Square le Gall : un espace libre pour tous

Les habitués du square Le Gall sont heureux car depuis février ils peuvent cultiver, botaniser ou simplement admirer les plantations dans le jardin partagé qui vient d’être installé le long de la rue Émile-Deslandres. C’est un lieu d’animation, de rencontre entre gens du voisinage.

Mais ils ont aussi inquiets car est menacée une parcelle qui leur est chère, située derrière le Mobilier national. Ce terrain de 1230 m² a été acquis en 2007, à la demande du conseil de quartier, pour permettre les jeux de ballon qui depuis cette date font s’y rencontrer des jeunes de tous âges. Dans cet endroit charmant, préservé de la rumeur du monde et loin de la circulation automobile, bien d’autres usages coexistent également. Les activités se succèdent, sans problème d’horaires, et à la satisfaction des usagers, qu’ils soient ou non habitants du quartier : les jeux de ballon spontanés, les activités de plein air des écoles, les activités artistiques et culturelles pour tous, la gym en groupe qui se pratique depuis si longtemps qu’elle est devenue symbole de ce square. Et bien sûr, pour chacun c’est un lieu de détente, de pique-nique, de spontanéité où on peut se retrouver, faire librement ce qu’on aime et c’est précieux à une époque où on quadrille, on catégorise, on cloisonne.

Les habitués veulent garder un accès libre et diversifié à cette parcelle. Ils s’opposent au projet d’y installer une cage pour jeu de ballons, un mastodonte de 12 m x 24, sur un sol plastique, sans dégagement. Ce projet dénaturerait un espace vert libre inestimable, dans cet endroit préservé où l’on oublie qu’on est dans une grande ville. Ce serait la fin des activités multiples qui s’y côtoient. Rien n’empêche d’y maintenir les jeux de ballon qui s’y déroulent avec bonheur. Il est possible d’empêcher les sorties de ballon intempestives en installant des filets ou grillages, aussi efficaces, mais beaucoup plus légers que les cages. Et celles-ci sont-elles véritablement intéressantes si elles rendent la surface de jeu trop exigüe pour jouer normalement ?

Rien n’empêche de rechercher dans le quartier d’autres espaces susceptibles d’accueillir les jeunes et leurs jeux ? Sous le métro aérien, au lycée Rodin ?
Les habitants ne veulent pas être mis en cage, ils résistent et pétitionnent car ils veulent conserver leur lieu et ses usages.