Un non évènement urbanistique

Le projet des tours Duo de Jean Nouvel pour le quartier Masséna-Bruneseau

Le projet de Jean Nouvel à Masséna-Bruneseau : les tours Duo

Des tours jumelles déhanchées, juchées sur un énorme socle de béton enterré sur neuf étages. Le tout fiché dans un invraisemblable nœud d’infrastructures aux portes de Paris, ça ressemble fort… à un non évènement urbanistique. Il fallait trouver preneur de ce site ingrat, en cherchant du côté de la logistique plutôt que du côté du tertiaire de prestige. Pourtant la Semapa a réussi son coup en vendant ce terrain enclavé à des promoteurs, y compris la Caisse des Dépôts du Québec, dont on se demande ce qu’elle vient faire là. Peu importe.

On comprend vite que l’utilité publique doit être recherchée dans la localisation de 6 000 emplois, qui partiront peut-être demain vers d’autres tours, ou dans la « nature » au gré des courants de nomadisme du tertiaire. L’hôtel ne désemplira pas et, pour le reste, la prise de risque financier est privée, ou considérée comme telle, donc il n’y a pas de quoi s’émouvoir.

Pour peu qu’on puisse en juger correctement sur maquette numérique, le niveau zéro du socle des tours ne produit aucun service public et une urbanité limitée à ces fameux espaces privés ouverts au public, pas toujours ouverts. Ce seront de toute façon des zones d’inconfort climatique comme il en existe toujours en pied de tour. À juste titre, les services de l’État déplorent l’absence d’étude aéraulique, mais à quoi bon étudier ce qu’on ne souhaite pas traiter ?

Un nœud d’interconnexion des transports publics justifie selon les promoteurs la concentration d’emplois sur ce site, déconnecté du tissu urbain environnant. On peut y croire mais il vaut mieux voir ça de près. Résumons : aux heures de pointe un tramway presque saturé, des lignes de métro éloignées, une ligne 10 prolongée peut-être en 2030, une ligne de bus T-zen aux capacités limitées. On sait aussi que les transports collectifs parisiens, ne peuvent déjà plus, malgré de constantes modernisations, absorber le trafic des heures de pointe. Et les tours Duo ne sont qu’un début.

L’étude d’impact est un modèle du genre, à la fois parce qu’elle est plutôt bien faite et parce qu’elle obéit à la loi du genre « pavé ». Même si le résumé, très dense, tente de synthétiser les informations pour le grand public, il faudra bien se décider un jour à formuler plus simplement les diagnostics écologiques. Et revenir aux maquettes physiques…

De très gros efforts sont faits pour construire plus écologique : labellisation HQE, recyclage partiel des eaux pluviales, énergies renouvelables, réglementation thermique 2012 (RT2012), verdissement de terrasses, il faut reconnaitre un effort qui va au-delà du green-washing habituel. Même si pour être juste, il faudrait intégrer l’énergie grise nécessaire à la construction de ces mégastructures acier/béton/verre et mettre au bilan global leur improbable durabilité¹.

Le volet paysage de cette étude n’est pas un cadeau… Le paysagiste s’en tire plutôt bien en proposant de multiples points de vue permettant de se faire une idée de l’impact des nouvelles venues sur le paysage urbain. Ce qui fonctionne plutôt bien à grande échelle, du point de vue de l’architecte et du promoteur qui recherchent une visibilité maximale.

Mais dans le contexte de la Zac et plus largement celui du 13e, cette brutale rupture d’échelle ne fait pas sens. Ces tours apporteront leur modernité dans un contexte urbain déjà très marqué par les constructions hautes, mais qu’apportera leur démesure ? La skyline du 13e, incluant la BnF, existe déjà. Elle marque le paysage parisien et les habitants se l’approprient comme patrimoine lié à l’histoire locale. À une échelle plus humaine ?

Ce projet se veut singulier, il est dans toutes ses composantes surdimensionné : un coup de gomme dans le programme et un trait de crayon plus ajusté feraient du bien à tout le monde. Y compris peut-être au promoteur.

Enfin, pour penser plus large, revenons à la fonction de signal que jouent les tours — on dit en langage savant les émergences — dans le paysage parisien et même francilien. Mais là le problème est : quel signal ?
Car si Paris s’entoure de tours, tantôt raides, tantôt déhanchées, tantôt triangulaires, quel message la capitale va-t-elle délivrer à la banlieue ? Cette banlieue qui sera demain l’extension naturelle du Grand Paris.

Au fait, qu’en pensent les Ivryens ?

Emmanuel Leguy


  1. 2014 a été l’année d’un évènement : la destruction à grands frais d’un IGH dans le secteur du Front de Seine.

Ada 13 :
50 ans à penser treizième

Panneau d’exposition | Une histoire parisienne de la démocratie participative

À l’occasion de son 50e anniversaire, Ada 13 vous propose
L’EXPOSITION
Une histoire
PARISIENNE
de la démocratie participative


Du 20 au 30 octobre 2014 ■ Mairie du treizième ■ Galerie Athéna
Ouverture du lundi au vendredi de 9 heures à 17 heures et le jeudi jusqu’à 19 h 30


Au sommaire de la manifestation

Ada 13 : de 1964 à 2014…
Début des années 1960 : la fondation

Ada 13 et le treizième : 50 ans d’histoire partagée

Histoire populaire du treizième
Terre d’accueil et porte d’entrée de la capitale

Les grandes opérations d’urbanisme depuis 50 ans

Opération Italie XIII
L’apprentissage de l’urbanisme concerté

1960-1970 : la défense du cadre de vie
Contre la rénovation bulldozer

De la tutelle de l’État à une mairie responsable
Ada 13 mobilise la population pour réformer le statut de Paris

Ada 13 et la démocratie participative

Enrichir le débat public

Les transports : un engagement permanent
aux côtés des usagers de la rue et des transports publics

Intrinsèque beauté des tours
« Les Parisiens veulent tout à la fois… Galaxie le leur offre. »

Un arrondissement marqué par la verticalité

La renaissance de la Bièvre à Paris
Évocation historique ou projet environnemental ?

Des projets en débat…
La Métropole du Grand Paris va rebattre les cartes

Relais Accueil : accueillir les jeunes travailleurs
Une aventure poursuivie depuis 50 ans


Événement organisé en partenariat avec
Icade - Mairie de Paris - Mairie du treizième - Ogic - RIVP - Semapa
et l’aimable soutien de Denis Baupin, député de Paris, et de Jean-Marie Le Guen, secrétaire d’État.


La Métropole du Grand Paris va rebattre les cartes

Panneau d’exposition | Des projets en débat… La Métropole du Grand Paris va rebattre les cartes

La loi du 27 janvier 2014 de modernisation de l’action territoriale crée la Métropole du Grand Paris.
Le territoire concerné regroupe, pour l’essentiel, les trois départements de la petite couronne et des communes limitrophes appartenant aux structu­res intercommunales existantes.
Le tout sera géré par un nouvel Établissement public, Paris Métropole, qui aura toutes les compétences en matière de développement et d’aménagement. En 2016, demain.

Devenir des Grands-Parisiens sans être les grands perdants… Les enjeux sont de penser un nouveau développement à l’échelle européenne en y associant la société civile. Une mission de préfiguration est chargée de mettre en place d’ici 2016 la future Métropole avec pour feuille de route :

“l’amélioration du cadre de vie des habitants, la réduction des inégalités entre les territoires et le développement d’un modèle urbain, social et économique durable…”

Quel est l’intérêt des Parisiens dans ce deal, comment seront-ils représentés ? Ne risquent-ils pas d’être des perdants dans les nouveaux équilibres entre Paris et la banlieue ?
Ada 13 veut être présente dans ce grand débat qui concernera tous les habi­tants du treizième dans leur vie quotidienne : emploi, logement, transports, environnement, fiscalité…


Un maillon fort : « le grand huit »

On aura tourné autour du problème pendant quarante ans, mais l’Île-de-France se dote enfin du grand réseau de transports collectifs pour irriguer la banlieue autour de Paris. Ce sera le Grand Paris Express, dont les premiers coups de pioche ont été donnés.
À l’horizon 2027, la ligne 14 sera prolongée jusqu’à Orly et croisera la branche sud (ligne 15) qui passera à trois kilomètres de la porte d’Italie.


Le panneau d’exposition Des projets en débat… La Métropole du Grand Paris va rebattre les cartes est disponible au téléchargement au format PDF.


Au sommaire de l’exposition “Une histoire parisienne de la démocratie participative…


Les informations et visuels présents dans cette page peuvent faire l’objet de restrictions de reproduction ou de diffusion en dehors du cadre strict de leur publication sur le blog d’Ada 13. Pour plus d’information, nous vous remercions de prendre contact avec le webmestre par courrier électronique.

Un arrondissement marqué par la verticalité

Panneau d’exposition | Un arrondissement marqué par la verticalité

Le treizième est l’arrondissement parisien qui a le plus grand nombre d’immeubles de grande hauteur (IGH).

Les années 1960 voient le début des constructions en hauteur dans le 13e, en rupture avec les règles antérieures, mais on ne s’aventure pas au-delà d’une vingtaine d’étages et de 70 mètres de haut. La tour Albert, premier « gratte-ciel » parisien date de 1961. Elle a été suivie par la tour Blanqui-­Corvisart (1962) et par la tour Plein-Ciel (1969). Quelques tours et barres apparaissent sur les îlots des Deux-Moulins et des Alpes.

Pendant la période 1970-1976, 41 permis sont accordés pour des IGH qui culmineront à 34 étages et à plus de cent mètres de haut (Super-Italie, 113 m).
Sur le terrain de l’ancienne raffinerie de sucre Louis Say, sont réalisés une tour isolée (le Nouveau Monde) et le groupe de trois tours aux noms égyptiens (Chéops, Chéphren, Mykérinos).

Sur le périmètre Italie

  • Quelques tours isolées sont construites :
    Le Périscope (Maurice Novarina, 1969) et la tour de l’université Paris-1 (Michel Andrault et Pierre Parat, 1973) ; en 1975, les tours Super-Italie (Maurice Novarina), Chambord (Daniel Mikol) et Antoine-et-Cléopâtre (Michel Holley) sont les témoins rescapés d’opérations inachevées.
  • Les autres tours sont regroupées en bouquets :
    Les Olympiades, sur une dalle à l’emplacement de la gare des Gobelins (6 tours de copropriété, 2 tours ILN, 3 barres HLM), l’ensemble Masséna, sur les terrains de l’ancienne usine Panhard-et-Levassor (13 tours, 3 barres), le complexe Galaxie, place d’Italie (4 tours et 1 barre).

Après le coup d’arrêt donné aux constructions en hauteur par le président Valéry Giscard d’Estaing en 1974, 28 tours auront été réalisées sur les 55 prévues pour l’opération Italie. L’opposition personnelle de Giscard aux tours a compté mais plus encore les effets de la crise (renchérissement du foncier et de l’énergie, incertitude économique).

De 1974 à nos jours, les hauteurs restent plafonnées à 37 m. Seule exception, les quatre tours de la BnF sont construites en 1995 dans le secteur Paris-Rive gauche. La Ville, plus récemment, a décidé de construire de nouvelles tours en périphérie grâce à un assouplissement des règles de hauteur du PLU (maximum de 50 m pour les habitations et de 180 m pour les bureaux). Les tours Duo de Jean Nouvel dans le quartier Masséna-Bruneseau sont destinées à héberger des bureaux, alors que les tours des années 1970 étaient destinées au logement.


Les tours ont fait débat pour Ada 13 dès le départ  :

les avis pour et contre se sont confrontés, notamment lors du débat mené en présence de Christian de Portzamparc en juin 2004
(ABC 13, nº 106, septembre 2004, p .9-10.).
Ce type d’habitat a dans un premier temps séduit par l’offre de logements à prix modéré et par son image de modernité. Ceux qui s’y sont installés (10 % de la population du 13e) manifestent en général une opinion plus favorable que ceux qui les regardent d’en bas. Les tours ont souvent été présentées comme un moyen de gagner de la place au sol et comme un signe fort dans le paysage de Paris.
Les critiques portent sur la banalité architecturale de la plupart des tours, sur leur aspect inhumain (les « cages à poules »), sur la coupure entre l’habitant et son quartier, sur la saturation des réseaux de transport, sur l’insécurité supposée (peur des incendies), sur le coût de construction et d’entretien des IGH. L’enjeu écologique semble aujourd’hui dépassé pour les nouvelles tours, grâce aux performances techniques annoncées, mais il faut beaucoup d’énergie pour les bâtir.
Pour Ada 13, le problème de la hauteur s’apprécie au cas par cas. À Masséna-Brunesau, elle avait proposé un contre-projet valorisant le potentiel du site (possibilité de développement de transport mul­timodal et d’activités de production). Confrontée à la décision de la Ville de reconstruire des tours, elle recommande la vigilance :

  • Les tours doivent être bien insérées dans le contexte urbain et ouvertes sur le quartier ;
  • Elles doivent comporter, en pied d’immeuble, des équipements, des services, des commerces de proximité (entre les étages – 3 et + 1) ;
  • La desserte par les transports collectifs doit être satisfaisante.

Pour Ada 13, la question principale est :
faut-il encore densifier Paris intra-muros ?
Le débat reste ouvert !


Le panneau d’exposition Un arrondissement marqué par la verticalité est disponible au téléchargement au format PDF.


Au sommaire de l’exposition “Une histoire parisienne de la démocratie participative…


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Intrinsèque beauté des tours

Panneau d’exposition | Intrinsèque beauté des tours (texte de Jacques Goulet)


« Les Parisiens veulent tout à la fois…
Galaxie le leur offre.¹ »

Mes parents n’aimaient pas l’immeuble que j’habite maintenant ni ses trois jumeaux, en cours d’achèvement. Les regardant de loin, en 1976, ils ont déclaré que c’étaient de « véritables cages à lapins » : pas de toiture digne de ce nom, un nombre d’étages impressionnant, des alvéoles toutes identiques dans des parallélépipèdes dénués de charme ! L’idée que personne ne puisse repérer de loin la fenêtre de sa chambre les horrifiait.
Quand j’ai emménagé tour Rubis, près de la place d’Italie, au-dessus de Galaxie — on appelait ainsi le centre commercial devenu Italie 2 et l’îlot d’habitations qui le surplombe —, les réactions de ceux à qui j’annonçais que j’allais habiter un trentième étage m’ont étonné, c’était tout juste si on ne compatissait pas. Depuis la fin des années quatre-vingt, les tours n’ont pas gagné les faveurs des Parisiens, je crois qu’elles ne les ont jamais eues. Dans de récentes enquêtes d’opinion, seule une minorité se dit favorable à de nouvelles tours, même si les avantages que cet habitat présente pour la collectivité sont mieux perçus qu’à l’époque. Les jeunes sont les moins réticents, et ce sont les habitants des tours qui ont la meilleure opinion de cette architecture.
Qu’on ait osé donner des noms de pierres semi-précieuses à quatre tours de la place d’Italie (Béryl, Jade, Onyx et Rubis) et à une barre (Agate) m’a toujours amusé. J’habite depuis 1989 une tour conçue par des architectes dont j’ai peiné à trouver les noms. Lus sur un plan puis découverts dans un livre, ces noms ne disent plus rien à personne : Pierre Havard a été l’architecte de conception, et Jacques Guillet, l’architecte consultant.
Une voisine qui fut parmi les premiers occupants de Rubis m’a confié des documents de l’époque où elle acheta son trois-pièces au 31e étage. Autant les plans de chaque appartement, qui avaient une valeur contractuelle, sont précis, autant la préfiguration d’ensemble que l’on destinait aux bureaux de vente paraît trompeuse. Même les couleurs sont fausses, le macadam de l’avenue d’Italie est bleu, les proportions ne sont pas respectées. Ainsi, on voit six files de voitures dans chaque sens, alors qu’il n’y eut jamais que cinq voies en tout et que l’avenue, bien reconfigurée à la fin du siècle dernier, est à deux fois deux voies. Derrière Rubis, on perçoit l’ébauche de la tour de bureaux qui, longtemps programmée, souvent remaniée, ne fut jamais édifiée.
L’illustrateur se projetait dans un futur esquissé par les politiques : au début des années soixante-dix, on avait décidé de faire de l’avenue d’Italie une pénétrante en lui donnant, à l’égal des Champs-Élysées, une largeur de 70 mètres, au lieu de 40 mètres. On envisageait donc de détruire des immeubles en bon état, comme la poste centrale, mais on ne l’annonçait pas. Au Conseil de Paris, Claude Bourdet, élu PSU du XIIIe, attaquait cette politi­que, il redoutait le bruit et la pollution pour les riverains. Et Janine Alexandre-Debray dénonçait des projets « criminels ». En fait, les autorités de l’État s’apprêtaient à faire vivre une fraction de la population parisienne en bordure d’une autoroute, là comme le long de la « radiale Vercingétorix ».

[…]

  1. Cette phrase est illustrée par une projection de ce que serait le début de l’avenue d’Italie une fois l’opération Galaxie menée à son terme, telle qu’elle était envisagée au moment où l’on vendait les appartements en cours de construction, sur la jaquette du dossier de chaque projet de vente. Le document daterait de 1972.

L’article « Intrinsèque beauté des tours » a été publié en février 2009 dans la Revue des Deux Mondes. Il est disponible dans son intégralité sur le site web de la revue.


Le panneau d’exposition Intrinsèque beauté des tours est disponible au téléchargement au format PDF.


Photographies : Pierre et Alain Cimaz – Coll. Jacques Goulet – Fonds Ada 13


Au sommaire de l’exposition “Une histoire parisienne de la démocratie participative…


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Les transports :
Ada 13 sur toute la ligne

Panneau d’exposition | Les transports : un engagement permanent aux côtés des usagers de la rue et des transports publics

Ada 13 sur toute la ligne !

Dès la naissance d’Ada 13 en 1964, à une époque où la notion de « progrès dans les transports » est synonyme du « tout-automobile », l’association défend des modes de transports doux ainsi que l’accessibilité de la ville à tous ses usagers. Positions à contre-courant et combats d’avant-garde, l’asso­ciation use de tous les moyens à sa disposition pour faire entendre son point de vue et faire bouger les opinions : enquêtes, souvent avec les moyens du bord, manifestations publiques, lettres aux candidats, etc.
Ces idées ont fait depuis leur chemin, et les notions d’écomobilité ou de mobilité durable ont trouvé leur place pour un développement urbain « soutenable ».
Ada 13 s’est toujours montrée attentive à ce que tous les quartiers de l’arrondissement soient bien desservis par les transports en commun, même les plus excentrés. Elle s’est également préoccupée des conséquences des grandes opérations d’aménagement. Celles-ci s’accompagnent d’une arrivée massive de populations nouvelles (habitants et actifs).
Cet enjeu, déjà vif au moment des rénovations, est encore d’actualité pour la ZAC Paris-Rive gauche.


Inventaire non exhaustif des prises de position et des actions d’Ada 13

Une force de proposition sur les projets de planification des déplacements
De juin à novembre 1976 : la Commission transports Ada 13 s’autosaisit de toutes les questions relatives aux déplacements et affirme la priorité des transports publics.
Juin 1980 : les états généraux de la circulation.
Ada 13 prend une part active aux commissions : déplacements des personnes à mobilité réduite ; piétons et circulation ; vélos et circulation.
De septembre 2005 à mars 2007 : le Plan de déplacement de Paris (PDP)
À nouveau, Ada 13 privilégie la réflexion collective et témoigne de son souci de se placer au niveau de l’usager.
Elle organise en janvier 2007 un forum structuré autour de trois ateliers : piétons et cyclistes ; déplacements automobiles et deux-roues ; transports en commun.
Les propositions abordent les questions de l’aménagement des in­frastructures, des équipements, de l’accessibilité, des dessertes, de la tarification, etc., selon une vision multimodale des déplacements.

Les infrastructures récemment modernisées, réalisées ou en projet

infrastructures récemment modernisées, réalisées ou en projet

Des actions en faveur du piéton et du cycliste
Mars 1984 : Rallye pédestre.
Juillet 1989 : L’opération « Rue libre ».
Septembre 1996 : Le Guide du promeneur.
De 2003 à nos jour : Les balades urbaines.

Études, enquêtes et publications
Février 1977  : Ada 13 réalise une enquête, Les transports en commun et l’aménagement de l’espace public dans le treizième, à l’intention du directeur général de la RATP et de la direction circulation et transports de la préfecture de Paris.
2002 et 2003 : l’association publie trois brochures en forme de propositions, Reverdir les quartiers du treizième. Les Berges de la Seine. Le tramway arrive sur les Maréchaux.

Et la Petite Ceinture ?
Laissée à l’abandon depuis 1993 par Réseau ferré de France, son propriétaire, elle est l’objet de toutes les attentions, mais les visions divergent quant à son devenir, tout particulièrement dans le 13e. Trame verte pour la Ville de Paris, remise en service voyageurs pour l’Association de sauvegarde (ASPCRF), possible raccordement à un hypothétique tramfret : les idées se bousculent, l’attente s’éternise.


Le panneau d’exposition Les transports : un engagement permanent aux côtés des usagers de la rue et des transports publics est disponible au téléchargement au format PDF.


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Enrichir le débat public

Panneau d’exposition | Enrichir le débat public

L’accès généralisé et permanent à l’information est une « vertu » récente de notre société. Dans les années 60, elle est difficile d’accès, principa­le­ment diffusée par la presse écrite et la rumeur publique. Les décisions municipales restent confidentielles et les données statistiques, publiées avec retard, sont peu accessibles.
Dès sa naissance, portée par la conviction de ses fondateurs, Ada 13 comprend que pour mener un dialogue constructif avec les élus et l’administration, les habitants doivent être formés et informés.

Association loi de 1901, Ada 13 est agréée comme organisme d’éducation populaire en 1967, puis d’éducation permanente et de défense du cadre de vie, et en 1978, comme association de protection de la nature, de l’environnement et du cadre de vie.

La formation des adhérents
Se former et s’informer  Informer et débattre

Dès l’opération Italie, une session de formation est organisée avec l’Association pour la démocratie d’éducation locale et sociale (Adels). Elle porte sur la connaissance des processus complexes d’aménagement et sur le rôle des institutions.
Par la suite, des sessions de formation, des conférences, des réunions et des débats concerneront le Schéma directeur de Paris, le Plan local d’urbanisme (PLU), le statut de Paris, l’aménagement de Paris-Rive gauche, les transports et l’usage de la rue, etc.

L’information et la formation des habitants
Découvrir et comprendre  Éduquer

Ada 13 a participé avec d’autres associations locales à la création de l’université de quartier qui, de 1979 à 1991, a proposé une formation individuelle dont les programmes étaient variés : connaissance de la ville, droit et vie quotidienne, santé, droit des salariés, informatique, anglais pratique, économie et vie politique, orientation scolaire et choix professionnel, histoire du treizième, etc.
À partir des années 1970, l’association incite les habitants de l’arrondissement à recourir à la formation professionnelle qui peut faciliter l’insertion des jeunes et la reconversion nécessitée par la désindustrialisation et les mutations du marché de l’emploi.

Les débats publics en perspective
Invitation à nous rejoindre  Participer

  • Réflexion sur les outils de démocratie locale, le budget participatif.
  • Analyse de la cohérence de l’aménagement de Paris-Rive gauche.
  • Révision du Plan local d’urbanisme, aménagement de la place d’Italie, réhabilitation du secteur Paul-Bourget : un écoquartier ?
  • Prolongement de la ligne 14.
  • Paris Métropole : projets et incidences.

Découvrir des quartiers ou des secteurs du 13e arrondissement

Une manière conviviale et ludique de se former sur le terrain, en faisant connaître le 13e, son territoire, son histoire, ses habitants et en apprenant à le regarder :

  • Rallyes verts, pédestres et cyclistes.
  • Promenades d’histoire et d’architecture (BnF, tour Albert, mobilier urbain d’Hector Guimard…).
  • Visites du patrimoine (Sudac, fondations philanthropiques, passerelle Simone-de-Beauvoir…).
  • Montages audiovisuels.
  • Reportages et concours photographiques.

L’information au service de la formation

Que vous préfériez le papier imprimé ou les supports numériques, Ada 13 propose de nombreux moyens de vous tenir informé du passé, du présent et de l’avenir de l’arrondissement.

Par ses publications :

  • des brochures faisant un état des lieux de la situation et des transformations de l’arrondissement (1970, 1978, 1993) ou traitant de thématiques (architecture, urbanisme…).
  • des éditions périodiques
    . un Bulletin de 1965 à 1978,
    . une revue ABC 13 de 1978 à 2008,
    La Lettre d’Ada 13 à partir de 2008.
    Les permis de construire et de démolir sont joints à ces publications depuis 1972.
  • une plateforme Internet : un site Web, un blog, une page Facebook, un compte Twitter, des archives numérisées.

Par sa documentation : archives, publications, photothèque.


Le panneau d’exposition Enrichir le débat public est disponible au téléchargement au format PDF.


Au sommaire de l’exposition “Une histoire parisienne de la démocratie participative…


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Ada 13 et la démocratie participative

Panneau d’exposition | Ada 13 et la démocratie participative

Concertation, du latin certare : combattre.
La concertation ne recherche pas le consensus. Elle privilégie le dialogue et la controverse en amont des décisions pour mieux répondre aux attentes des usagers.

De la concertation permanente pour Paris-Rive gauche…

  • 1991 : recours contentieux intenté par l’association Tam-Tam contre le Plan d’aménagement de Paris-Rive gauche (PRG), 200 hectares le long de la Seine.
  • Automne 1996 : deuxième enquête publique sur le Plan d’aménagement de zone (PAZ) Seine-Rive gauche. Les associations attirent l’attention de la commis­sion d’enquête sur les conditions de consultation de la population.
  • Avril 1997 : mise en place de la concertation permanente de PRG avec des acteurs associatifs qui s’engagent dans la durée auprès des partenaires en charge de l’opération, avec des outils permettant un travail de qualité (voir ci-dessous).
  • Des avancées à la demande des associations : espaces partagés sur les quais de la Seine ; moins de bureaux, plus de logements, des îlots plus ouverts ; maintien et reconversion des bâtiments industriels : les Grands Moulins de Paris, la Sudac, la halle Freyssinet, les Frigos ; révision des plans de circulation…

▶ Les souhaits d’Ada 13 pour la concertation Paris-Rive gauche

  • Une meilleure articulation avec l’information et la consultation des habitants du 13e arrondissement.
  • Plus d’associations impliquées dans la concertation.

… aux conseils de quartier

  • Les conseils de quartier sont obligatoires dans toutes les communes de plus de 80 000 habitants depuis la loi du 27 février 2002.
  • Les conseils de quartier doivent être représentatifs de la diversité de la population, de ses courants de pensée, de ses préoccupations.
  • Les associations peuvent aider à l’émergence de propositions construites en concertation dans les commissions des conseils de quartier. Pour cela, elles doivent dépasser leur rôle traditionnel d’intermédiaire entre leurs adhérents et les décideurs.

▶ Les souhaits d’Ada 13 pour des conseils de quartier plus efficaces

  • Demander aux conseils de quartier leur avis sur :
    – tous les dossiers soumis au vote des conseillers d’arrondissement sur les points concernant le quartier,
    – les orientations budgétaires de l’arrondissement et de la ville.
  • Demander aux conseils de quartier des dossiers argumentés plutôt que des vœux adoptés à l’unanimité.

La concertation ZAC Paris-Rive gauche

Les acteurs

  • La maîtrise d’ouvrage : la mairie de Paris, la Semapa et la mairie d’arrondissement.
  • Les grands partenaires institutionnels : la SNCF, le Port autonome de Paris, l’APHP, la BnF et l’université Paris-7.
  • Les associations : Ada 13 et Tam-Tam (jusqu’en 2013), la Plateforme, des associations d’habitants, de défense du patrimoine, de l’environnement, de promotion des transports en commun, etc.
  • Trois conseils de quartier (CQ) : Austerlitz-Salpêtrière, Bibliothèque – Jeanne-d’Arc, Patay-Masséna.
  • Un garant qui veille à la forme et au fonctionnement de la concertation, et des personnalités qualifiées qui apportent des contributions sur le fond.

Les instances

  • Des réunions plénières.
  • Des groupes de travail géographiques ou thématiques.
  • Un bureau de la concertation qui fixe le calendrier des groupes de travail et les ordres du jour.

Les outils

  • Un local et un chargé de mission, salarié de la Semapa.
  • Participation aux jurys de concours d’architecture et de marchés d’études de définition.
  • Un budget permettant de commander des études alternatives.

Les huit conseils de quartier dans le 13e
(brochure de la mairie, 2002)

  • Le conseil de quartier est ouvert à toute personne dont la présence dans le quartier est régulière. Les jeunes et les résidents étrangers peuvent y participer.
  • Le conseil de quartier vote des vœux, prend des initiatives sur tous les aspects de la vie du quartier. Des propositions collectives y sont élaborées.
  • Le conseil de quartier émet un avis sur les dossiers, en particulier sur ceux qui sont soumis au vote du conseil d’arrondissement et qui intéressent la vie du quartier.
  • Le bureau d’animation fixe l’ordre du jour du conseil de quartier et l’anime.
  • Les habitants qui le souhaitent peuvent participer au sein d’une commission à l’élaboration des orientations budgétaires de l’arrondissement et de la ville.

Le panneau d’exposition Ada 13 et la démocratie participative est disponible au téléchargement au format PDF.


Au sommaire de l’exposition “Une histoire parisienne de la démocratie participative…


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De la tutelle de l’État à une mairie responsable

Panneau d’exposition | De la tutelle de l’État à une mairie responsable. Ada 13 mobilise la population pour réformer le statut de Paris

Avant la loi de 1975 et les municipales de 1977
Un conseil de Paris élu par les Parisiens, mais une mairie sous tutelle de l’État :

  • Le préfet nomme les maires d’arrondissement.
  • Les mairies d’arrondissement ne sont que des services administratifs (état civil, aide sociale, caisse des écoles).

▶ Ada 13 pointe l’absence d’interlocuteurs locaux pour les habitants. Elle invite les habitants du 13e à réagir (1968-1970). En liaison avec la Plateforme des associations, elle fait des propositions concrètes pour une réforme du statut de Paris (octobre 1970).
Elle communique auprès des médias et interpelle les candidats aux législatives et aux présidentielles pour :

  • Donner à Paris un statut démocratique.
  • Répartir les compétences entre l’échelon parisien et l’échelon local.
  • Faire place aux associations d’habitants.
  • Donner des moyens financiers et matériels au niveau local.

La loi du 31 décembre 1975
Un maire élu au niveau de Paris et des commissions d’arrondissement composées pour 1/3 de conseillers élus dans l’arrondissement, pour 1/3 de personnes nommées par le maire et pour 1/3 de représentants des forces vives de l’arrondissement.
Ces commissions donnent leur avis sur les projets qui leur sont soumis et assistent le maire de Paris pour l’animation de la vie locale et l’administration de l’arrondissement.

▶ Ada 13 informe les habitants sur le nouveau statut de Paris (1976), propose des modalités de fonction­nement pour la commission d’arrondissement du 13e (1977), y participe, constate ses insuffisances (1982), et propose de réformer le statut de Paris (décentralisation de compétences et des moyens correspondants aux arrondissements).

La loi du 31 décembre 1982
Des mairies d’arrondissement avec un conseil et un maire d’arrondissement. Elles décident des équipements sociaux et sportifs et les gèrent. Elles donnent leur avis sur tout ce qui concerne l’arrondissement et qui est décidé par la mairie de Paris.
La loi met en place des Comités d’initiative et de consultation d’arrondissement (CICA), composés de représentants d’associations locales. Ceux-ci peuvent interpeller directement le conseil d’arrondissement et faire des propositions dans leur domaine d’activité.

▶ Ada 13 mobilise les associations locales pour interve­nir de manière coordonnée lors des conseils d’arrondis­sement ouverts au CICA (1983) et demande à la mairie des moyens en salles et en personnel pour préparer les réunions.

Quelques avancées de la part de la mairie améliorent le fonctionnement du CICA, mais les réunions sont trop longues et les ordres du jour trop généraux pour déboucher sur des décisions.
Les associations se désengagent progressivement.


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1960-1970 :
la défense du cadre de vie

Panneau d’exposition | 1960-1970 : la défense du cadre de vie. Contre la rénovation bulldozer

Contre la rénovation bulldozer

Le travail d’analyse d’Ada 13 laissait prévoir depuis 1968 « l’échec » de l’opération Italie XIII. En 1975, l’association élabore dix propositions pour le projet de Plan d’occu­pation des sols (POS).
Ce plan retient trois des options présentées par Ada 13 : densités limitées, pas d’élargissement de voirie et limitation des hauteurs.
Il répercute aussi les préconisations portant sur la nécessité d’une mise en œuvre rapide des équipements, d’un plan de circulation et la priorité donnée à la réhabilitation sur la démolition.


Les dix principes préconisés par Ada 13

  1. Une densité plus raisonnable : un coefficient d’occupation des sols¹ (COS) de 2,7 au lieu de 3,5.
  2. Pas de démolition inutile, tous les immeubles reconnus en bon état doivent être conservés.
  3. Pas d’élargissement général de la voirie.
  4. Conserver et agrandir les espaces verts et libres : aucun espace vert actuel ne doit être détruit et il en faut plus.
  5. Définition d’une nouvelle gamme d’équipements pour tenir compte des besoins réels de la population.
  6. Un meilleur équilibre des types de logements : pas de prolifération des studios, autant de logements que de foyers à reloger.
  7. Acquisitions foncières et relogement sous contrôle public.
  8. Établissement d’un calendrier précis.
  9. Désigner un responsable de la rénovation.
  10. Associer les habitants anciens et nouveaux.
  1. Par exemple, sur un terrain de 1 000 m², avec un COS maximal de 2,7 :
    on peut construire jusqu’à 1 000 m² × 2,7 = 2 700 m² de surface de plancher.

Le panneau d’exposition 1960-1970 : la défense du cadre de vie. Contre la rénovation bulldozer est disponible au téléchargement au format PDF.


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Opération Italie XIII
L’apprentissage de l’urbanisme concerté

Panneau d’exposition | Opération Italie XIII. L’apprentissage de l’urbanisme concerté

Photographies :
La maquette originelle du projet Italie, 1966 – Coll. Pavillon de l’Arsenal
La skyline après l’opération Italie XIII. Au premier plan, la tour Super-Italie.
Gustave Deghilage – Paris de ma fenêtre – 15 février 2011


L’histoire d’Ada 13 prend ses racines dans le treizième des années 60, une période de profondes mutations de la société, et sur un territoire qui va être bouleversé par l’ambitieuse opération d’urbanisme Italie XIII. Approuvée en 1966, Italie XIII sera une opération privée et sans expropriation, réalisée sous contrôle public.
Le non-respect par les promoteurs de leurs engagements concernant l’acquisition du foncier et le relogement, le retard dans l’implantation des équipements et la concertation limitée, au début, à l’enquête publique, inciteront les associations à investir le débat.
Au total, sur 15 ans et sur une superficie de 70 hectares, on construira beaucoup plus que prévu : 19 000 logements au lieu de 14 000, on quadruplera la surface de bureaux et de commerces.
Les fondateurs de l’association, Paul-Henri Chombart de Lauwe et Renaud Sainsaulieu, considérés comme les précurseurs de l’école française de sociologie urbaine, ainsi que Jacques Remond et Agnès Planchais, prendront une part essentielle dans le débat public provoqué par l’opération, contribuant ainsi, à impliquer la population dans les projets d’aménagement urbain, à poser les bases de la concertation moderne.


L’action d’Ada 13 relayée dans la presse

La rénovation du secteur Italie : une association d’habitants réclame des garanties plus précises

À la suite de la mise à l’enquête publique du plan d’urbanisme du secteur de rénovation Italie (Le Monde du 31 octobre), l’Association pour le développement et l’aménagement du treizième arrondissement (Ada 13) adresse plusieurs critiques au plan élaboré et réclame des garanties plus précises, notamment pour les équipements collectifs et le rôle respectif que devront jouer l’administration et la Fédération regroupant les différents propriétaires.
Au sujet de l’axe routier nord-sud, qui doit, selon le plan, emprunter l’actuelle avenue d’Italie, l’Ada 13 fait remarquer que le principe même de cette voie routière à grand débit n’a pas été définitivement adopté par le Conseil de Paris, et que dans le cas contraire elle entraînerait « une coupure du quartier qui compromettrait gravement une renaissance de la vie locale ».
Le plan proposé, tel qu’il résulte de la maquette exposée, repose sur une conception d’urbanisme « complètement périmée », déclare l’Association ; « des tours, isolées les unes des autres par de grands espaces sont le plus sûr obstacle à une vie urbaine harmonieuse fondée sur de nombreuses relations ».
Il apparaît, ajoute-t-elle, que la concertation prônée par l’administration est pour le moment limitée aux propriétaires et aux promoteurs. Les habitants devraient pouvoir, selon des modalités à définir, participer directement au contrôle de l’opération.

Le Monde, 20 novembre 1968


L’action d’Ada 13 dans les faits

Zéro expro ! La promesse sera tenue, mais les conditions dans lesquelles seront négociés les achats de terrains, en particulier avec les associations foncières urbaines, seront contestables.
Ada 13 interviendra. Elle tiendra une permanence pour conseiller les habitants avec pour mot d’ordre « Ne signez rien ! »
Personne à la rue ! Les relogements allaient de soi, sauf que le volet social avait tendance à oublier les très faibles revenus des personnes âgées…
Où sont les équipements ? Les promoteurs verseront à la ville une taxe d’équipement. Mais il y aura un décalage entre l’arrivée des habitants et la réalisation des équipements.
Un projet urbain contesté ! La polémique se cristallisera autour de la tour Apogée dont l’idée sera abandonnée comme beaucoup d’autres. Le treizième se signale par sa skyline, mais quelques urbanistes des sixties rêvaient de faire deux fois plus de tours !


Le panneau d’exposition Opération Italie XIII. L’apprentissage de l’urbanisme concerté est disponible au téléchargement au format PDF.


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Les grandes opérations d’urbanisme depuis 50 ans

Panneau d’exposition | Les grandes opérations d’urbanisme depuis 50 ans


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Ada 13 et le treizième : 50 ans d’histoire partagée

Panneau d’exposition | Ada 13 et le treizième : 50 ans d’histoire partagée

Vie du 13e   Vie d’Ada 13
Plan d’urbanisme directeur de Paris (PUD) 1956 Publication de l’étude de sociologie urbaine réalisée par l’équipe Chombart de Lauwe (détermination des quartiers « réels » du 13e)
Fondation par Philippe Paumelle, Serge Lebovici et René Diatkine de l’association de santé mentale (ASM 13), expérience pilote 1958  
  1964 Naissance d’Ada 13
Création de l’Association de gérontologie du 13e 1965 Premier Bulletin d’Ada 13
Délibération du conseil municipal approuvant le principe de l’opération Italie 1966 Conférence d’Henri Coing sur son livre Rénovation urbaine et changements sociaux
Loi d’orientation foncière (LOF) mettant en place les Plans d’occupation des sols (POS), les Zones d’aménagement concerté (ZAC) et le Schéma directeur de Paris 1967 Création de la Plateforme des associations parisiennes d’urbanisme
Ouverture du centre d’information pour l’opération Italie demandé par les associations
Exposition à la mairie du 13e du projet Italie (plans, maquette)
1968 Édition du Guide sanitaire et social du 13e élaboré avec Ada 13
Tract pour une réforme du statut de Paris
Réponse d’Ada 13 à l’enquête publique sur le PUD Italie
Démarrage de l’opération Italie XIII en Zone d’aménagement concerté (ZAC) 1969 Articles de la presse, dont Le Monde, répercutant la réponse collective des associations locales à l’enquête publique de 1968 sur le PUD Italie
  1970 Publication de la brochure Le XIII à faire. Comment ? Avec qui ?
  1972 Session de formation des adhérents sur le rôle des aménageurs organisée avec l’Adels
  1973 Publication du Bulletin d’accueil pour les nouveaux arrivants dans le secteur Italie
Premier recensement des permis de construire
  1974 Ada 13 demande l’élection du maire de Paris
Première vague d’arrivée de populations asiatiques dans le 13e 1975 Les « 10 propositions » d’Ada 13 pour le secteur Italie
  1976 Session de formation sur le nouveau statut de Paris et les commissions d’arrondissement Ada 13 demande la création de centres d’animation de quartier
Élection du premier maire de Paris, Jacques Chirac
Approbation du POS de Paris et du secteur Italie
1977  
  1978 Premier numéro de la revue ABC 13
Création de l’université de quartier du 13e arrondissement 1979 Publication de la brochure Des usines aux tours. Le treizième vingt ans après… en 1978
Dépôt par des élus et des associations locales d’une première pierre symbolique pour la construction d’une crèche sur le terrain prévu pour la tour Amalfi 1980  
  1982 Publication de la brochure Les collégiens et leur temps libre
Premier mandat de Jacques Toubon 1983  
  1987 Publication du guide 1900-1987. Promenades d’architecture à Paris XIIIe
Approbation d’un nouveau POS 1988  
Second mandat de Jacques Toubon 1989  
Lancement de l’opération Paris-Rive gauche 1990  
Ouverture de Grand Écran 1992  
  1993 Publication de la brochure 1974-1990. Le 13e en route vers la modernité
Troisième mandat de Jacques Toubon 1995  
Mise en service du pont Charles-de-Gaulle.
Refus de la voie express le prolongeant via la gare d’Austerlitz.
1996 Publication d’un hors-série d’ABC 13 sur Seine-Rive gauche
Ouverture de la Bibliothèque nationale de France (BnF) 1997 Publication de Mémoires de l’Ada 13. 33 ans au service du mieux-vivre à Paris
Engagement d’Ada 13 dans le Comité de concertation de Paris-Rive gauche
Ouverture de la ligne 14 et de la station métro-RER Bibliothèque-François-Mitterrand 1998  
  1999 Promenade en train sur la petite ceinture
  2000 Publication du guide Un siècle d’architecture. 1900-2000
Bertrand Delanoë, maire de Paris
Élection de Serge Blisko
2001  
Ouverture de la Maison des associations 2003  
  2004 Débat sur les tours avec Christian de Portzamparc
  2005 Formation-débat sur le PLU
Arrivée du tramway Publication du Plan local d’urbanisme (PLU) et du Plan de déplacement de Paris (PDP) 2006  
Ouverture de l’université Paris-7 Denis-Diderot sur Paris-Rive gauche
Arrivée de Vélib’
Premier Plan climat de Paris
2007  
Élection de Jérôme Coumet 2008 Premier numéro de la Lettre d’Ada 13
Création du site et du blog
Visite du patrimoine : les fondations philanthropiques dans le 13e
  2009 Réunion-débat sur le programme de Masséna-Bruneseau
Visite de l’exposition, café-débat et communiqué sur le Grand Paris
Conférence de Jean-Louis Cohen à la mairie du 13e, mettant en parallèle l’aménagement des friches ferroviaires à New York et à Paris 2012  
Exposition au Pavillon de l’Arsenal pour les 40 ans des Olympiades 2013 Visite de l’exposition Work in Process. Nouveaux bureaux, nouveaux usages. Café-débat
Anne Hidalgo, maire de Paris
Second mandat de Jérôme Coumet
Projet de cité du numérique à la halle Freyssinet
2014 Ada 13 fête ses cinquante ans
Exposition Une histoire parisienne de la démocratie participative
Colloque Le treizième et Ada 13, 50 ans d’histoire partagée

Le panneau d’exposition Ada 13 et le treizième : 50 ans d’histoire partagée est disponible au téléchargement au format PDF.


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Ada 13 : de 1964 à 2014…

Panneau d’exposition | Ada 13 : de 1964 à 2014…

Début des années 1960 : la fondation
Convergences entre militantisme et recherche en sociologie urbaine

Dans les années 1955-1964, des habitants du 13e arrondissement prennent conscience des mutations brutales en cours. Ils décident de mettre en commun leurs connaissances du terrain, leurs compétences et leurs actions, et de créer une association. Parmi ces fondateurs, on trouve Pierre-Henry Chombart de Lauwe, Renaud Sainsaulieu, Élia Perroy, Gilbert et Maïté Mathieu, Agnès Planchais, Jean-Charles Guilloteau (premier président). Jacques Remond rejoint cette équipe dans les années 1970.

En 1964, est créée l’Association pour le développement et l’aménagement du 13e arrondissement de Paris (Ada 13), déclarée au Journal officiel du 19 août 1964.

  • Ses objectifs : faire participer les usagers aux projets d’aménagement qui les concernent, les informer.
  • Ses principes : s’intéresser à l’ensemble de l’arrondissement, mais aussi aux situations locales en les globalisant ; se positionner comme un organe de proposition ; affirmer son indépendance, assurer la libre expression de tous.
  • Ses méthodes : créer des groupes de travail thématiques et par quartier, élaborer des outils d’information (publications, fabrication de maquettes, plans et graphiques…).

Dès 1965, Ada 13 publie son premier Bulletin, destiné à informer ses adhérents et ses partenaires. Elle intervient dans les rénovations en cours et analyse leurs répercussions sur la composition sociale du 13e, sur l’emploi, sur les pratiques et les relations sociales.


1964-2014 : histoire de l’association

Dès 1966, l’opération Italie donne une visibilité locale à l’action menée par Ada 13. Les années suivantes, cette visibilité sera élargie, avec l’écho donné à la mobilisation d’Ada 13 et des associations locales dans la presse écrite, et notamment dans Le Monde (réponse à l’enquête publique de 1968, proposition des « dix principes » en 1975, états généraux Italie en 1976).

  • Ada 13 a participé à l’émergence de la notion de cadre de vie, en mettant en évidence la figure de l’habitant à côté de celle du citoyen consommateur ou usager des transports.
  • Ada 13 intervient :
    . dans l’élaboration et le suivi des projets d’aménagement ;
    . dans l’analyse du cadre de vie des quartiers et la recherche de solutions d’amélioration ;
    . dans la mise en place d’instances de dialogue avec les élus et les aménageurs.
  • Ada 13 mène des actions en partenariat avec les associations locales (parents d’élèves, comité des mal-logés, collectifs Bièvre et Petite Ceinture, Tam-Tam, ARBP, IDFE, Envol…), avec la Plateforme des associations parisiennes d’urbanisme (dont elle fait partie depuis sa création en 1967), avec les conseils de quartier. Elle a également cherché des solutions communes à des problèmes communs (quartier Dunois et Olympiades).
  • Ada 13 s’intéresse à tous les aspects de la vie quotidienne : habitat, équipements et déplacements, vie économique et sociale (situation des entreprises, commerce asiatique, équilibre entre bureaux et logements, entre bureaux et activités de production…), solidarité (hébergement, ZEP, RMI), loisirs (enquête jeunes), espaces verts (verdissement des berges de la Seine…), culture (Cité fleurie, Clara-Clara, guides d’architecture, Grand Écran…). Elle garde la mémoire de la vie du 13e arrondissement.
  • Ada 13 se pose des questions : articulation entre son rôle d’expertise et le travail de terrain, réflexion sur ses positionnements et ses pratiques (bilans, débats, enquêtes auprès des adhérents) aboutissant parfois à une réorientation : d’abord favorable au retour du ferroviaire sur la Petite Ceinture, elle s’est ensuite ralliée à un parcours du tramway sur les « Maréchaux », dans un projet de requalification globale du secteur.

2014 : les enjeux

Ada 13 conserve sa volonté de vigilance et d’intervention sur les évolutions en cours. La ZAC Paris-Rive gauche est le dernier grand chantier d’aménagement dans le 13e arrondissement, mais il reste les opérations ponctuelles (Paul-Bourget, Cité Doré, place d’Italie…). La nouvelle équipe municipale réfléchit à une réorganisation de la démocratie participative (conseils de quartier, budget participatif). La perspective de Paris Métropole entraîne un changement d’échelle : quelle place pour l’arrondissement ? Quelle place pour les habitants ? Quelle place pour Ada 13 ?


Le panneau d’exposition Ada 13 : de 1964 à 2014… est disponible au téléchargement au format PDF.


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Le treizième et Ada 13 :
50 ans d’histoire partagée

Cap sur la Métropole du Grand Paris ?
Programme du colloque
Le samedi 25 octobre 2014, à l’École nationale supérieure d’architecture Paris-Val-de-Seine

Entrée de l’École nationale supérieure d’architecture Paris-Val-de-Seine, quai Panhard-et-Levassor

Entrée de l’École nationale supérieure d’architecture Paris-Val-de-Seine, quai Panhard-et-Levassor.

9 h – 9 h 15
Introduction
par Emmanuel Leguy, président d’Ada 13

Matinée
Les transformations du treizième depuis 50 ans
Un des plus vastes arrondissements de la capitale a connu en un demi-siècle de profondes mutations économiques, sociales et culturelles. Elles ont entraîné de véritables transformations du paysage urbain, de l’habitat et du « vivre ensemble » des différentes populations qui s’y sont succédé.

9 h 20 – 10 h 45
Les mutations
Table ronde, animée par David Even, journaliste, rédacteur en chef du magazine Le 13 du mois.

9 h 20 – 9 h 40
Les grandes mutations économiques de l’arrondissement, des usines aux buildings…
par Vincent Renard, économiste, directeur de recherches au CNRS.

9 h 40 – 10 h
L’histoire sociale, ou les différentes populations qui ont modelé le visage du treizième
par Pascal Dibie, directeur de la Fédération de recherches sciences de la ville, université Paris-7.

10 h – 10 h 20
L’histoire politique, l’alternance gauche/droite/gauche
par Matthieu Jeanne, doctorant à l’Institut de géopolitique, université Paris-8.

10 h 20 – 10 h 45
Débat avec la salle

10 h 45 – 12 h 30
Les métamorphoses
Plusieurs interventions décriront la profonde évolution du cadre de vie du treizième.

10 h 45 – 11 h 45
Les transformations architecturales et urbaines : les grands projets, la reconversion des friches industrielles
par Gilles-Antoine Langlois, urbaniste, professeur à l’École d’architecture de Bordeaux, accompagné de Laura Vasdebonscoeur, architecte, et Paul Smith, historien chargé du patrimoine industriel à la direction générale des patrimoines au ministère de la Culture et de la Communication.

11 h 45 – 12 h 15
Avec l’arrivée de l’université, le treizième, un nouveau Quartier latin ?
par François Montarras, ancien vice-président de l’université Paris-7.

12 h 15 – 12 h 30
Débat avec la salle
suivi d’un buffet sur place.

Après-midi
Nouveaux enjeux urbains, nouveaux défis démocratiques : quel rôle pour les associations, dont Ada 13, dans le contexte du Grand Paris ?
Née en 1964, Ada 13 a accompagné toutes les mutations de l’arrondissement en affirmant haut et fort le point de vue de ses habitants. Elle a pris appui sur toutes les formes d’actions et d’interventions dans la vie de la cité : actions revendicatives, défense des intérêts des habitants, participation aux conseils de quartier et aux instances de concertation, propositions et contre-projets…

14 h – 16 h 15
Retours d’expériences participatives

14 h – 14 h 15
Projection d’un film sur les 50 ans de l’association Ada 13
réalisé par Bruno Maruani, qui le présentera au public.

14 h 15 – 14 h 45
Ada 13 : histoire d’un engagement citoyen et de son influence
par Jacques Remond, ancien président d’Ada 13.

14 h 45 – 15 h 30
Le projet participatif de la place Pinel, un exemple du dynamisme des conseils de quartier.
avec Frédérique Lecocq, pour le conseil de quartier nº 4, Geneviève Dourthe, adjointe au maire du 13e, Jean-Marie Rozière et Bruno Duwez, habitants du quartier, Benjamin Le Masson, des services techniques de Paris, et Emmanuel Leguy, président d’Ada 13.

15 h 30 – 16 h 15
Le Comité permanent de concertation Paris-Rive gauche, une expérience historique de concertation sur un grand projet d’urbanisme
Table ronde, animée par David Even, rédacteur en chef du magazine Le 13 du mois.
avec Françoise Samain, Ada 13, Jean-François Gueulette, directeur général de la Semapa, Fabrice Piault, ancien président de Tam-Tam, et Bertrand Méary, garant de la concertation.

16 h 15 – 17 h
Perspectives urbaines et enjeux démocratiques
L’évolution récente du contexte législatif fait apparaître de nouveaux enjeux urbains et politiques, liés à la Métropole du Grand Paris, au réseau de transports Grand Paris Express, aux nouveaux projets d’urbanisme à Paris et dans la petite couronne. Que devient la démocratie participative dans ce cadre de référence ? Comment faire entendre la voix des citoyens ?

Table ronde animée Jean-Pierre Courtiau, fondateur du magazine Objectif Grand Paris (nos 1 et 2)

Vers la Métropole du Grand Paris : quels enjeux pour les Parisiens et comment seront-ils associés aux décisions ?
Intervenants : Dominique Alba, directrice de l’Apur, Marie-Pierre de la Gontrie, conseillère de Paris (13e) et première vice-présidente de la Région Île-de-France, Emmanuel Leguy, président d’Ada 13.

Débat avec la salle

Vers 17 h 15
Clôture
par Jérôme Coumet, maire du 13e arrondissement de Paris, et Emmanuel Leguy.


Pour participer à cette manifestation gratuite, nous vous remercions d’adresser votre demande par courriel à Ada 13 en indiquant votre prénom, votre nom, votre numéro de téléphone et la raison sociale de votre établissement (mention facultative), avant le 12 octobre 2014.
En vous remerciant de votre participation.


Ce programme est donné à titre indicatif, certains intervenants pouvant être amenés à être remplacés pour des raisons d’indisponibilité.
Il est téléchargeable au format PDF à ce lien (1,6 Mo).

Survie des Olympiades :
la mobilisation des habitants

Plan d’aménagement de la Dalle des Olympiades (2012)

Plan d’aménagement de la Dalle des Olympiades
Sources : lettre d’information Ensemble améliorons les Olympiades, nº 7, juillet 2012.

Les élections municipales ont été pour les habitants une occasion d’alerter les pouvoirs publics et l’opinion sur leurs problèmes spécifiques. La dalle est de statut privé mais elle est de fait un espace public. Les propriétaires en paient doublement l’entretien (taxes locales, charges). Le budget annuel est de 7,5 millions d’euros, soit 1,5 million pour l’investissement et 6 millions pour le fonctionnement. Le taux de participation par catégorie a été fixé dès l’origine par l’Association syndicale libre (ASL), gestionnaire de la dalle : 44 % pour les logements sociaux (Paris-Habitat), 36 % pour les propriétaires privés et 20 % pour les bureaux, commerces et équipements. Les copropriétaires des cinq tours de logements privés assurent la charge du surcoût induit par la réglementation sur les immeubles de grande hauteur (25 % du total).

Alors que les salaires stagnent, le montant des charges a augmenté d’environ 20 % en cinq ans. Le coût annuel représente entre 60 et 70 euros par m². En même temps, à Paris, les charges foncières et les taxes d’habitation ont explosé.

La Ville verse une subvention depuis 1977, date à la quelle la dalle et les rues souterraines ont été classées « voies privées ouvertes à la circulation publique ». Dans la première mandature de B. Delanoë plusieurs revalorisations notables sont intervenues, notamment au titre des dépenses de surveillance. En 2007, par contre, le montant en a été baissé en lien avec la mise en place d’un dispositif de correspondants de nuit : elle est passée de 681.000 euros en 2006 à 460.000 euros en 2007 (467.000 euros en 2013). Cette dotation est jugée insuffisante au regard du coût toujours plus élevé des charges communes de gestion et d’entretien (16,5 %) et des charges relevant du domaine public (32,5 %).

Le vieillissement de la dalle nécessite de grands travaux évalués à 20 millions d’euros au début des années 2000 : réfection des canalisations, remplacement d’équipements techniques, réfection de l’étanchéité des sols. Les copropriétaires doivent en assurer seuls le financement. Il faut y ajouter le désamiantage (1,2 millions d’euros pour les immeubles concernés). En plus de ces travaux de réfection, des travaux « d’amélioration du site » ont été jugés nécessaires : démolition-reconstruction de la crèche et de l’école maternelle, reconversion du stadium en gymnase municipal, rénovation des équipements publics. La Ville de Paris a financé intégralement cette rénovation indispensable. Par contre la Ville ne prend en charge que 90 % des frais du réaménagement des accès, entrepris pour la mise aux normes d’accessibilité pour les personnes à mobilité réduite : les 10 % restants (1,2 million d’euros) sont à la charge des copropriétaires. Notons qu’ils auront à payer l’intégralité des travaux de l’accès Baudricourt (55.000 euros) qui ne peut être mis aux normes alors que, de fait, cette rampe se révèle utile en cas (fréquent) de pannes d’ascenseur ou d’escalator.

Il importe de remédier rapidement à ces difficultés financières qui risquent d’entrainer une insolvabilité généralisée des copropriétaires et la dégradation des Olympiades. Déjà la baisse du prix du foncier répercute une désaffection grandissante. Il serait dommage de laisser à l’abandon un espace où habitent 10.000 habitants et où existe une véritable mixité sociale ; il faut retrouver une dynamique de quartier et préserver la qualité de la vie sur la dalle qui est un lieu très animé et très fréquenté, surtout depuis la création des nouvelles stations de la ligne 14 et du tramway. Par contre, l’attractivité exercée par le commerce asiatique joue un rôle moindre depuis l‘interdiction d’ouverture des boutiques le dimanche après-midi, et cela juste après que les manifestations organisées en 2013 pour les quarante ans, et notamment l’exposition du Pavillon de l’Arsenal, aient fait redécouvrir l’architecture de Michel Holley.

Une municipalisation de la dalle pourrait être une solution. Elle a été envisagée en 2001 par la nouvelle municipalité, et exigée en 2005 par les habitants qui souhaitaient « la prise en charge par la Ville des charges communes d’entretien ».
Le rejet de cette demande a été justifié par une étude juridique concluant à l’impossibilité de municipaliser les Olympiades qui sont de caractère privé. Le débat est actuellement relancé. Une association locale, le Groupement de défense des intérêts des copropriétaires et des locataires des Olympiades ou GDI réactive l’action en ce sens. Elle a interpellé les candidats aux municipales, en demandant en plus de la municipalisation l’adoption de mesures contre la montée des charges et taxes, contre l’insécurité et l’insalubrité des lieux. Elle souhaite aussi un bilan de la gouvernance des Olympiades et réclame plus de transparence dans la gestion et une participation plus directe des habitants aux choix budgétaires.

Le collectif Dalle des Olympiades ne voudrait pas que la réouverture du débat sur la municipalisation serve d’alibi pour occulter la faible participation financière de la puissance publique. Dans une Lettre ouverte aux candidats, il demande le triplement de la subvention pour couvrir l’intégralité des dépenses communes d’entretien de la dalle, le financement des travaux liés à la fonction d’espace public de la dalle, la prise en charge des dépenses de sécurité de la dalle qui sont assurées aujourd’hui par les copropriétaires privés. Comme le GDI, le collectif souhaite que les propriétaires des tours soient mieux représentés à l’ASLO, mieux informés et puissent intervenir davantage sur les décisions de l’association gestionnaire, en particulier celles qui pèsent directement sur leurs finances. Pour éviter que la dalle ne devienne une friche commerciale, demande est faite de revenir sur le retrait du label de zone touristique du « quartier chinois » qui a entrainé une forte chute de leur chiffre d’affaires. Enfin le collectif, déplorant l’insuffisance du projet actuel de rénovation de la dalle qui ne permet pas de requalifier l’espace public, souhaite un projet urbain plus vaste permettant de tirer parti du potentiel d’attractivité de la dalle et d’accroître son rayonnement.


  1. Le blog de l’association Groupement de défense des intérêts des copropriétaires et des locataires des Olympiades
  2. La page Facebook du collectif Dalles des Olympiades
  3. Marc Ambroise-Rendu. Les Olympiades : une utopie inachevée et sous perfusion. La Lettre de l’Ada 13. P. 2-3. Numéro 15. Juillet 2013