Paris loin des yeux…

Il ne faut pas trop en rajouter en ce moment. Mais la crise que nous vivons ne va-t-elle pas entrainer une crise urbaine ? Les statistiques sont un peu floues, mais elles indiquent que près de 300 00 parisiens ont quitté précipitamment la capitale, juste avant le confinement. Les statistiques précises manquent pour l’après confinement mais il est certain qu’au moins la moitié des partants déménagera. Ils ne faisaient évidemment pas leurs valises pour quitter définitivement la ville. C’était Paris loin des yeux. Par contre, depuis une dizaine d’années  les déménagements se sont multipliés. Il serait inapproprié de mélanger ces chiffres, mais ne racontent-ils pas, à leur manière, les mêmes choses ?

 Tout d’abord, que les densités d’habitat et d’emplois cumulés deviennent pour certains des pièges. En particulier pour les familles modestes et les jeunes, confrontés à la bulle immobilière insensée qui sévit dans la capitale. Cela ne concerne pas uniquement Paris, mais cela interroge le processus de métropolisation en marche sur toutes les grandes villes. La Métropole du Grand Paris est censée apporter une réponse à cette question, à condition que la banlieue accepte cette redistribution des forces vives. Ce n’est pas gagné.Pour le moment les chantiers ne proposent que de créer des nouvelles densités. Serait-ce une mauvaise réponse à une bonne question ?

En second lieu, il s’agirait aussi d’une question de qualité du cadre de vie. Sur ce point, on ne peut que rapprocher la pandémie actuelle avec la crise climatique. Celle-ci doit aussi être combattue sous  l’angle de la santé, pas seulement du bien-être. Les mesures de prévention s’inscrivent dans une logique globale de rééquilibrage écologique du cadre de vie, qui doit faire l’objet d’une sérieuse réflexion. Tout le monde s’interroge sur l’après-crise. Beaucoup de questions vont émerger, celle de la qualité de l’environnement urbain reste l’une des plus concrètes.

Paris, loin du cœur ? Ceux qui ont fui la capitale l’ont sans doute fait par opportunisme ou par dépit. On interprétera ce message comme on voudra, mais il ne faudra pas l’oublier.

Emmanuel Leguy

Nous vous proposons de déposer sur notre blog les idées que vous avez envie de partager, sur notre vie pendant le confinement, et surtout, vos propositions sur la vie après, dont nous pensons qu’elle ne peut pas être le simple retour à la situation antérieure.

Dans le prolongement de notre réflexion sur le 13e arrondissement et son devenir.

Panneau d’exposition | Une histoire parisienne de la démocratie participative

Panneau d’exposition | Une histoire parisienne de la démocratie participative

Questionnaire ADA13 aux candidats aux élections municipales de 2020

Ada 13 propose des solutions collectives aux problèmes concrets qui se posent pour les habitants au niveau de l’arrondissement. En s’appuyant sur son expérience, l »association a envoyé aux candidats une liste de questions. On trouvera ces questions dans La Lettre d’Ada 13 n° 37de mars 2020.

A- Il est de plus en plus difficile de se loger à Paris. Comment pensez-vous lutter à la fois contre l’étalement urbain et une densification excessive ? Plus précisément,

  1. Quelles sont vos priorités en matière de logements sociaux et intermédiaires et vos objectifs en matière de répartition entre les différentes catégories ?

Notre objectif est que plus personne ne soit obligé de quitter Paris à cause d’un loyer excessif. Les ménages ne doivent plus être contraints de consacrer plus de 20 % de leur revenu à leur loyer. Pour cela nous mobiliserons tous les leviers du logement social, construction, préemption, pour en produire 60 000 d’ici à 2026.
Nous revendiquons également pour Paris la possibilité de mettre en œuvre la loi de 1998 sur les réquisitions, qui est de la compétence du préfet dans la capitale – une exception à l’échelle de la France. Nous organiserons un référendum pour reprendre cette compétence. Dans l’intervalle, nous exigerons du préfet de Paris l’application de cette loi, qui nous permettra de mettre à la disposition du public de nombreux logements parmi les 110 000 vacants à Paris.
Notre programme au niveau parisien prévoit également une répartition des logements subventionnés qui réponde vraiment aux besoins des gens. Aujourd’hui les logements de type PLS, c’est-à-dire les plus chers du secteur social, représentent 30 % de la production, pour environ 5 % des besoins, alors que les logements PLAI, conçus pour les revenus les plus modestes, représentent 30 % de la production pour 67 % des besoins. Si bien que des logements restent vacants faute de candidats et des familles se retrouvent à payer des loyers au-dessus de leurs moyens.
Nous souhaitons aussi rééquilibrer la production des logements au niveau des arrondissements. Le seuil SRU est calculé au niveau de la ville. Cela ne veut rien dire, quand il y a 7 % de logements sociaux dans le 16e et 40 % dans le 13e. Pour garantir la mixité, il faut produire des logements sociaux partout.

  1. Êtes-vous favorables à l’encadrement des loyers ?

Oui. Nous encadrerons les loyers à la baisse. Nous initierons un référendum pour récupérer cette compétence qui aujourd’hui appartient à l’État et doit revenir à la commune. Enfin nous modifierons les modalités de contrôle du niveau des loyers. Aujourd’hui, c’est au locataire de contester. C’est à la fois une épée de Damoclès pour ceux qui craignent de se mettre en délicatesse avec leur propriétaire et c’est surtout une complication pour des gens qui n’ont pas le temps ni les connaissances des arcanes de l’administration et de la loi. La Ville doit pouvoir contrôler elle-même la conformité des loyers pratiqués dans le parc privé.

  1. Envisagez-vous de proposer un programme de transformation des bureaux vacants en logements ?

De la même manière que les logements vides doivent être mobilisés, les bureaux vacants pourront l’être. Nous souhaitons surtout réduire le nombre de permis de construire accordés pour les bureaux pour privilégier l’augmentation du parc de logements.

  1. Êtes-vous d’accord pour encadrer plus sévèrement les locations de type Airbnb ?

Non seulement nous sommes d’accord, mais c’est une des mesures que nous avons prévu de mettre en œuvre. Nous encadrerons plus fortement la durée maximale de location, de 120 jours à 60 au minimum. Et nous organiserons un moratoire sur les changements d’usage de résidences principales en résidences hôtelières.

  1. Ces dernières années, le 13e s’est fortement densifié et compte maintenant plus de 25 000 habitants au km². Que comptez-vous faire pour inverser cette tendance ?

Paris doit accueillir du logement mais n’a pas vocation à devenir une ville-béton. Le 13e est particulièrement concerné parce qu’il a accueilli beaucoup de grands programmes, de l’urbanisme sur dalle, des immeubles de grande hauteur, et la Ville continue à autoriser à tour de bras les constructions dans les dents creuses. Au lieu de tout bétonner, nous créerons de nouveaux parcs et jardins en association avec les habitants et acteurs locaux. Ce n’est pas incompatible avec une grande politique du logement social.

B- Comment envisagez-vous l’action de la Ville face aux désordres climatiques et au réchauffement, à la fois pour le limiter et pour s’y adapter ? Plus concrètement,

  1. Quelles sont vos propositions pour accélérer la rénovation énergétique des logements ?

Le plan climat de la Ville prévoit de rénover 1 million de logements d’ici à 2050. Cette échéance est trop lointaine. L’urgence climatique n’attend pas. Les villes doivent agir plus rapidement et Paris peut agir plus rapidement. À l’échelle de la capitale nous lancerons un plan massif d’isolation. L’ensemble du parc social fera d’ailleurs l’objet de travaux de réhabilitation thermique, acoustique et d’étanchéité d’ici à la fin de la mandature.

  1. Avez-vous des propositions pour créer des îlots de fraîcheur dans l’arrondissement, contraindre les copropriétés à protéger les espaces verts privés et les inciter à végétaliser les espaces intérieurs ?

Pour que la végétalisation et la création d’îlots de fraîcheur soit pérenne, il faut y associer massivement les habitants : associations de locataires dans le parc social, copropriétés et associations dédiées aux enjeux environnementaux. C’est l’un des axes forts de notre programme pour le 13e, car nous ne concevons l’écologie qu’en articulation avec la démocratie. Comme mairie d’arrondissement, nous initierons la discussion avec les acteurs locaux.

  1. Où réaliseriez-vous de nouveaux espaces verts dans le 13e ?

On peut étendre des espaces verts existants, en créer de nouveaux, même seulement des îlots de fraîcheur qui seront de plus en plus indispensables. Nous avons la chance d’être un arrondissement où il reste du foncier disponible. Il faut utiliser tous les expédients et surtout sortir d’une logique où chaque pousse de terrain est confié à un promoteur.

C- À côté de la démocratie représentative, le besoin de démocratie participative s’exprime avec toujours plus de force. Quelle place tient-elle dans votre programme ? Plus concrètement,

  1. Quelles sont vos propositions pour augmenter les compétences du Conseil d’arrondissement ?

Les compétences des conseils d’arrondissement sont très limitées par la loi PLM. Mais la démocratie réelle est au cœur de notre programme et c’est pourquoi nous voulons faire de la mairie du 13e une caisse de résonance citoyenne.
Nous instaurerons un RIC déclenché par 5 % de la population, pour proposer ou abroger des délibérations ou révoquer des élus. Nous mettrons en place une Assemblée citoyenne permanente dont les membres seront tirés au sort, sans condition de nationalité, pour participer aux délibérations de la mairie.
Le budget participatif sera porté de 5 % à 10 % du budget d’investissement et atteindra 25 % en fin de mandature.
Les habitants seront informés beaucoup plus largement et systématiquement de l’ordre du jour et des délibérations adoptées en conseil d’arrondissement.

  1. Comptez-vous encourager les associations à venir présenter leurs projets et leurs questions aux séances du Conseil d’arrondissement grâce au dispositif appelé CICA (art 16 de la loi PML du 31/12/1982) ?

Bien sûr, car la vitalité associative du 13e doit trouver à s’exprimer au CICA. C’est encore trop peu le cas, même si des associations en connaissent désormais bien le mécanisme. Mais cela ne suffit pas. Il faut plus de locaux pour que les associations puissent se réunir et une maison des citoyens par quartier.

  1. Quel rôle attribuez-vous aux Conseils de quartier ?

Le fonctionnement actuel des conseils de quartiers n’est pas satisfaisant de notre point de vue. Il faut les transformer pour qu’ils soient l’émanation des citoyens et que ceux-ci prennent vraiment les initiatives par eux-mêmes.

Dans notre vision, les habitants seront informés des conseils quartiers comme ils le seront de l’ordre du jour du conseil d’arrondissement, afin de se saisir pleinement de cette possibilité d’expression locale, qui ne doit pas être une tribune pour les élus.

  1. Envisagez-vous de décider un moratoire et d’organiser une consultation des habitants et de leurs associations sur l’avenir de l’Institut George Eastman ?

Le centre George Eastman sera conservé dans sa fonction actuelle de dispensaire et nous défendrons les autres centres de santé menacés dans l’arrondissement. C’est un engagement que nous prenons. Nous nous engageons également à consulter les habitants et leurs associations à ce sujet.

  1. Envisagez-vous de continuer à recourir aux « appels à projet » et de poursuivre les opérations du type « réinventer Paris » ? (cf. l’éditorial de notre Lettre n°36)

“Réinventer Paris” est surtout un prétexte pour faire des cadeaux au secteur privé. Nous ferons en sorte que tous les projets urbains soient conçus avec les habitants, dans un cadre vraiment participatif. L’Assemblée permanente citoyenne, les commissions extra-municipales, les conseils de quartier, la mairie même seront le lieu d’une délibération féconde pour porter des projets utiles à l’intérêt général et utiles aux habitants.

  1. Avez-vous des réponses aux propositions des associations membres du Comité Permanent de Concertation de Paris Rive Gauche qui entendent donner un nouveau souffle à la concertation ?

Nous serons à leur écoute et prêts à fournir les moyens nécessaires pour qu’ils mènent à bien leurs missions. Sur notre liste, nous avons des candidats qui connaissent très bien le sujet de la concertation et des problématiques Paris Rive Gauche. Ils pourraient ainsi également apporter leur expérience pour l’intérêt général et pour améliorer le cadre de vie des habitants.

D- Une ville attirante est une ville diverse et sociable. Comment réaliser une ville qui ne fait pas fuir ses habitants ? Plus précisément,

  1. Comment voyez-vous la suite de l’expérimentation « territoire zéro chômeur de longue durée » ?

Nous renforcerons et étendrons le dispositif « territoire zéro chômeur de longue durée » dans le 13e arrondissement et agirons plus généralement pour favoriser un emploi tout à la fois relocalisé, stable et utile socialement. Nous prévoyons notamment un plan d’éradication de la pauvreté chez les personnels de la Ville de Paris et des aides ciblées sur les entreprises de l’économie sociale et solidaire, les Scop et les artisans.

  1. Quelles sont vos propositions pour accueillir dignement les personnes sans domicile, en particulier les réfugiés et exilés ?

Il y a 3 600 personnes sans domicile à Paris intra-muros. La Ville et l’État se renvoient la balle et la création de places supplémentaires au 115 n’a rien résolu. On assiste à la création de véritables bidonvilles dans le nord-est de la capitale, mais la grande pauvreté est également présente dans le 13e, avec des situations d’errance, de détresse psychologique, et, comme partout, de nombreuses familles avec enfants sans solution de logement. Pourtant, une ville riche comme Paris a largement de quoi accueillir toutes ces personnes. Il faut pour cela mobiliser du foncier et du bâti pour renforcer les capacités de prise en charge de tous les publics, quelle que soit d’ailleurs leur situation administrative – nous ne faisons aucune distinction. Il faut également prévoir un suivi adapté au cas de chacun. Sans oublier que c’est le logement pérenne qui reste l’objectif.

  1. Êtes-vous favorables à la réalisation de locaux à loyers réduits permettant à des artisans, des commerçants de proximité et des petites entreprises de s’implanter dans le 13e , notamment à Paris Rive Gauche ?

Nous pousserons en effet en faveur de loyers réduits pour permettre aux commerçants de proximité, artisans et TPE de s’installer au cœur de la Ville, partout dans le 13e arrondissement.

  1. Soutenez-vous le projet de créer un marché à Paris Rive Gauche ?

Oui. Totalement. C’est une de nos mesures programmatiques.

  1. Que comptez-vous faire pour entretenir la mémoire du passé industriel de l’arrondissement et garantir la pérennité des ateliers SNCF et RATP, qui sont les derniers établissements industriels du 13e ?

Maintenir les derniers bastions tels que l’atelier SNCF de porte de Vitry, les Frigos, les Docs en Seine et le quartier Bruneseau.

Soutenir toute association qui irait dans ce sens en leur donnant les moyens d’agir.

Permettre à des cheminots, des agents de la RATP ou des ouvriers de pouvoir se loger dans le 13eme et sur Paris Rive Gauche.

  1. Comment envisagez-vous l’amélioration des relations entre le 13e et les communes limitrophes, comment faire en sorte que le périphérique ne soit plus une frontière ?

Comme les autres arrondissements de Paris, le 13e n’est pas une commune de plein exercice… Cela limite forcément l’autonomie dans les relations avec d’autres communes. Mais cela n’empêche nullement de discuter avec Gentilly, le Kremlin-Bicêtre ou bien Ivry sur les problématiques communes et des partenariats ou projets éventuels.

  1. Quels doivent être la place et le rôle de Paris dans la Métropole ?

Celle d’une grande ville certes, de très loin la plus peuplée et la plus riche, mais surtout celle d’une ville parmi beaucoup d’autres dans une métropole de 7 millions d’habitants qui est et doit être de plus en plus polycentrique. Les habitants de cette grande agglomération ne doivent pas dépendre de Paris pour l’emploi ou le commerce, pas plus que les Parisiens ne doivent être contraints de quitter leur ville pour trouver des logements abordables. Il faut penser la relocalisation et le rééquilibrage de l’activité à l’échelle de la métropole.

Projet de baignade du Lac Daumesnil (avis Emmanuel Leguy)

iqFULyYaPWTXPlR-800x450-noPadLa mairie de Paris annonce une baignade « écologique » sur le lac Daumesnil, au cœur du bois de Vincennes, avec une plage sur l’île de Bercy. Ce lieu, peuplé d’oiseaux et  classé zone naturelle,  est  un réservoir de biodiversité, une immense bouffée d’oxygène, un lieu ouvert à tous dans la capitale et un paradis pour les promeneurs.

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Ceci est la position personnelle, pour l’enquête publique, que je développerai sur le registre.

Elle s’inspire de la position que j’ai toujours défendue en matière d’urbanisme, et qui se résume en peu de mots : «  une espace naturel protégé est inaliénable, sauf cas de force majeure ». Ce n’est pas ce que dit la loi, encore moins ce que pensent des élus qui font plutôt appel à l’utilité publique. Mais, si  je n’avais pas pensé cela, j’aurais abandonné ce métier.

Dès lors, ma position sur ce projet se résume facilement « je ne suis pas contre ce projet, mais contre sa localisation ».

Je suis opposé à cet aménagement  localisé abusivement sur le Lac Daumesnil, pour trois raisons:

1/ je suis contre l’implantation sur ce site au motif qu’elle est doublement  inappropriée « parce qu’elle conduit à un déclassement abusif de cette partie du lac et parce qu’elle la soustrait à l’écosystème naturel ». On pourrait ajouter qu’elle  perturbe définitivement celui-ci, ce qui serait scientifiquement plaidable dans le cadre d’une étude d’impact sincère.

Je m’interdirai toute argumentation technique sur le projet puisqu’il est pour moi non avenu.

Je m’appuierai sur l’argumentaire développé à propos  des aspects historiques, paysagers et écologiques, par la Commission des sites qui a émis un avis défavorable.

2 /  l’étude d’impact (pour peu que je puisse  y accéder) est orientée et insincère car elle omet d’étudier et d’évoquer des variantes.  L’étude de conformité de la DRIEE le mentionne, parmi d’autres arguments techniques, mineurs, qui ne sont pas dans mon propos. (1)

Je m’appuierai sur les arguments développés dans ce document.

3 / la publication de l’appel d’offres, avec ouverture des plis un mois seulement avant l’enquête publique, nuit gravement à l’éthique de la concertation et décrédibilise la démarche. Le chantier étant programmé en mai, il s’agit clairement d’un passage en force.

Suivent les mentions  légales de dépôt.

  • NDLR :

Orientée : les études d’impact le sont toujours puisque ce sont les Maîtres d’ouvrage qui les financent, mais là c’est trop flagrant.

Emmanuel Leguy, le 31 janvier 2018

Le parc de Choisy fête ses 80 ans

espaces vertsLe parc de Choisy est un des plus vastes et des plus anciens jardins publics du 13e. Il a été aménagé en 1937, sur un terrain occupé auparavant par une usine qui fabriquait du gaz d’éclairage. Sur ce même terrain, à la même date, a été construit par Edouard Crevel, architecte de la Ville de Paris, l’Institut dentaire George-Eastman. L’Institut domine le parc dans lequel il est complètement intégré. De l’autre côté du square, a été édifié toujours sur la même parcelle le lycée Claude-Monet, dont la construction n’a été achevée qu’en 1955.

Roger Lardat, qui a dessiné le parc, s’est inspiré de l’art nouveau : classicisme du plan en croix, avec au centre un bassin, édicules, végétation variée et composée.  Blotti  entre les tours et les barres des Olympiades et celles du centre Italie, le parc de Choisy offre une respiration appréciable dans un tissu urbain particulièrement dense. On y trouve une belle végétation, c’est un jardin de proximité, un lieu de détente et un point de rencontre. Il est bien entretenu par une équipe de jardiniers très actifs.

Au fil des années, la composition d’origine a été conservée mais les équipements ont été diversifiés et modernisés pour répondre à l’évolution des besoins d’un public varié : habitants, lycéens de Claude-Monet, étudiants, travailleurs. Les usages du parc sont multiples : certains le traversent rapidement, d’autres s’y promènent ou s’y posent, à la recherche de verdure et de calme. La pelouse centrale, aujourd’hui libre d’accès, accueille de nombreux jeunes venus s’y détendre, s’y restaurer, converser. Les bancs et la buvette sont d’autres étapes pour les promeneurs, les lecteurs ou les amateurs de nature et de calme. Les petits fréquentent les aires de jeux, le manège, Guignol ; les plus grands utilisent la piste de rollers, la table de ping-pong, le baby-foot, le terrain de basket. Un jardin partagé propose un lopin de terre aux riverains. Le théâtre de verdure est le lieu où se déroulent des fêtes et des manifestations culturelles, qui attirent un public plus large. Enfin le parc est un lieu de mémoire avec l’évocation de la Révolution française et l’hommage aux victimes  de violences (enfants juifs, Rwanda).

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Mundo-Montreuil pour l’innovation sociale… et immobilière/financière !

Le Mundo-Montreuil

Le Mundo-Montreuil

L’originalité du nouvel immeuble de l’avenue Pasteur ? 1850 m² de bureaux spécialement destinés aux acteurs de l’Économie sociale et solidaire et du progrès social. Les associations, coopératives, entreprises y trouvent des emplacements à loyer modéré mais aussi des services mutualisés (imprimantes…) et surtout des espaces communs : salles de réunions, espaces de travail collectifs, tisaneries pour la pause. Autant de lieux où tous les occupants peuvent se croiser, échanger, découvrir de nouveaux projets.

Ainsi le « Mundo-Montreuil » se présente comme un immeuble entier de locaux d’associations, aux moyens de prix de location réduits ! La situation peut surprendre, surtout lorsque l’on est habitué aux opérations d’immobilier commercial, financées sur la base de loyers grimpant en flèche, portés par la spéculation. Dès lors, qu’est-ce qui a permis le montage d’un projet si particulier ? Une part de réponse peut être trouvée dans un modèle alternatif proposé par l’entreprise « étic, foncièrement responsable ». Il s’agit de la branche française d’une initiative anglaise « Ethical property » qui depuis 30 ans poursuit un double objectif :

  • D’une part, proposer aux investisseurs des produits d’investissement en immobilier, respectant leurs valeurs de respect de l’environnement, d’innovation sociale et de solidarité.
  • D’autre part, les bâtiments ainsi financés et construits répondent aux difficultés que rencontrent les associations engagées dans ces mêmes causes pour trouver des locaux à loyer modéré tout en maintenant des conditions de travail agréables.

En France, étic a impulsé et suivi plusieurs projets immobiliers. Chacun présente un montage propre, porteur de diverses solutions permettant d’offrir des loyers modérés. L’opération du Mundo-Montreuil est particulièrement intéressante car pour la première fois, étic est intervenue à toutes les étapes du projet. Tout d’abord, le financement du projet a rassemblé, dans une SCI créée pour l’occasion, étic (et ses 45 actionnaires) ainsi que C’développement et la Caisse des Dépôts et Consignations. La particularité des actionnaires d’étic ? Ils sont prêts à accepter une rentabilité limitée de leurs actions pour voir leur capital investi dans une opération « éthique ». Ces différentes sources de financement offrent l’effet levier nécessaire pour obtenir un prêt bancaire.

Le projet du Mundo-Montreuil a également bénéficié de l’aide de la ville de Montreuil qui a cédé le terrain à un prix réduit. Néanmoins, une telle situation n’est pas systématique et ne constitue pas une condition pour le montage des projets d’étic.

Après avoir suivi les travaux de construction et de rénovation, étic prend en charge l’exploitation de l’immeuble. Il s’agit de gérer au quotidien les services utiles au bon fonctionnement des associations, coopératives et entreprises. Dans un objectif de maîtrise des coûts, ces services ont fait l’objet d’un arbitrage pour se concentrer sur les besoins essentiels des locataires.

étic se charge également de trouver les futurs occupants du Mundo-Montreuil. Leur principal souci est de dénicher des acteurs qui partagent le même esprit et avec qui la cohabitation se déroulera sans heurt. Comme toute opération immobilière, l’équilibre économique du Mundo repose essentiellement sur l’occupation de l’intégralité des locaux.

Ainsi, le Mundo-Montreuil a été l’occasion pour l’entreprise étic de montrer de multiples innovations dans le montage et la gestion du projet visant à offrir une alternative à la spéculation immobilière. Il sera intéressant d’observer l’évolution à terme d’étic ainsi que de la ruche bourdonnante d’activité que doit devenir le Mundo.

Si vous voulez participer à cette aventure, il reste encore des emplacements libres au Mundo-Montreuil.
Pour plus d’information, contacter : Clémence Latournerie, étic, responsable Ȋle-de-France, 01 80 89 47 70 – Site internet

Hélène Richard

Réinventer Paris avenue d’Italie : un projet innovant

Le projet atelier d’architecture autogérée est dénommé Wiki Village Factory (WVF)

Le projet de l’atelier d’architecture autogérée est dénommé Wiki Village Factory (WVF)

La Ville de Paris a présélectionné trois projets pour chacun des 25 sites de l’opération Réinventer Paris. Rappelons qu’il s’agit de réaliser, sans dépense publique, des programmes « innovants » sur des terrains appartenant à la collectivité. Un jury international départagera prochainement les candidats encore en lice.

Compte tenu des conditions du concours, peu d’informations circulent. Mais Ada 13 a pu rencontrer le cabinet aaa (atelier d’architecture autogérée) qui a déposé une proposition pour l’avenue d’Italie, sur l’espace compris entre l’avenue et le centre commercial.

L’aaa se veut être une plate-forme collective d’exploration, d’action et de recherche autour des mutations urbaines et des pratiques culturelles, sociales et politiques émergentes de la ville contemporaine. Elle souhaite favoriser la participation des habitants à l’autogestion des espaces urbains délaissés, et contourner les stéréotypes par des projets réversibles.

Le projet de l’atelier d’architecture autogérée est dénommé Wiki Village Factory (WVF). Il est proposé en partenariat avec REI France, la Nef, étic, le groupe SOS, enercoop, biocoop, terre de liens, Jardins de Cocagne, Habitats Solidaires, le 6b, étamine, Oregon, Écodesign Fab Lab, Macogep, Canada et Massachusetts Institute of Technology (MIT), États-Unis. Il s’agit de réunir des organismes d’innovation sociale dans un bâtiment participatif et autogéré.

Les activités proposées sont l’agriculture urbaine, l’apiculture, le recyclage et la réparation (notamment avec des imprimantes 3D), les circuits courts, l’entreprenariat social, une crèche, des restaurants (où seraient proposés les produits cultivés sur place) etc. Chaque programme disposerait d’un accès en rez de chaussée.

Les bâtiments comporteraient quatre étages dans la partie Nord mais seulement deux dans la partie Sud afin de ne pas gêner les habitants de la tour Béryl. Un passage piéton serait réservé entre WVF et l’ensemble Galaxie.

Ada 13 est séduite par ce projet réellement innovant et qui associe des partenaires attachants. Cela nous paraît aller dans la direction de la ville que nous souhaitons pour demain.

Projet-AAA-WVF

Réponses d’Europe Écologie les Verts au courrier d’Ada 13 du 27 février 2014

Paris, le 10 mars 2014

Madame, Monsieur,
Comme suite à votre courrier du 27 février posant des questions particulièrement pertinentes, je vous adresse, ci-joint, les réponses que je peux vous apporter.
Celles-ci sont nécessairement succinctes et je reste à votre disposition pour approfondir tel ou tel point que vous souhaitez.
Je vous prie de croire, Madame, Monsieur, en mes sentiments les meilleurs.
Yves Contassot


Réponses au courrier du 27 février 2014

1. Révision du PLU
Avant toute nouvelle opération de révision générale du PLU, il conviendra de tirer un bilan détaillé de l’actuel PLU et du PADD. En effet ce dernier prévoyait, à tort selon moi, la construction de bureaux en nombre très élevé, la possibilité de dépasser les plafonds de hauteur et, de façon plus positive, l’obligation de réserver une partie des programmes en logements sociaux ou le maintien de commerces.
Afin de favoriser une démarche participative, il faudra repartir des 11 000 propositions formulées par les citoyens et leurs associations et examiner point par point, ce qui a été fait ou non et les conséquences sur les quartiers.
Cela prendra nécessairement beaucoup de temps et devra être organisé de façon très décentralisée. La création de comités locaux de pilotage de révision du PLU ayant comme mission première de tirer le bilan du précédent PLU me parait une nécessité. lls devront être composés de façon pluraliste intégrant les associations locales, les conseils de quartier (sans élu !), des citoyens, etc.

2. Densité
Paris a atteint déjà un niveau très élevé et la priorité n’est pas à son accroissement. À ce stade il convient plutôt d’avoir une approche métropolitaine afin de répartir les différentes fonctions de la ville à ce niveau : habitat, emplois, loisirs, espaces verts, etc.
De plus la création de nouveaux logements à Paris, notamment dans le parc social, s’est traduite par une diminution de la surface moyenne des logements passant de 80 à 60 m² ce qui implique une dégradation des conditions de logement et une densification par logement. Au surplus cela condamne un peu plus les familles à quitter Paris. En l’occurrence il s’agit d’un artefact permettant d’accroître artificiellement le nombre de logements sociaux, l’IAU ayant publié une étude montrant que 50 % des nouveaux logements ont été créés par découpage d’anciens logements.

3. Plan climat
La solution consiste à imposer la rénovation thermique au même titre que l’accessibilité avec une échéance suffisamment longue (environ 15 ans) pour que les propriétaires aient le temps de s’organiser. Cela dit il ne peut s’agit que d’une décision législative mais la ville peut y contribuer en incitant plus fortement les propriétaires. (Cf. mon programme)

4. Logement
À ce stade, il convient de modifier la répartition des programmes prévus sur PRG pour aller vers un rééquilibrage au profit des logements et au détriment des bureaux. De plus il faut impérativement accélérer la transformation de bureaux vides en logements.
Je préconise une réelle mixité des logements créés en établissant un zonage très fin : davantage de logements très sociaux dans le nord du 13e et plus de logements à destination des classe moyennes dans le sud.

5. Logement (suite)
Limiter la hausse des loyers passe par une lutte plus intense contre la spéculation immobilière, cette dernière alimentant la première. À cette fin la Ville pourrait mettre en œuvre la procédure de préemption renforcée dont elle dispose y compris dans le diffus. Toute DIA qui dépasserait un niveau fixé et rendu public se traduirait par la préemption par la ville faute pour le vendeur de vouloir baisser son prix de cession (pratique de Saint-Ouen). Par ailleurs il faut que les « zinzins » reprennent leur programme de construction, création de logements à prix limité afin de faire baisser les prix de référence prévus dans la Loi Alur.

6. Transports
La priorité consiste à améliorer l’existant par la généralisation des horaires en soirée pour tous les bus, assortie d’une augmentation des fréquences qui ne doit pas dépasser 5 min. en journée et 10 min. en heures creuses.
Je préconise également la mise en accessibilité de l’ensemble de la ligne 6 en commençant par les stations aériennes car cela est très facile et peu couteux.
J’ai proposé que le futur Tzen 5 ait pour terminus la Gare d’Austerlitz et non pas le milieu de l’avenue de France. J’ai proposé également que le 83 passe par Denfert-Rochereau et que soit créées des traverses supplémentaires dans certains quartiers.
En la matière la ligne générale est de privilégier les circulations douces et les transports en commun.

7. Environnement
Pour la Petite Ceinture, je me suis prononcé depuis très longtemps pour qu’elle devienne un lieu de promenade pour les piétons tout en préservant sa richesse au plan de la biodiversité. Quelques aménagements tels que des jardins partagés pourraient toutefois y voir le jour.
Pour ce faire il convient que la Ville de Paris ose enfin lancer une procédure d’achat ou de bail emphytéotique sauf si RFF accepte de mettre gratuitement à disposition l’emprise. La mobilisation de la population à cette fin devrait être organisée par la Mairie afin de peser sur RFF et le contraindre à sortir de l’immobilisme.

8. Environnement (suite)
L’installation de bancs en grand nombre figure parmi mes priorités. L’argument selon lequel les bancs seraient source de nuisance n’est pas acceptable au regard du service rendu.

9. Quartiers isolés du 13e
Au plan de la desserte, j’ai indiqué la nécessité de développer les traverses. Cependant je plaide également pour le prolongement de la ligne 5 jusqu’à la mairie de Montrouge ou la Porte d’Orléans pour désenclaver tout le sud de l’arrondissement.
Cependant l’isolement de certains quartiers ne ressortit pas seulement à la question des transports mais plus largement à la question de l’inclusion sociale, culturelle, éducative, environnementale.
Un effort tout particulier doit être fait pour investir massivement dans ces quartiers et ne pas laisser les associations seules face à ces quartiers.

10. Commerces et services
La création et l’action de la Semaest a été positive mais insuffisante. De même les protections du PLU sont utiles sous réserve qu’elles puissent se traduire au plan opérationnel. Or dans ce domaine la question financière l’emporte trop souvent et il faut que les dotations à la Sem soit plus importantes afin de lui donner des moyens d’agir à la hauteur des enjeux et ce, sur tout le territoire parisien.

11. Conseils de quartier
Actuellement les conseils de quartier sont en phase de déclin avec une faible participation des habitants et une main mise un peu trop avérée des élus et de la mairie sur les Conseils. De plus les moyens alloués aux Conseils sont très faibles notamment en matière de communication ou d’investissements. C’est sur tous ces points que les évolutions doivent intervenir : augmentation significative des budgets laissés à la discrétion des Conseils, suppression des élus référents dans les conseils, dotation de moyens d’information conséquents pour pouvoir informer l’ensemble des habitants des réunions, droit d’inscription automatique des vœux des Conseils de quartier lors de la réunion du Conseil d’arrondissement, etc.

12. Accueil santé
Dans mon programme figure la création de maison de santé (conventionnées en secteur 1) afin d’offrir l’accueil auquel les habitants ont droit. De plus la ville devrait soutenir plus activement les centres de soins pour éviter les fermetures. De même nous préconisons l’ouverture d’un centre de médecine chinoise conventionné au sein de La Salpêtrière (bien qu’un embryon existe déjà).

13. Sans domicile fixe
La question des SDF ne saurait se limiter à la question du logement même si cette dernière est cruciale. D’expérience, pour avoir accompagné des SDF dans leur démarche, je sais à quel point la question de l’accompagnement personnalisé est fondamentale pour la réinsertion de personnes désocialisées. Cela passe donc par un renforcement des moyens humains des services sociaux avec comme priorité d’aller sur le terrain au-devant et à la rencontre des SDF. Une fois ces contacts établis il faut encore du temps, hélas, avant que la plupart accepte de déposer une demande de logement. Le passage par des logements passerelles est à cet égard un moyen souvent efficace s’il est doublé d’un accompagnement de proximité.
Cela doit conduire à multiplier les structures d’accueil et les logements sociaux sous toutes leurs formes, tout en développant en parallèle la mobilité résidentielle, seule à même de sortir du goulot d’étranglement actuellement constaté.

14. Associations
Non seulement l’actuelle Maison des associations est trop petite vu la richesse associative du 13e, non seulement il en faut une deuxième, mais il faut aussi permettre aux associations d’avoir leurs propres locaux si elles le souhaitent.
Cela devrait passer par une tarification spécifique des locaux gérés par les bailleurs sociaux et la rupture avec la politique menée actuellement visant à louer systématiquement au prix du marché commercial.
De plus une deuxième maison ne saurait être localisée tout près de la mairie comme cela est envisagé mais au contraire en tenant compte d’une répartition harmonieuse dans le 13e.
On pourrait même à terme avoir d’autres maisons des associations de taille plus modeste dans plusieurs quartiers pour mailler l’ensemble de l’arrondissement.

15. Paris Métropole
EELV a déposé un amendement lors du débat parlementaire pour que les conseillers métropolitains soient élus au suffrage universel direct. Malheureusement ils ont été les seuls à défendre ce point de vue. En conséquence, les conseillers métropolitains seront élus au deuxième voire troisième niveau donc de façon totalement non démocratique.
Pour ce qui concerne la phase de préfiguration il faut attendre la publication du décret fixant la composition de la mission. Pour ma part je plaide pour une représentation des élus à la proportionnelle des résultats des élections et pas seulement en fonction du nombre d’élus au Conseil de Paris.

16. Paris Métropole (suite)
Le risque d’une distance encore plus grande entre les citoyens et les lieux de décision est réel. Cela implique encore plus la déconcentration au sein de la métropole du Grand Paris selon le principe de la subsidiarité. Cela implique que les niveaux infra-métropolitains disposent d’une autonomie budgétaire réelle pour les investissements à leur niveau, budget eux-mêmes subdélégués à des niveaux plus fins (cf. Conseils de quartier). De plus je plaide pour que les décisions concernant un territoire donné ne puisse se prendre qu’avec une majorité qualifiée afin d’éviter l’actuel système de majorité automatique.


Le projet de Zac Paul-Bourget. Un projet exigeant qui écrira sa propre histoire

Au moment de la publication de la prochaine Lettre d’Ada 13, l’enquête publique diligentée par la Mairie du Treizième aura pris fin et cet intéressant projet aura commencé sa propre histoire, qui le conduira au premier coup de pioche.

Cette note s’appuie sur l’analyse du dossier d’Enquête publique, elle n’est donc nullement exhaustive, mais elle propose un moment de réflexion sur les enjeux d’un projet d’exception qu’en jargon très (voire trop) technique on peut qualifier de « projet de démolition/construction avec opération-tiroir ». Derrière ces mots pas très élégants, mais explicites, se cache une opération complexe de relogement social après reconstruction, dont on peut dégager l’essentiel.

Tout d’abord le contexte. Située à la Porte d’Italie entre le Boulevard des Maréchaux et le périphérique, cet ensemble locatif social de 365 logements, est une ancienne cité d’urgence des années cinquante qui cumule mal-logement, chômage et délinquance. L’ensemble est inscrit dans le programme prioritaire de Politique de la Ville de la capitale et l’urgence à agir ne fait aucun doute, d’autant qu’un incendie a détruit l’un des bâtiments en 2008.

L’enjeu social est donc au cœur de ce projet. Il s’agit de démolir en totalité le parc ancien, très obsolète, et de reconstruire des immeubles locatifs où seront relogées celles des familles qui choisiront de rester.

La fameuse « opération-tiroir » consiste après démolition à reloger les gens dans une première tranche d’immeubles neufs, construite sur le site ou sur d’autres ensembles locatifs, le temps de finir les bâtiments dans lesquels on leur proposera de se réinstaller définitivement. Le processus est complexe et demande un fort accompagnement social, mais en général les bailleurs sociaux savent faire.

La pièce maîtresse de ce dispositif est une Charte de relogement cosignée par la mairie, le bailleur (la SGIM) et l’Amicale des locataires qui figure dans le Dossier d’Enquête. Ce document très structuré pour rendre acceptable ce contrat, car c’en est un, mériterait une analyse approfondie mais on se contentera d’un paramètre essentiel : le taux d’effort demandé aux familles pour accéder aux logements neufs du site n’excèdera pas 20 %  du loyer actuel (après APL ou AL).

En fait, le calcul loyer + charges est le vrai déterminant de la faisabilité sociale de l’opération, ce qui renvoie au contexte environnemental de celle-ci.

L’enjeu environnemental ou plus exactement de « développement durable » est en effet, l’autre facteur  stratégique qui doit attirer notre attention.

L’Étude d’impact sur l’environnement (EIE) figure réglementairement dans le dossier. Elle n’en dit pas plus que ne l’impose la procédure d’enquête et sa structure. Très linéaire, elle aurait mérité de mieux faire apparaitre les trois principes « ERC » (éviter, réduire, compenser) qui parlent au public. Par contre, elle souligne à juste titre que son objet est l’impact du projet sur son environnement et pas l’inverse. C’est important au regard du contexte urbain dans lequel va se construire le projet : un site enclavé dans un faisceau de circulations denses, des sols pollués et la perspective d’une grande opération de démolition. On peut rêver mieux pour installer un habitat agréable et durable…

Singulièrement, cette démolition qui devrait plutôt être une déconstruction sera un marqueur de la démarche durable du projet, avec à la clef une nouvelle étude d’impact (si le montant des travaux est dans la fourchette requise), un « chantier vert » et pourquoi pas ? un bilan Carbone.

Car ce qui rend fort intéressant ce projet urbain c’est qu’il  intervient, de droit — le foncier est du domaine privé de la Ville — dans le cadre de l’application du Plan climat de Paris et s’inscrit dans la réglementation thermique en vigueur (la RT 2012).

Dans les enjeux urbains ciblés par la Ville de Paris figure l’objectif d’un habitat aux performances environnementales et énergétiques exemplaires ; ceci devant être explicité dans un cahier des charges développement durable ou équivalent qui mérite d’être consulté.

Pour faire court, le dessin du projet traduit ces intentions en proposant un « aménagement à la petite cuillère », à opposer à celui dit « au bulldozer », qui réorganise le bâti en fonction des contraintes environnementales, ménage un espace vert central qui deviendra un parc public et désenclave l’opération (nouveau bouclage de voirie et passerelle vers le Kremlin-Bicêtre).

À l’issue d’un long processus découpé en phases techniques complexes, on établira un triple bilan économique, écologique et social d’un très grand intérêt. L’enjeu social croisant l’enjeu écologique puisque les performances environnementales et énergétiques de ce nouvel habitat devraient garantir de substantielles économies sur les charges locatives.

Un écoquartier sans le dire ?
Ce projet écrira sa propre histoire, sûrement passionnante à suivre.

Emmanuel Leguy
Urbaniste environnementaliste
Président d’Ada 13

En bordure du treizième : ça bouge !

La petite ceintureLe tramway T3 qui en périphérie du 13e cheminait vers l’Ouest, vite et bien, est depuis décembre 2012 prolongé vers l’Est et le Nord de Paris. Bien sûr, il y a rupture de charge à la Porte de Vincennes ce qui implique un changement de voiture et n’est pas très commode. Néanmoins, c’est un  progrès en termes de flux de voyageurs transportés, de rapidité des déplacements, de réduction de la pollution.

Le devenir de la Petite Ceinture encerclant Paris est aussi en débat, dans le cadre d’une concertation avec les élus et les habitants concernés. Cette voie est depuis longtemps désaffectée et seule subsiste une partie des 32 km du parcours initial. A l’Ouest, une portion est notamment utilisée pour la circulation du RER C. La convention entre RFF et la Ville de Paris, signée en 2006, prévoyait une réutilisation possible de ce circuit, surtout sous forme de promenades, mais seulement à titre provisoire pour en préserver le caractère ferroviaire. L’Atelier Parisien d’urbanisme (APUR) a procédé à une étude prospective qui propose une reconversion partielle de la Petite Ceinture : le RER C serait maintenu à l’Ouest, un tramway circulerait sur le tronçon Est, entre la gare Evangile et la Porte Dorée, en passant par les Buttes Chaumont et le Père Lachaise. Au Sud, serait installée une promenade pérenne.

La convention de 2006 étant arrivée à terme en 2012, les propositions de l’APUR de diviser le parcours en trois tronçons sont examinées et RFF envisage de céder certaines sections à la Ville. Dans le 13e arrondissement, la fonction ferroviaire de la Petite Ceinture serait abandonnée au profit du verdissement et les rails seraient supprimés. C’est l’utilisation à donner à ces terrains qui fait l’objet de la concertation : espaces verts, animation, loisirs, culture, art, sports et vie associative… L’imagination est au rendez-vous !

La reconversion de la Petite ceinture est contestée par ceux qui veulent préserver la vocation de cette ligne et la remettre en service. Cela permettrait de désengorger les transports en commun, en réutilisant une infrastructure déjà en place et en économisant l’énergie. Il est aussi à craindre aussi que la spéculation immobilière ne s’empare de cette opportunité.

D’autres, parmi lesquels figure l’association ADA 13, jugent par contre peu réaliste une remise en service de l’exploitation ferroviaire puisque le parcours est morcelé. Ils préconisent un aménagement végétal du site, sur le modèle de la coulée verte du 12e arrondissement, qui pour le 13e,irait de l’ancienne gare Rungis à celle de Masséna. La constructibilité  serait limitée et on  pourrait y installer des pistes cyclables, des parcours de promenade, des aires de jeu, des jardins familiaux… Cette réutilisation pourrait se faire en partenariat avec les habitants et les associations locales.

Donner « malin » à studio-carton : recycler au lieu de jeter !

Allez vite découvrir la Ressourcerie – studio carton , récemment installée dans notre 13e, au 3 de la rue Henri-Michaux.

Dans cette caverne d’Ali Baba, vous trouverez sûrement votre bonheur. Au plaisir de la découverte s’ajoute l’occasion d’y dénicher l’utile et/ou l’agréable.

Le principe est simple : c’est un dépôt où vous pouvez donner tout objet, en bon état et de dimension raisonnable, dont vous ne voulez plus ou qui vous encombre, mais qui peut servir ou plaire à quelqu’un d’autre. Cet objet sera vendu à un prix abordable, estimé selon sa valeur, mais aussi selon l’intérêt qu’il y a à donner un coup de pouce pour en faciliter l’acquisition à ceux dont les revenus laissent à désirer. C’est volontairement payant parce que l’acte d’acheter consacre un échange et la dignité de celui qui apporte son écot. Mais c’est volontairement bon marché.

Parfois c’est plus cher, mais jamais excessif : il s’agit d’offrir un mode de consommation « responsable », partant de l’idée qu’il n’est pas obligatoire de jeter et de racheter, qu’on peut recycler un produit de « valeur » ou donner une nouvelle vie à ce qui à première vue peut paraître abîmé, démodé, inutile. Et là parfois intervient un travail de réparation, valorisation qui métamorphose l’objet de départ : les vieux cartons deviennent meubles, les fauteuils anonymes prennent des couleurs… C’est que des artistes interviennent pour faire un véritable travail de création et transformer des matériaux bruts ou des pièces de série en objets uniques et séduisants.

Cette démarche s’inscrit dans l’idée de ne pas jeter à tout va, d’arrêter la course à la consommation facile, de limiter la production de déchets qui va finir par nous engloutir. Faire circuler ces objets, pouvoir en suivre le parcours, lutter contre le gaspillage, encourager le développement d’emplois de création artistique, c’est motivant pour ceux qui donnent. Aller explorer, dénicher la bonne affaire, c’est utile dans une société qui laisse trop de laissés-pour-compte en chemin.

Sans oublier que la ressourcerie est un lieu de rencontre, où l’on réfléchit aux circuits de la marchandise, où on est dans l’humain, où l’on renforce l’échange et le lien social.

Il faut que cette entreprise puisse vivre, se développer, essaimer. Pour cela, il nous faut la pratiquer et la faire connaître. Il faudrait aussi qu’elle soit soutenue financièrement par des subventions qui encouragent une activité originale, très utile au plan social, économique et environnemental.

(voir le site : www.maressourcerie.fr
et le blog : laressourcerie-studiocarton.blogdspot.com).

Trois petits tours, et puis s’en reviennent…

Il y a parfois de quoi se réjouir : nous pleurions « notre » banc, disparu de l’avenue de la sœur Rosalie qui, devant le local d’Ada 13, accueillait les habitants du quartier et les passants, en quête d’un petit repos ou d’un moment de détente, bienvenus dans cette ville bouillonnante. C’était aussi pour nous, les habitués du local, un lieu où s’attendre, se rencontrer, faire des apartés. Nous ne nous consolions pas de sa disparition.

Et puis un beau matin, il est revenu, notre cher banc. Etait-ce que nous avions été entendus ? Ou bien sa réapparition était-elle programmée ? Je ne sais pas mais je me dis que, parfois, il y a de bonnes nouvelles et qu’il faut en faire des billets de « bonne humeur ». J’espère que ce sera la première étape d’une longue série de retrouvailles de nos bancs.

Brigitte

L’avenir de l’usine Syctom de traitement des déchets d’Ivry : on se concerte !

Une première phase de concertation vient de se terminer à propos de la reconstruction par le Syctom de son usine d’Ivry, prévue pour 2023. Le projet prévoit un mode de traitement diversifié et hiérarchisé, en privilégiant la méthanisation puis l’incinération pour valoriser au maximum les déchets en les transformant en « produits » : gaz, vapeur, compost, recyclage… Le projet a évolué, en prenant en compte les observations liées au contexte (nouvelle réglementation, progrès techniques) et tirées du débat public de l’année dernière : on encourage le traitement des biodéchets, que ce soit par le biais du compostage domestique ou par l’encouragement donné aux communes à mettre en place des collectes séparatives (bacs dédiés aux biodéchets) ; l’apport extérieur d’ordures doit être réduit en ce qui concerne les ordures ménagères provenant du Nord-Est de Paris (Romainville, Blanc-Mesnil), hors du bassin versant ; la nouvelle usine à construire doit pouvoir être équipée afin de s’adapter aux fluctuations des quantités d’ordures à traiter;

La tendance générale est à une importante réduction du volume global d’ordures à traiter (490 000 tonnes en 2023 au lieu des 570 000 actuelles) en fonction des prescriptions édictées au niveau européen, national (Grenelle) et régional, incitant notamment les entreprises et les particuliers à renforcer la prévention. Le chiffre prévu à cette date pour l’incinération est fixe : 350 000 tonnes par an qui doivent alimenter en vapeur la CPCU afin de produire du chauffage urbain. Par contre, la méthanisation fait l’objet de deux scénarios. Dans les deux cas la méthanisation traite de déchets triés mécaniquement à Ivry mais aussi d’une part de biodéchets issus des collectes séparatives. Mais, dans le deuxième scénario, cette part de biodéchets est beaucoup plus importante (8 000 t au lieu de 5 000 t) et la capacité de tri mécano-biologique (TMB) de l’usine est réduite. On privilégie en ce cas le tri à la source des biodéchets qui assure une qualité du compost mieux garantie que celle issue du TMB.

La concertation a donné lieu à des débats portant notamment sur l’insertion d’une telle usine dans une zone en cours d’aménagement urbain qui prévoit un fort accroissement de population à Masséna-Bruneseau et à Ivry : mais aussi sur l’opportunité de construire une nouvelle usine d’incinération alors que les nouvelles réglementations supposent une forte restriction de cette technique au profit des autres modes de traitement.

On ne peut qu’être d’accord avec l’objectif du Syctom de ne plus recourir à la mise en décharge d’ordures ménagères pour l’ensemble de son territoire mais la technique envisagée, le tri mécano-biologique ou TMB et la méthanisation, n’ont pas encore vraiment fait leurs preuves en milieu urbain et en ce qui concerne la qualité du compost obtenu. Quant à la réduction du volume total d’ordures à traiter, elle ne dépend pas d’abord du Syctom mais elle dépend surtout de la capacité de ses partenaires à mettre en place des collectes sélectives et des nouvelles réglementations à venir concernant la responsabilité étendue des producteurs. Elle dépend surtout de la coopération des usagers pour un tri efficace à la source. Devant cesincertitudes, le maintien à Ivry d’une capacité d’incinération importante, quoique nettement moindre que l’actuelle, peut paraître prudente mais semble surtout liée à la production de vapeur pour le réseau de chauffage urbain.

Claude Gallaire, Brigitte Einhorn (représentants d’ADA 13 à cette concertation)

Une expérience à tenter : le compostage en pied d’immeuble

Progressivement, nous prenons conscience du fait que nous produisons trop de déchets et qu’il va falloir les maîtriser. De toutes façons, nous y serons contraints dans le cadre des prescriptions du Conseil régional (Plan de réduction des déchets ménagers et assimilés) ou de l’État (Grenelle de l’environnement). La loi de juillet 2009 prévoit la diminution des déchets des poubelles vertes et la valorisation des déchets organiques. Mais dès à présent nous sommes encouragés à changer nos pratiques : consommer mieux, trier davantage, jeter moins, recycler, valoriser. C’est ainsi que les biodéchets (restes de cuisine, plantes et fleurs) peuvent être facilement transformés en compost pour enrichir espaces verts et plantes domestiques. La transformation des biodéchets en compost peut être faite par des particuliers ou bien collectivement (au niveau de l’immeuble ou du quartier).

La Ville de Paris, dans le cadre de son Plan de prévention, expérimente actuellement le compostage en pied d’immeuble sur quelques sites qui se sont portés volontaires (dont 2 dans le 13e) et sont prêts à en utiliser sur place le
compost produit.

Toutes les candidatures sont recevables, moyennant quelques conditions :
– L’immeuble doit disposer d’un espace vert pour l’utilisation sur place du compost et d’un espace où installer des composteurs qui doivent être en contact direct avec la terre.
– Il faut l’accord des copropriétaires ou gestionnaires de l’immeuble et aussi un nombre suffisant de foyers motivés qui s’engagent dans la démarche, en respectant les règles posées (rigueur du tri notamment).
Un référent volontaire doit vérifier sur place le bon fonctionnement du compostage.

Dans les immeubles retenus pour cette expérience qui débute, la mise en place se fait avec l’aide d’un professionnel : réunions d’information, remise de bio-seaux aux habitants concernés, installation de composteurs, bacs destinés au dépôt et à la maturation des bio déchets, avec un mélangeur pour aérer régulièrement le compost. L’accompagnateur fera le suivi du bon fonctionnement du processus et s’assurera de la qualité du compost produit.

Notre arrondissement participe à cette démarche expérimentale, porteuse d’avenir, qui devrait à terme être généralisée. Les volontaires contribuent ainsi à l’objectif souhaitable de réduction et valorisation des déchets ménagers. Ils bénéficient en retour de cette « bonne pratique » : amendement de leurs jardins communs et de leurs propres plantes, innovation et engagement « responsable », mise en relation avec leurs voisins.
A suivre…

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Cemex : la première centrale à béton HQE en France

Le port de Tolbiac, situé dans le 13e entre le pont de Tolbiac et le pont National, est en cours de réaménagement. Les infrastructures utilisatrices du transport fluvial qu’il accueille sont modernisées en termes de haute qualité environnementale (HQE) pour ce qui concerne l’insertion architecturale, la réduction des nuisance et le respect des riverains, salariés et usagers.

La centrale Holcim Bétons, reconstruite en premier, témoigne de cette exigence et d’une intégration réussie dans la ville. C’est maintenant la société Cemex, présente sur le site depuis des décennies, qui doit en juillet ouvrir sa nouvelle usine. L’alimentation en matériaux (granulats) se faisant par la Seine permet d’éviter la circulation de 1000 camions chaque année. La préoccupation environnementale de Ports de Paris et des industriels est formulée dans la charte Sable en Seine 2 qui permet d’évaluer et éventuellement d’améliorer la qualité des ports en procédant à des audits. Cette charte prévoit aussi d’instaurer des CLIP (comité local d’information portuaire) pour développer information et dialogue, notamment avec les riverains. Le premier CLIP va être créé au port de Tolbiac.

La Cemex, bien implantée en France, a une grosse centrale à Ivry qui alimente des chantiers importants. L’usine de Tolbiac est destinée à une production plus réduite de bétons spéciaux. L’objectif est de limiter à 2 camions l’approvisionnement, d’éviter les émissions de poussière par des filtres, de maintenir le bruit à un niveau inférieur à celui du trafic routier voisin. Des contrôles réguliers doivent vérifier le respect de ces engagements. Des mesures de sécurité pour le public et de gestion des eaux complètent le dispositif (prévention contre les inondations, vérification des eaux rejetées en milieu naturel, assainissement). La lumière naturelle a été privilégiée pour les travailleurs dans la mesure du possible, des matériaux durables sont utilisés. La traçabilité des déchets selon leur nature est assurée. C’est la première centrale à béton construite selon ces principes. Elle pourra servir de modèle dans la démarche HQE.

L’intégration urbaine a été recherchée en limitant le nombre des constructions, en les rendant transparentes, en en surélevant quelques-unes sur pilotis. L’idée est de préserver autant que possible la visibilité de la Seine. Les plantations d’arbre et le choix de l’éclairage vont aussi dans le sens de cette intégration. L’objectif de mixité d’utilisation (industrielle et publique) du site est rempli avec de nouveaux espaces ouverts aux promeneurs en dehors des heures d’exploitation (le soir, les week-end et jours fériés). Ils pourront ainsi cheminer jusqu’au Port de la Gare et profiter de ses animations.