En plus d’être une oasis de verdure au milieu des tours et des barres, le square de Choisy est un lieu de culture attractif. La plus récente réalisation, qui a donné à ces lieux un coup de jeune, a été initiée par le conseil de quartier n° 5. ll a été installé; sous le préau du parc, une mosaïque belle et colorée, fruit du travail collectif d’enfants de l’école Vandrezanne, de leurs enseignants et d’une mosaïste professionnelle.
La renommée du parc dépasse le cadre du 13e arrondissement en raison des événements et des manifestations qui se déroulent dans ce parc depuis sa création en 1937. Pourtant, parfois, s’élèvent de vives controverses qui portent souvent sur la sauvegarde du patrimoine local :
- À la fin des années 1990, la Ville de Paris avait décidé de raser l’îlot de 3 700 m² qui se trouvait à l’angle de l’avenue de Choisy et de la rue du Dr Magnan. Selon un contrat, signé avec la Fondation Eastman en 1934, il avait été en effet prévu que ce terrain servirait de réserve pour, à terme, agrandir le parc. L’ensemble qui n’était plus entretenu par la Ville se dégradait, mais cet îlot était un des rares témoignages du passé, avec ses bâtisses construites sur le territoire d’Ivry avant le rattachement de 1860, ses écuries, ses ateliers d’artisans et d’artistes. Ce projet satisfaisait ceux qui voulaient verdir davantage. Par contre, les habitants, très attachés aux lieux, se sont mobilisés autour d’un artiste, Jean-Paul Couturier, qui avait un contre-projet intéressant : ouverture de l’îlot sur le parc, écomusée, jardin partagé… Après un long combat, ils ont obtenu la réhabilitation d’une partie de l’îlot, mais le reste a été démoli, et des bâtiments modernes ont été construits à partir de 2007. Le confort a été fortement amélioré, mais l’ensemble s’est banalisé, l’esprit des lieux s’est perdu.
- Un autre débat a opposé les partisans et adversaires de Clara-Clara, la sculpture qui a été installée un moment sur la pelouse du parc. Le maire, Jacques Toubon, voulait que le 13e arrondissement, oublié parce que périphérique, soit doté d’une œuvre d’art contemporain, celle créée par Richard Serra, sculpteur de renommée internationale. Cette installation, intervenue en 1985, s’accompagnait d’une réhabilitation du parc. De nombreux habitants et des associations ont protesté, décrétant que cette sculpture était encombrante, disgracieuse. Elle a donc été enlevée en 1990. Elle a connu ensuite bien des péripéties, avant de se retrouver en disgrâce dans un entrepôt de banlieue. Mais tous ne l’ont pas oubliée. Les amateurs d’art déplorent que le 13e ait ainsi été privé d’une œuvre de qualité qui contribuait à son rayonnement culturel. Certains rêvent d’un retour parmi nous de cette chère Clara-Clara et ils envisagent même de la réinstaller : pourquoi pas au square Kellermann où il y a de l’espace ?
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- Actuellement, c’est autour du devenir de l’Institut Eastman que le débat se mène. De nombreux habitants y sont attachés parce que ce lieu est pour eux un souvenir et le symbole d’une action philanthropique remarquable. Pour d’autres, l’élégant bâtiment qui surplombe le parc n’est pas entretenu, paraît à l’abandon et ressemble au château de la Belle au bois dormant. Cela ne veut pas dire qu’il ne s’y passe rien, car des activités y subsistent. Et pourtant, pour des raisons financières, la Ville veut se défaire de cet institut dans le cadre du projet Réinventer Paris et délocaliser les travailleurs qui l’occupent. La destination qui serait donnée aux locaux n’est pas assurée. S’ils passent au privé, pour une reconversion ne correspondant pas aux objectifs d’action humanitaire et sociale, définis au départ par la Fondation Eastman, ce sera une perte pour le patrimoine de notre arrondissement et un abandon de l’engagement de la Ville en matière de service public. La vie de notre parc ne sera plus la même !