient un caractère pionnier et une qualité architecturale reconnus malgré les critiques soulevées par l’urbanisme de dalles[1].

Les associations locales, dont ADA 13, ont cherché dès le début à pallier les difficultés liées à ce bouleversement complet d’un quartier remodelé sur les ¾ de sa superficie : nécessité d’obtenir les équipements promis, relogement des anciens habitants (voir sur notre site :  http://www.ada13.com/historique/operation_italie.htm). Avec le temps, la desserte des transports a été améliorée, écoles et médiathèque ont été construits aux environs. Restent les problèmes liés au statut de ces espaces privés d’usage public et le surcroît de charges que cela occasionne pour les résidents. Cette question n’est toujours pas réglée malgré le reclassement de la dalle et des voies souterraines en 1976. La Ville a aussi procédé à des opérations de réaménagement (accès, Stadium) et d’action sociale. On regrette pourtant que ces opérations n’aient pas amélioré l’accessibilité pour les personnes à mobilité réduite.

Le regain d’intérêt pour ce site s’accompagne de l’idée d’en poursuivre l’aménagement qui avait été interrompu vers le sud avec la réorientation de 1975. Un tel projet irait dans le sens du regain de dynamisme de la partie sud de l’arrondissement vers Masséna-Bruneseau et des perspectives liées à l’essor du Grand Paris.

[1] Voir aussi La Gazette du 13e, n° 87, janvier 2013 et n° 88, avril 2013

Concertation PRG : projet d’aménagement de la halle Freyssinet

Défilé de mode à la Halle Freyssinet

Un “événement” organisé à la Halle Freyssinet

Un groupe de travail de la concertation s’est réuni le 20 mars 2013 avec notamment pour objectif de faire le point sur les réflexions autour de la halle Freyssinet.

La halle (300 m de long, 25 000 m² au sol), occupée d’abord par la Sernam, est louée actuellement par la SNCF à la société Jaulain qui organise des évènements. Elle est inscrite à l’inventaire supplémentaire des monuments historiques. La SNCF souhaite la vendre. Une convention de partenariat avec la ville de Paris, en cours jusqu’en novembre 2013, l’oblige à la vendre en priorité à cette dernière. La ville jusqu’ici n’a pas manifesté son intention de l’acheter mais elle pourrait donner suite à une demande de l’État.

En effet, la ministre déléguée à l’économie numérique s’intéresse à cet édifice pour y installer un grand quartier numérique pouvant accueillir un millier de start up ainsi que des services et équipements à usage mutualisé.

Les représentants des associations et des conseils de quartier ont signalé leur intérêt pour une telle utilisation. Une étude sur le développement des activités de production et de création sur Paris Rive Gauche, menée en 2011-2012 par l’institut d’aménagement et d’urbanisme de l’Ile de France et le GRECAM, a montré la difficulté à atteindre les objectifs de 100 000 m² d’activités de ce type dans la ZAC et la nécessité d’une politique très ambitieuse tirant parti de toutes les opportunités pour s’en approcher. La Halle Freyssinet et les activités numériques faisaient partie des opportunités repérées.

Les membres de la concertation ont également rappelé leurs demandes concernant l’insertion urbaine de l’équipement qui s’installera dans la halle :

Assurer la connexion entre ancien et nouveau 13e par des passages traversant la halle et par un traitement approprié des différences de niveau entre la rue du Chevaleret, la halle et la dalle.

● Dégager  la dalle : par un aménagement de ses abords

● Prévoir la desserte massive de la halle : quelle que soit la destination future de la halle, il faut prévoir un regain d’animation par rapport au vide actuel, ce qui suppose une circulation accrue. L’insuffisance des moyens de desserte actuels est déjà patente à l’occasion des événements ponctuels organisés par la société Jaulin : mauvaise visibilité de la halle, forte circulation sur le boulevard Vincent-Auriol, places de parking insuffisantes, entrée unique et sous-dimensionnée.

Les Olympiades, un projet de rénovation

Conférence de Michel Holley, architecte en chef du projet Olympiades,
à l’université Pierre Mendès-France (Paris I) le 2 mars 2013

Conférence de Michel Holley

Michel Holley, architecte des Olympiades

À l’occasion des 40 ans de cette opération d’urbanisme,  deux court-métrages ont été projetés par Isabelle Bonté, réalisatrice et habitante de la dalle :le premier était une promenade de découverte du site actuel (2008) ; le deuxième était un extrait de la conférence donnée par M Holley au Pavillon de l’Arsenal en 2009. Celui-ci est ensuite intervenu puis il y a eu un débat consacré à l’historique de cette opération.

Le plan de 1968 prévoyait des immeubles atteignant 100 m de haut, alors que jusque là les constructions étaient limitées à 7 étages. Les tours ne devaient pas être alignées mais organisées en bouquets selon le rythme d’une composition quasi-musicale. Les fenêtres devaient être à l’échelle d’immeubles de grande hauteur, articulées en damier comme dans un tissu de pied-de-poule.

L’arrivée de de Gaulle au pouvoir a libéré les énergies et a fait émerger un modernisme difficilement accepté jusque là en surmonteant les pesanteurs antérieures. C’est le moment de la réalisation du plan Lafay  et où  Roussy fait appel à Michel Holley pour superviser l’aménagement parisien. Celui-ci a fréquenté tous les grands architectes du 20ème siècle et tout particulièrement Mies van der Rohe. Il a séjourné à Chicago et a parcouru toutes les grandes capitales du monde.  M Holley rassemble à l’Hôtel de Sens une trentaine de personnes qui répertorient au 500e toutes les maisons parisiennes. Il apparaît que ne sont appelées à durer que les bâtiments de moins de 100 ans,  d’au moins 7 étages et  dotés d’un certain confort. Tous les autres immeubles, plus bas et plus anciens, peu confortables, sont appelés à disparaître. Il en ressort que 1500 ha de terrains peuvent être réaménagés, avec des îlots de rénovation. Le modèle est celui des Etats-Unis avec ses placettes, l’implantation diversifiée de bâtiments, la disparition de la rue, l’émergence de la notion d’espace partagé et d’espace protégé. Le Front-de-Seine était conçu comme un balcon sur le fleuve, mais il y a eu dérive entre la conception et l’exécution du projet. La dalle piétonne devait être une promenade parisienne mais est devenue un ghetto et l’ensemble a pris l’aspect d’une forteresse. Il faut une surface minimale de 10 à 20 ha car un îlot isolé s’intègre difficilement.

Aux Olympiades, M Holley, chargé d’élaborer le plan-masse, a développé le système expérimenté au Front-de-Seine. L’avenue d’Italie devait s’articuler à l’axe autoroutier Nord-Sud. Il était prévu qu’un cinquième des immeubles (haussmanniens) seraient conservé et qu’un tiers de terrains seraient récupérés (terrains vides, friches industrielles). Une tour signal devait être construite à la Porte d’Italie. Il est décidé de construire un tiers HLM, un tiers logements libres, un tiers logements aidés. En 1965, M Holley propose à la SNCF de garder la gare et de construire au dessus : le principe en est accepté avec cession des droits à bâtir. Une place centrale et une rue piétonne et commerçante doivent être aménagées au pied des tours.

Le dynamisme de cette opération a été extraordinaire car elle a été réalisée en 5 ans (25 ans pour le Front-de-Seine, dans le contexte d’expansion économique des 30 Glorieuses. On a décidé de faire grand. Il y avait à la fois des besoins et les moyens. Le coup d’arrêt de ce boom, relatif mais vivement ressenti, a été l’affaire de Suez : on recensait 32 000 dépôts de permis de construire en 1972 et il y en aura seulement moins de 3 000 en 1974. La perte d’autonomie des moyens s’est accompagnée d’un dynamisme moindre malgré des périodes de reprise. Il y eu distorsion entre des projets ambitieux et leur réalisation, rendue difficile par le contexte. C‘est le cas pour le 13e arrondissement où une partie des 55 tours prévues  n’a pas été réalisée. Aux  Olympiades l’opération engagée avec aménagement sur les terrains ferroviaires n’a pas été terminée vers le Sud (couverture prévue, écoles, autres tours). Il faudrait reprendre le projet. Celui-ci n’a pas été arrêté pur des raisons idéologiques mais par manque de demande et de moyens, avec un retour aux réglementations anciennes. Valéry Giscard d’Estaing s’est impliqué pour des motifs personnels parce que de son bureau il apercevait les tours de la Défense qui bouchaient son horizon. On a alors critiqué la tour Montparnasse mais elle marque Paris. Les tours supposent un mode de vie complètement différent  de celui plus traditionnel des immeubles haussmanniens mais  qui a fini par s’imposer après avoir fait scandale. Elles entrent maintenant dans le patrimoine architectural comme l’a montré la conférence à l’Arsenal, sollicitée en 2009. Cependant il faut éviter un classement à l’inventaire des monuments historiques qui serait une catastrophe. La vie dans les tours implique cependant des contraintes de chauffage, éclairage, un coût élevé des charges et une nécessité de s’adapter aux évolutions.

Eric Offredo, élu du 13e et  habitant du quartier depuis son enfance, rappelle que les enfants du voisinage enviaient la qualité de vie dans les tours. A propos des projets de reprise de ce chantier, et notamment de couverture de la dalle, il fait remarquer que désormais les procédures sont plus lourdes, avec une phase de consultation des habitants et des associations. Cela prend du temps mais  mais les opérations sont mieux finies et mieux acceptées. Il y a aussi le problème toujours pas résolu de la gestion des espaces privés ouverts au public avec un surcroît des charges. L’origine tient à la phase d’expropriation avec collectivisation des droits à bâtir affectés à un îlot. C’est une survivance de ce qui se faisait pour les expropriations dans les campagnes depuis une loi de Napoléon III avec un partage des servitudes entre propriétaires privés.

Michel Holley, fasciné par l’audace des architectes américains qu’il a alors connus, a voulu donner l’accès à la lumière, libérer l’espace tout en conservant ce qui fait la spécificité de Paris : son horizontalité. Il a cherché à créer des espaces urbains intimes sur une place (la Plaza), lieu de circulation où les jeunes peuvent descendre et se déplacer sans danger. Si au lieu des 7 étages traditionnels on en fait 4 fois plus, soit 28, on conserve l’horizontalité et on gagne de la place.

Les immeubles de bureaux ont été construits en verre afin d’en assurer l’éclairage maximum sur le modèle New-Yorkais. Par contre les immeubles d’habitation ont été réalisés en béton pour assurer intimité, sécurité, avec seulement 10% de la surface pour les fenêtres. Ce béton est personnalisé avec un grain spécifique pour chaque bâtiment. Il y a ainsi différenciation du module de base à l’intérieur de constructions en série, mais cela seulement pour les tours en accession à la propriété. Il faut noter que si les ILN ont eu les moyens de construire en hauteur, à la différence des HLM qui ont été réduits à des barres, ils n’ont pas pu financer une peau luxueuse en façade et ont dû se contenter d’un décor minimaliste.

 

Des constructions innovantes sur Paris-Rive gauche

Des représentants de la concertation Paris-Rive gauche ont participé à trois jurys d’architecture pour un immeuble de 75 logements sociaux d’Immobilière 3F et deux immeubles de bureaux.

Le projet de l'immeuble-pont de Marc Mimram

À cheval sur l’avenue de France et la rue du Chevaleret,
l’immeuble-pont de l’architecte Marc Mimram.
En illustration, la perspective du projet.

Les logements sociaux seront construits par les architectes Jean et Aline Harari, avenue de France, en face du MK2, un peu à l’ouest de l’avenue Émile-Durkheim. Étant construits sur dalle, ils auront des caves en rez-de-chaussée + 1 et des celliers sur les balcons. Les habitants pourront disposer de parkings souterrains un peu plus loin, rue du Chevaleret.

Le promoteur Icade et l’architecte Marc Mimram construiront 16 000 m² de bureaux dans l’îlot d’à côté, T6C, entre la rue Charcot prolongée et une voie à créer à l’Ouest. Il s’agit du premier immeuble-pont qui traversera les voies ferrées en prenant appui sur l’avenue de France et la rue du Chevaleret. L’architecte a tiré parti des contraintes techniques nouvelles pour échapper au plan traditionnel des immeubles de bureaux avec de grandes façades lisses et vitrées.
Il propose un assemblage de deux types de structures, les unes, massives, aux percements limités, abritant au milieu de bureaux les poutres-ponts et les autres, légères et vitrées, s’accrochant aux premières pour d’autres bureaux. Cette organisation permet loggias, balcons, lieux de rencontres horizontaux, sur des terrasses abritées, ou verticaux dans des espaces à double hauteur, avec de belles perspectives sur tous les horizons du 13e.
Le promoteur Kaufman & Broad et l’architecte Christian de Portzamparc ont été choisis pour construire 23 000 m² de bureaux avec commerces et locaux d’activités en rez-de-chaussée sur l’avenue Mendès-France (îlot A9B). Bien que sur dalle, le programme prévoit des parkings pour voitures, motos et vélos sur les deux premiers niveaux. Ceux-ci donneront sur le belvédère côté voies qui ne sera peut-être pas aussi poétique qu’on aurait pu l’espérer, surtout s’il récupère tous les parkings et les locaux techniques des immeubles riverains.

Les « Utopies réalisées ». Les cinq sites de la région lyonnaise

L’unité d’habitation de Firminy-Vert, façade

L’unité d’habitation de Firminy-Vert

Le quartier des États-Unis à Lyon (1917-1934) : le maire de Lyon, Edouard Herriot, confie le projet d’aménagement de la ville à Tony Garnier dont il apprécie le projet de cité industrielle, modèle inspiré des idées fouriéristes. Cet architecte, qui lie intimement urbanisme et habitat social, veut appliquer les principes des Utopies réalisées : libre disposition du sol, extension de la notion d’espace public, séparation des fonctions, hiérarchisation des voies de circulation. Pour des impératifs de densification, Garnier doit accepter de surélever les immeubles de deux étages, de réduire la surface des jardins et de réduire les équipements prévus. Malgré tout l’opération est innovante : en 1924 sont livrés 1400 logements dotés de wc et de douches, avec des commerces au rez-de chaussée. Ces logements, enserrés dans des murs en béton, sont rationnellement distribués. Les formes avant-gardistes du site font très vite débat. Le style Tony Garnier, homme de transition, se dégage, métissant composition classique, culture méditerranéenne et sensibilité à l’art déco.

Le quartier des Gratte-Ciel à Villeurbanne (1931-1934) : sensible à la construction d’immeubles de grande hauteur qui permettent de densifier, le maire Lazare Goujon confie l’aménagement de sa ville à l’ingénieur Jean Fleury et à l’architecte Morice Leroux. Comme celle de Lyon, cette expérience reste exceptionnelle pour l’époque avec 1400 à 1600 logements inaugurés en 1934. Pour la première fois en France, un centre-ville est dédié à des logements ouvriers et à d’importants équipements destinés à des populations ouvrières. Fleury et Leroux ne produisent pas une pensée théorique neuve mais s’intéressent à l’innovation et mettent en place une réglementation administrative articulée sur le projet architectural. Il n’existe pas alors de cadre juridique et financier ad hoc pour ce genre d’opération mais la municipalité se montre inventive en créant une société d’économie mixte associant fonds publics et fonds privés. Le retrait précoce des investisseurs privés et la crise économique entraînent la défaite de Goujon aux élections et des problèmes financiers qui dureront jusqu’aux années 1960. Ici l’audace est surtout technique avec la construction en hauteur, l’emploi de structures métalliques et de briques creuses masquées par un enduit. La composition est classique : alignement régulier des immeubles le long d’un axe majestueux aboutissant à un imposant bâtiment public, verticalité, aspect massif lookkçdes monuments, stricte symétrie des façades, maintien du décor. Cependant, les gradins, qui relèvent de l’héritage hygiéniste, et les deux gratte-ciel témoignent d’une modernité plus radicale avec une touche Arts déco.

Firminy-Vert (1953-1961) : le maire de cette ville minière, Eugène Claudius-Petit, ancien ministre de la Reconstruction a appliqué ici les principes du Mouvement moderne et de la Charte d’Athènes. Il fait appel à une équipe de jeunes architectes modernes. L’aménagement de cette ville « sinistrée » couvre 50 hectares. C’est un véritable plan de développement qui débute en 1957 et doit durer 15 ans : on prévoit 1000 logements HLM en hauteur, dégageant de vastes surfaces vertes où doivent être installés des équipements publics (centre commercial, écoles, caserne de pompiers, stade). Le Corbusier reçoit commande pour la Maison de la culture (1955-1969), le stade municipal (1955-1968), l’église Saint-Pierre (1961-2006) et l’unité d’habitation (1959-1967). On commence par créer ou améliorer les réseaux d’adduction et de traitement des eaux. Voirie et équipements sont achevés en même temps que les immeubles d’habitation, ce qui est exceptionnel à l’époque pour les grands ensembles. C’est un ensemble cohérent qui est réalisé, en réponse à l’ambition politique et architecturale d’améliorer les conditions de vie dans cette petite ville ouvrière. L’ensemble de cette cité, conçue par Le Corbusier, est harmonieux : le stade, niché dans le creux de la cuvette naturelle, est surplombé par la Maison de la culture inclinée en porte-à faux et par l’église Saint-Pierre dans l’esprit de renouveau de l’architecture religieuse. C’est surtout l’unité d’habitation qui pour Firminy est l’emblème du renouveau architectural, elle se rapproche de la cité radieuse de Marseille par ses importantes dimensions et sa capacité (1800 habitants pour 414 appartements répartis en six types différents) mais sa réalisation se heurte à la limite des crédits HLM. Le Corbusier doit renoncer à la rue commerçante, se battre pour imposer les loggias brise-soleil et accepteriez isolation phonique moins soignée. Comme à Marseille sont proposés trois modules complémentaires autorisant de multiples combinaisons. Le Corbusier y rajoute trois caractéristiques rares dans les logements HLM traditionnels : l’organisation en duplex, la double orientation et la double hauteur du séjour. Après la mort de l’architecte en 1965, son oeuvre est reprise par de jeunes architectes. A Wogensky achève notamment en 1969 l’unité d’habitation et l’école maternelle qui a été construite sur son toit-terrasse.

Le couvent de la Tourette à Eveux sur l’Arbresle (1953-1960) : Ce couvent illustre, comme celui de Ronchamp, le mouvement de renouveau de l’architecture religieuse dirigé par les commissions d’art sacré. Il y a désaccord sur l’introduction d’oeuvres d’art moderne dans les églises et la réflexion porte sur la dimension sacrée de l’architecture avec une réflexion sur l’espace, la lumière, la plasticité des matériaux et la couleur. Les Dominicains considèrent Le Corbusier comme un architecte qui a le sens du sacré et, en 1936, ils lui passent commande pour la construction du couvent de la Tourette. Les pilotis permettent de s’adapter à la forte déclivité du terrain. Le bâtiment comporte cinq étages mais le chemin de crête accède au troisième niveau (accueil, étude). Au dessus, sur deux étages, se trouvent les cellules des moines. Le quatrième niveau est consacré à la vie collective (réfectoire, chapitre, atrium). Il est desservi par deux larges couloirs. Au cinquième étage, en bas, on trouve la cuisine, une salle comune des caves. Dans les 104 cellules, de 1,83 sur 5,92 m, chacun dispose d’un lit, d’un bureau, d’un placard, d’un lavabo et d’une loggia brise-soleil. L’église en béton brut et couronnée d’une terrasse accessible. Le Corbusier, après Ronchamp, renoue ici avec les formes géométriques simples et reprend les thèmes du Mouvement moderne : toit-terrasse, promenade architecturale, pilotis, absence de décor. A la Tourette, est employé pour la première fois en architecture le béton précontraint. Ce chantier expérimental est une approche ouverte à l’innovation et à la transgression. Le matériau majeur du couvent est cependant la lumière avec des sources variées : brise-soleil et loggias pour les cellules, fentes lumineuses dans les couloirs, fin liseré de lumière sous le toit de l’église et “mitraillettes à lumière” au dessus de la sacristie. Avec l’aide de Iannis Xenakis est imaginé un jeu d’ombres portées au sol et sur les murs, changeant selon la course du soleil. La Tourette est avec Ronchamp le sommet et le symbole du renouveau de l’art sacré à cette époque. Le couvent est aussi un modèle organisationnel, archétype de l’harmonie entre l’individuel et le collectif, un aboutissement des modèles conceptuels des Utopies réalisées.

La cité des Étoiles (Givors 1974-1981) : dans un contexte où le logement social est absent et où prédominent les taudis, le maire, Camille Vallin, fonde une société d’économie mixte. L’architecte Jean Renaudie, sur le modèle de la cité qu’il a conçue pour Ivry, propose pour la vieille ville de Givors un programme de construction de 207 appartements (HLM, location, accession à la propriété). Tous les appartements sont différents et bénéficient de terrasses végétalisées. S’y ajoutent 1500 m² de commerces et 3000 m² d’équipements. Ce programme reste modeste car depuis 1973 il à été mis fin à la politique des grands ensembles. Cependant les principes fondateurs de la modernité restent en vigueur. L’utopie est triple : offrir à chaque habitant son logement propre dans un ensemble collectif ; construire des logements sociaux en centre ville ; s’adapter à la morphologie d’origine en restant fidèle aux principes de l’architecture moderne. Celle-ci perpétue un langage de formes primaires, les triangles. Renaudie refuse l’ornement et emploie des matériaux comme le béton brut. Sur la base d’un constat de la diversité humaine, l’architecte refuse tout a priori et ne veut pas d’un logement standard. Il n’y a donc pas de plan type. Il ne s’agit pas d’imiter les formes d’habitat ancien mais plutôt d’en retrouver l’esprit avec des formes variées, étagées sur la colline. L’organisation de la Cité des Étoiles est complexe, avec ses neuf blocs desservis par de multiples entrées et relié par trois couloirs habités. Les circulations ne sont pas lisibles d’emblée et à l’extérieur les ponts de vue sur la cité sont multiples. Renaudie combiné les triangles en jouant sur l’ouverture des trois angles ce qui génère de grandes diagonales ménageant dans les appartements des échappées visuelles illusionnistes qui amplifient les espaces. On note aussi l’étagement des toits-terrasses, privés ou publics et souvent végétalisés. L’intégration dans la nature éloigne encore de l’image de grand ensemble. Les nombreux espaces privés et publics (passages, placettes, places) sont entourés de commerces et d’équipements ce qui favorise les rencontres et la convivialité.

Voir le site :
Utopies réalisées, un autre regard sur l’architecture du XXe siècle.

A redécouvrir : les « Utopies réalisées » de la région lyonnaise

La chapelle de Firminy

La chapelle de Firminy

Il y a 40 ans, le treizième arrondissement de Paris a connu une opération d’aménagement qui l’a complètement métamorphosé. La construction en série de tours a fait débat mais on a aussi déploré l’absence des équipements promis et l’éviction des anciens habitants, « chassés » vers la lointaine banlieue. D’autres expériences contemporaines ont montré qu’on pouvait faire autrement : c’est le cas des cinq opérations menées en région lyonnaise qu’on a qualifiées « d’Utopies réalisées » :
* Le quartier des Etats-Unis de Tony Garnier à Lyon (1917-1934)
* Le quartier des Gratte-ciel de Morice Leroux à Villeurbanne (1931-1934)
* Le site Le Corbusier à Firminy-Vert (1953-1969)
* Le couvent de la Tourette de Le Corbusier à Evreux-sur-l’Arbresle (1953-1960)
* La cité des Étoiles de Jean Renaudie à Givors (1974-1981)

*********************

Les cinq programmes, mis en œuvre à l’initiative de maires soucieux de répondre au besoin pressant de logements et plus particulièrement de logements sociaux, ont été conçus et réalisés par des architectes et urbanistes appliquant les idées du « Mouvement moderne ». Ce courant de pensée, qui a inspiré tout le XXe siècle, a eu l’ambition d’élaborer un contre-projet de société améliorant les conditions de vie des habitants au moyen d’une architecture de qualité. Les idées de ce Mouvement moderne, relèvent de l’utopie, dans le sens positif de la recherche d’un monde meilleur et d’une action d’avant-garde. L’invention proposée est en rupture avec les idées dominantes de l’époque ; elle n’est pas forcément réalisable dans l’immédiat, mais elle pourra être mise en application lorsque seront réunies les conditions politiques, économiques, sociales et culturelles adéquates. L’urbanisme n’est plus fondé essentiellement sur des règles esthétiques mais il est au service de l’homme et de ses besoins.

Cette architecture, qui s’inspire notamment de la Charte d’Athènes, repose sur un nouveau langage plastique : la géométrie et la simplification des formes lui donnent un caractère « universel », qui s’adresse à tous quels que soient le lieu, l’époque ou la condition sociale. La démarche se décompose en plusieurs phases : « diagnostiquer », « inventer », « agir ». On constate au départ l’urgence de construire et reconstruire, d’éradiquer les taudis mais le recours à l’utopie prend une dimension politique et sociale. L’homme nouveau doit disposer d’un espace qui lui est propre – cellule de moine ou cabine de paquebot – mais il doit aussi avoir accès à des services et lieux collectifs proches. La ville est un lieu où on habite des bâtiments conçus selon les principes de liberté de plan et de passage de la lumière mais, à côté des logements, les espaces publics, les équipements et la verdure ont aussi leur place. L’urbanisme des « Utopies réalisées » propose une séparation des fonctions (habitat, travail, loisirs, administration, services) et une hiérarchie des flux de circulation (voies piétonnières notamment). L’emploi de matériaux nouveaux, comme le béton armé ou le métal, a pour but d’assurer une rationalisation du processus de construction et un contrôle de qualité que ne permettent pas les matériaux traditionnels.

La visée politique et sociale de cette architecture révolutionnaire rencontre très vite la critique qu’alimentent rapidement les difficultés budgétaires : dès 1935, le site de Villeurbanne est controversé. À partir des années 70, le discrédit porté sur l’urbanisme des grands ensembles retombe sur les réalisations inspirées par le Mouvement moderne qui s’est inséré après-guerre dans la politique de construction massive de logements impulsée par le ministère de la Reconstruction, illustrée notamment par la volonté de réaliser en nombre des logements sociaux (8 millions entre 1953 et 1973). La remise en question de le Corbusier et de ses conceptions en matière d’architecture provoque des débats passionnés, notamment à propos de Firminy-vert et de son maire Eugène Claudius-Petit.

Un long processus de redécouverte s’amorce à partir des années 1980 auquel participent les habitants de ces cinq sites. Le regard des experts, comme celui du grand public, mesure désormais l’apport social et culturel d’une réflexion originale sur la ville telle que celle des “Utopies réalisées” de la région lyonnaise. Ces dernières, élaborées en réponse à la grave pénurie de logements, proposait des solutions de qualité qu’on ne retrouve pas à la même époque dans les “grands ensembles” de tours et barres construits en série et au moindre coût. Si on construisait en hauteur sur ces cinq sites c’était pour dégager au sol un espace au service de l’habitant qui y a trouvé effectivement de quoi satisfaire ses besoins individuels et collectifs. Notons qu’on retrouve en région parisienne un écho très intéresant de la recherche architecturale novatrice de cette époque dans la cité construite à Ivry par Jean Renaudie (1970-1975).

Voir le site :
Utopies réalisées, un autre regard sur l’architecture du XXe siècle.

Deux « petites » tours en duo

C’est Jean Nouvel qui édifiera à Masséna, d’ici 2018, les deux tours Duo de 175 et 115 m, hébergeant bureaux, commerces et hôtel. Pour Anne Hidalgo, ce projet innovant est un signal fort visible depuis les villes voisines et il contribue à l’implantation d’un nouveau quartier urbain attractif, ouvert sur Ivry. Il est aussi prévu deux autres tours et des immeubles de logement plafonnés à 50 m. Notons que le projet de Portzamparc avait eu la préférence des associations et conseils de quartier de la concertation PRG.

Le projet des tours Duo de Jean Nouvel pour le quartier Masséna Bruneseau

Le projet de Jean Nouvel à Masséna Bruneseau : les tours Duo

Le projet Nouvel, revendiqué comme moderniste, rencontre les critiques de ceux qui n’en aiment pas l’esthétique ou y voient de la mégalomanie. La question de la forme, la tour, ne se pose plus car pour cette opération la limitation des hauteurs, fixée depuis 1977 à 37 m, a été assouplie en 2010. La vive opposition manifestée alors (Verts, membres de la concertation) n’a pas été entendue. De même n’ont pas été pris en compte les arguments sur le coût des tours et sur leur difficulté à s’insérer dans le contexte urbain. L’objectif de densifier l’habitat n’est pas convaincant car, si on gagne de l’espace en hauteur, il y a une importante perte de place en surface.

Pourquoi des bureaux en centre-ville  plutôt que des logements ? Pourquoi ne pas privilégier des activités d’artisanat et de logistique traditionnelles ici où l’infrastructure de transports (route, rail, navigation fluviale) est exceptionnelle ? Le terrain, voisin du périphérique et de l’usine de traitement de déchets, est difficile car il est enclavé et accidenté. Les capacités locales de transport répondront-elles à l’intensification des déplacements à prévoir ? Le prolongement du tramway est imminent mais il faudrait au moins une décennie pour réaliser celui de la ligne 10.

Le nouveau quartier attendu sera-t-il vraiment aussi attractif que prévu, avec un environnement plutôt ingrat, la concurrence de centres voisins (Bercy, Ivry) et la difficulté, accrue par la crise économique, d’assumer les prix du foncier et des charges ? Malgré la progression des techniques, les tours sont énergivores, d’où un surcoût considérable. L’opération, très controversée, ne pourra se faire que s’il intéresse un nombre suffisant de candidats à l’occupation.

Brigitte Einhorn

Faire de la Halle Freyssinet une vitrine au service de l’art de construire

Halle Sernam, préparation du défilé de mode (7 octobre 2009)

Halle Sernam : préparation du défilé de mode
(7 octobre 2009)

Lors d’un café patrimoine, le 23 juin, l’association Paris historique a évoqué son souhait d’une sauvegarde de la Halle Freyssinet, en proposant de la classer dans sa totalité au titre des monuments historiques. Cette procédure vise à empêcher le démantèlement partiel de ce bâtiment, tel qu’il est prévu dans le projet actuel d’aménagement de la ZAC Paris-Rive gauche qui envisage de rogner un tiers environ de l’ensemble, à l’est et à l’ouest.

Cette Halle, située Boulevard Vincent Auriol et bien connue des habitants du 13e , est un chef d’œuvre de l’architecture industrielle, réalisée entre 1927 et 1929, pour le compte du Chemin de fer Paris-Orléans et destinée à servir aux messageries de la gare d’Austerlitz. Le bâtiment, de 310 m sur 72, est composé de trois nefs très bien éclairées. La conception d’ensemble réunit de nombreuses inventions techniques de son créateur Eugène Freyssinet. Celui-ci, Polytechnicien de formation, était moins célèbre qu’Eiffel, mais s’est révélé être un constructeur acharné à produire au meilleur coût des œuvres de qualité : hangars d’Orly, ponts de Plougastel, Halle de Reims et Halle Freyssinet à Paris. Il a aussi inventé un procédé de construction de ponts par éléments préfabriqués qui a été repris dans le monde entier. Mais surtout, c’est lui qui a mis au point une technique de construction révolutionnaire, en inventant en 1928 le « béton précontraint ». L’utilisation de voûtes et d’arcs permet d’obtenir une compression permanente du béton qui par sa qualité offre une meilleure résistance que le béton armé et évite les fissures. Freyssinet ne cherche pas à faire de « l’art » et veut ignorer les maths mais pourtant ses réalisations donnent une grande impression d’équilibre et d’harmonie et se sont révélées d’une grande solidité.

L’idée du classement de la Halle Freyssinet repose sur la volonté de sauvegarder ce témoin de l’œuvre d’un ingénieur particulièrement innovant. Cet espace très vaste, très bien conservé a une situation centrale dans le 13e. Il présente des qualités architecturales exceptionnelles et doit pouvoir être utilisé pour un équipement public valorisant le savoir-faire et les métiers du Génie civil, l’art de bâtir et la connaissance des matériaux. On pourrait aménager dans cet espace un musée consacré à Eugène Freyssinet, au béton « matériau d’avenir », au Génie civil, un site de démonstrations pédagogiques, d’exposition et de conférences, une bibliothèque. Les syndicats et associations de la profession du BTP sont partenaires de ce projet qui nécessite pourtant d’être porté par une volonté politique forte.

Une telle vocation donnée à ce lieu, pourrait s’articuler, avec la présence voisine de l’école d’architecture logée dans l’ancienne SUDAC, autre bâtiment industriel prestigieux. Cela pourrait illustrer la volonté de réorienter cette partie de l’arrondissement vers des activités de production. Pourtant se pose la question de savoir si on veut préserver l’ensemble de la Halle comme le souhaite Paris historique ou si on accepte d’en retrancher une partie dans le cadre du projet de la Semapa qui envisage la construction de logements sociaux et l’aménagement de jardins sur les marges de ce bâtiment. En tant qu’habitants du 13e nous sommes concernés aussi bien par le désir de préserver notre patrimoine local que par les projets d’équipement de ce quartier isolé. Relier à l’ancien 13e ces zones, coupées par les emprises ferroviaires et hospitalières, est un enjeu que nous ne devons pas négliger. Il ne faudrait pas non plus que faute d’intérêt des investisseurs publics, ce lieu exceptionnel, actuellement loué par RFF à une entreprise qui crée des « évènements », soit récupéré par le privé et rendu en cela peu accessible pour les habitants et les travailleurs.

Enquête publique sur la révision simplifiée du PLU Masséna Bruneseau. Quelques réflexions sur les thèmes Développement Durable et Environnement – Emmanuel Leguy

Schéma des orientations d’aménagement proposés dans le cadre de la révision simplifiée du PLU

Schéma des orientations d’aménagement proposés dans le cadre de la révision simplifiée du PLU

Cette enquête Bouchardeau permet surtout d’apprécier les volets « développement durable », en particulier environnementaux du projet, qui sont porteurs de gros enjeux.
Les enjeux sociaux et économiques sont aussi déterminants , mais ils relèvent de la programmation initiale du projet et ont été certainement débattus plus en amont dans le cadre du CPC : il est trop tard pour y revenir.

Composition urbaine et paysage :
L’option centrale est la construction de tours dont au moins un IGH (Immeuble Grande Hauteur) .
C’est une option très déterminante pour la qualité urbaine et architecturale du projet et sur laquelle le débat pour ou contre les tours n’est plus d’actualité. La vraie question étant à ce stade d’apprécier si on se donnera les moyens de réussir des complexes immobiliers, mixtes, écologiquement acceptables, bien intégrés dans leur environnement et susceptibles d’apporter un vrai référentiel de qualité à ce paysage déstructuré de franges.
En assurant la bonne continuité urbaine annoncée entre Paris et sa banlieue, ce qui peut susciter quelques réserves quand on crée un ilôt de densité sur un faisceau d’infrastructures aussi complexe.

L’étude d’impact : Ce pavé est un modèle du genre, dont on n’attend plus grand chose et ceci pour des raisons qui sont maintenant bien connues et qu’on peut brièvement rappeler :
– financées par le maître d’ouvrage elles sont définitivement sous influence
– elles apportent les demandes et les réponses, le véritable débat est en amont
– elles ne hiérarchisent pas les problématiques abordées
– elles ne livrent pas de conclusion synthétique permettant un vrai débat sur des questions de fond.
Au demeurant, celle-ci est très bien faite, juste cafouilleuse sur l’hydrologie (prévention des crues) mais elle a le mérite de faire explicitement référence à une phase ultérieure de débat sur les thèmes environnementaux, qui seront intégrés dans les Cahiers de Prescriptions des Maitres d’Ouvrage promoteurs-constructeurs en phase avec le Plan Climat (cf infra).

Plus intéressantes sont les études thématiques sur le bruit et les pollutions urbaines, très techniques dans leurs analyses mais malheureusement conceptuellement encore très limitées dans leurs conclusions.

L’étude de bruit :
La campagne de mesures et la modélisation du trafic à terme permet d’extrapoler des niveaux de bruit à trois altitudes NGF sur le site (niveau sol, 1,5m et 20m) ; le résultat attendu est que l’exposition au bruit augmente avec l’altitude et que les zones de calme (inférieures à 60 dB) sont très limitées aux cœurs d’ilôts.
Paradoxal pour un site où l’on veut construire en hauteur ? Sûrement pas si on y construit des immeubles fermés, climatisés et fréquentés seulement aux heures de bureaux…
A défaut d’une diminution espérée du trafic sur un site très intermodal, mais qui restera un point de croisement des flux automobiles, les conclusions sont plutôt basiques : réduire les niveaux sonores de la circulation en adaptant les revêtements de voiries.

L’étude sur les pollutions urbaines : Cette étude sur la qualité de l’air est caractéristique du genre en l’état de nos connaissances actuelles sur le sujet : beaucoup de calculs d’experts sur de nombreux paramètres ( NO2, O3, CO, COVm , NOX , poussières …) , simulés à terme à trois altitudes ( différentes des précédentes) , pour aboutir à des conclusions lénifiantes qui masquent en fait notre ignorance sur les effets long terme de ces expositions polluantes sur la santé.

En conclusion :
Il n’est pas question de faire un procès d’intention à la SEMAPA sur les lacunes d’une procédure obsolète – l’étude d’impact- et des dossiers techniques inopérants-sur le bruit et les pollutions urbaines- parce que, par exemple, dix ans après la promulgation de la Loi sur l’Air nous sommes encore incapables de lutter efficacement contre les nuisances urbaines (1).

Mais on peut se poser, peut-être tardivement, quelques questions sur ce thème générique de l’environnement voire du développement durable :

Question 1 :l’opération Masséna- Bruneseau n’est-elle rien d’autre que la construction d’un complexe de tours sur un « échangeur », à une encablure d’un incinérateur ?
Pourquoi vouloir à toutes forces valider l’idée d’un quartier habité par des gens qui vivraient mieux ailleurs, alors qu’il s’agit en fait d’un pôle tertiaire dont rêve la SEM pour achever en beauté la ZAC aux portes de Paris ?
Avec un risque financier certain dans un marché tertiaire tendu, mais chacun ses risques…

Question 2: il y a eu un avant Plan Climat de Paris, voté en 2007, y a t-il un après ?
On aurait pu s’attendre à ce qu’il serve de cadre général aux études préalables en fixant des cibles stratégiques en matière d’émissions de GES ( Gaz à effet de Serre), de maitrise de l’énergie, voire de bilan carbone .
En fait le rapport de présentation sauve la mise en précisant ce qui suit :
« Les nouveaux programmes de bâtiments s’attacheront en matière de construction à respecter les objectifs du Plan Climat en matière de consommation et de production d’énergie. »
Dont acte ! Reste à rêver de tours écologiques…

(1) NDLR : cette appréciation sur les études d’impact n’engage que son auteur.

Enquête publique et exposition à la mairie du treizième sur la révision du PLU pour Masséna-Bruneseau

Enquête publique et exposition, du 10 février au 12 mars, à la mairie du treizième sur la révision du PLU pour Masséna-Bruneseau (ZAC Paris-Rive gauche). Vous pouvez aussi adresser vos observations au commissaire enquêteur, M. Marc Brion (Mairie du treizième, 1, place d’Italie, 75634 Paris Cedex 13).
Cette enquête débouchera sur une délibération du Conseil de Paris à l’été 2010 et sur des travaux à partir de 2013.
L’enjeu principal est la révision du plafond des hauteurs de 37 m actuellement à 50 m (logements) et 180 m (activités).

***************************************************************

ADA 13 donne son avis sur le projet de révision simplifiée du PLU Masséna-Bruneseau

1) Remarques sur l’opportunité du projet de révision
Cette révision vise à permettre l’édification d’un quartier de ville dense dans une zone excentrée et marquée par la présence d’infrastructures lourdes (périphérique, boulevard Jean-Simon, incinérateur d’Ivry avec sa future unité de méthanisation) apportant des nuisances exceptionnelles. Celles-ci seront combattues par « une implantation de bâtiments favorisant la circulation de l’air et par une végétalisation renforcée contribuant à retenir les poussières » ainsi que par des « bâtiments écrans dédiés à des usages de bureaux, de commerces, d’activités ou de services localisés le long du périphérique ». ADA 13 s’interroge sur l’efficacité des solutions proposées.

Le rapport de présentation justifie les révisions proposées par une amélioration des transports en commun dans la zone. Celle-ci paraît insuffisante pour répondre à l’accroissement des déplacements que ce projet génèrera. Au vu des surfaces susceptibles d’être construites, le quartier devrait accueillir entre 5 000 et 10 000 habitants et environ 8 000 salariés, or les transports en commun sont au bord de la saturation, aux dires même de la RATP, la prolongation de la ligne 10 n’est pas acquise, les stations de la ligne 14 et du RER C sont éloignées de la zone, la circulation aux portes de Paris est saturée, et les améliorations prévues ne relieront pas les nouveaux habitants aux centres du 13e arrondissement.

ADA 13 rappelle sa position concernant le développement du quartier Masséna-Bruneseau :
La création de logements dans cette zone extrême de Paris nécessite la recherche d’un bon niveau de qualité de vie pour les futurs habitants : qualité de l’air, bruit, accès aux transports en communs et aux équipements centraux.
Plutôt que d’essayer de gommer toutes les spécificités de la zone Bruneseau pour en faire un quartier banal de Paris, il serait possible de profiter des opportunités que cet espace représente en termes de nœud de circulation pour en faire un pôle logistique utile pour Paris et attirant pour un certain nombre d’entreprises artisanales.

2) Remarques sur le projet de révision simplifiée
Les équipements prévus (4 établissements d’enseignement, 3 équipements d’action sociale-enfance, un établissement de sport semblent insuffisants pour combattre le risque d’enclavement de ce quartier censé contribuer à la requalification du quartier d’habitation voisin Bédier-Boutroux. Pour répondre aux besoins des habitants, un bureau de poste devrait être créé. Devraient également être envisagés des équipements attractifs pour une population plus large : une piscine et un établissement culturel, par exemple.
Les inconvénients en matière d’ensoleillement dus au rehaussement des plafonds de hauteur sont limités par des études d’ensoleillement dans le cadre desquelles « toute construction devra se voir garanti un niveau d’éclairement satisfaisant, notamment pour les logements ». Cette réglementation peu précise risque d’être source de contentieux et d’alimenter de nombreux mécontentements.

Clipboard02