Nous vous proposons de déposer sur notre blog les idées que vous avez envie de partager, sur notre vie pendant le confinement, et surtout, vos propositions sur la vie après, dont nous pensons qu’elle ne peut pas être le simple retour à la situation antérieure.

Dans le prolongement de notre réflexion sur le 13e arrondissement et son devenir.

Panneau d’exposition | Une histoire parisienne de la démocratie participative

Panneau d’exposition | Une histoire parisienne de la démocratie participative

Questionnaire ADA13 aux candidats aux élections municipales de 2020

Ada 13 propose des solutions collectives aux problèmes concrets qui se posent pour les habitants au niveau de l’arrondissement. En s’appuyant sur son expérience, l »association a envoyé aux candidats une liste de questions. On trouvera ces questions dans La Lettre d’Ada 13 n° 37de mars 2020.

A- Il est de plus en plus difficile de se loger à Paris. Comment pensez-vous lutter à la fois contre l’étalement urbain et une densification excessive ? Plus précisément,

  1. Quelles sont vos priorités en matière de logements sociaux et intermédiaires et vos objectifs en matière de répartition entre les différentes catégories ?

Notre objectif est que plus personne ne soit obligé de quitter Paris à cause d’un loyer excessif. Les ménages ne doivent plus être contraints de consacrer plus de 20 % de leur revenu à leur loyer. Pour cela nous mobiliserons tous les leviers du logement social, construction, préemption, pour en produire 60 000 d’ici à 2026.
Nous revendiquons également pour Paris la possibilité de mettre en œuvre la loi de 1998 sur les réquisitions, qui est de la compétence du préfet dans la capitale – une exception à l’échelle de la France. Nous organiserons un référendum pour reprendre cette compétence. Dans l’intervalle, nous exigerons du préfet de Paris l’application de cette loi, qui nous permettra de mettre à la disposition du public de nombreux logements parmi les 110 000 vacants à Paris.
Notre programme au niveau parisien prévoit également une répartition des logements subventionnés qui réponde vraiment aux besoins des gens. Aujourd’hui les logements de type PLS, c’est-à-dire les plus chers du secteur social, représentent 30 % de la production, pour environ 5 % des besoins, alors que les logements PLAI, conçus pour les revenus les plus modestes, représentent 30 % de la production pour 67 % des besoins. Si bien que des logements restent vacants faute de candidats et des familles se retrouvent à payer des loyers au-dessus de leurs moyens.
Nous souhaitons aussi rééquilibrer la production des logements au niveau des arrondissements. Le seuil SRU est calculé au niveau de la ville. Cela ne veut rien dire, quand il y a 7 % de logements sociaux dans le 16e et 40 % dans le 13e. Pour garantir la mixité, il faut produire des logements sociaux partout.

  1. Êtes-vous favorables à l’encadrement des loyers ?

Oui. Nous encadrerons les loyers à la baisse. Nous initierons un référendum pour récupérer cette compétence qui aujourd’hui appartient à l’État et doit revenir à la commune. Enfin nous modifierons les modalités de contrôle du niveau des loyers. Aujourd’hui, c’est au locataire de contester. C’est à la fois une épée de Damoclès pour ceux qui craignent de se mettre en délicatesse avec leur propriétaire et c’est surtout une complication pour des gens qui n’ont pas le temps ni les connaissances des arcanes de l’administration et de la loi. La Ville doit pouvoir contrôler elle-même la conformité des loyers pratiqués dans le parc privé.

  1. Envisagez-vous de proposer un programme de transformation des bureaux vacants en logements ?

De la même manière que les logements vides doivent être mobilisés, les bureaux vacants pourront l’être. Nous souhaitons surtout réduire le nombre de permis de construire accordés pour les bureaux pour privilégier l’augmentation du parc de logements.

  1. Êtes-vous d’accord pour encadrer plus sévèrement les locations de type Airbnb ?

Non seulement nous sommes d’accord, mais c’est une des mesures que nous avons prévu de mettre en œuvre. Nous encadrerons plus fortement la durée maximale de location, de 120 jours à 60 au minimum. Et nous organiserons un moratoire sur les changements d’usage de résidences principales en résidences hôtelières.

  1. Ces dernières années, le 13e s’est fortement densifié et compte maintenant plus de 25 000 habitants au km². Que comptez-vous faire pour inverser cette tendance ?

Paris doit accueillir du logement mais n’a pas vocation à devenir une ville-béton. Le 13e est particulièrement concerné parce qu’il a accueilli beaucoup de grands programmes, de l’urbanisme sur dalle, des immeubles de grande hauteur, et la Ville continue à autoriser à tour de bras les constructions dans les dents creuses. Au lieu de tout bétonner, nous créerons de nouveaux parcs et jardins en association avec les habitants et acteurs locaux. Ce n’est pas incompatible avec une grande politique du logement social.

B- Comment envisagez-vous l’action de la Ville face aux désordres climatiques et au réchauffement, à la fois pour le limiter et pour s’y adapter ? Plus concrètement,

  1. Quelles sont vos propositions pour accélérer la rénovation énergétique des logements ?

Le plan climat de la Ville prévoit de rénover 1 million de logements d’ici à 2050. Cette échéance est trop lointaine. L’urgence climatique n’attend pas. Les villes doivent agir plus rapidement et Paris peut agir plus rapidement. À l’échelle de la capitale nous lancerons un plan massif d’isolation. L’ensemble du parc social fera d’ailleurs l’objet de travaux de réhabilitation thermique, acoustique et d’étanchéité d’ici à la fin de la mandature.

  1. Avez-vous des propositions pour créer des îlots de fraîcheur dans l’arrondissement, contraindre les copropriétés à protéger les espaces verts privés et les inciter à végétaliser les espaces intérieurs ?

Pour que la végétalisation et la création d’îlots de fraîcheur soit pérenne, il faut y associer massivement les habitants : associations de locataires dans le parc social, copropriétés et associations dédiées aux enjeux environnementaux. C’est l’un des axes forts de notre programme pour le 13e, car nous ne concevons l’écologie qu’en articulation avec la démocratie. Comme mairie d’arrondissement, nous initierons la discussion avec les acteurs locaux.

  1. Où réaliseriez-vous de nouveaux espaces verts dans le 13e ?

On peut étendre des espaces verts existants, en créer de nouveaux, même seulement des îlots de fraîcheur qui seront de plus en plus indispensables. Nous avons la chance d’être un arrondissement où il reste du foncier disponible. Il faut utiliser tous les expédients et surtout sortir d’une logique où chaque pousse de terrain est confié à un promoteur.

C- À côté de la démocratie représentative, le besoin de démocratie participative s’exprime avec toujours plus de force. Quelle place tient-elle dans votre programme ? Plus concrètement,

  1. Quelles sont vos propositions pour augmenter les compétences du Conseil d’arrondissement ?

Les compétences des conseils d’arrondissement sont très limitées par la loi PLM. Mais la démocratie réelle est au cœur de notre programme et c’est pourquoi nous voulons faire de la mairie du 13e une caisse de résonance citoyenne.
Nous instaurerons un RIC déclenché par 5 % de la population, pour proposer ou abroger des délibérations ou révoquer des élus. Nous mettrons en place une Assemblée citoyenne permanente dont les membres seront tirés au sort, sans condition de nationalité, pour participer aux délibérations de la mairie.
Le budget participatif sera porté de 5 % à 10 % du budget d’investissement et atteindra 25 % en fin de mandature.
Les habitants seront informés beaucoup plus largement et systématiquement de l’ordre du jour et des délibérations adoptées en conseil d’arrondissement.

  1. Comptez-vous encourager les associations à venir présenter leurs projets et leurs questions aux séances du Conseil d’arrondissement grâce au dispositif appelé CICA (art 16 de la loi PML du 31/12/1982) ?

Bien sûr, car la vitalité associative du 13e doit trouver à s’exprimer au CICA. C’est encore trop peu le cas, même si des associations en connaissent désormais bien le mécanisme. Mais cela ne suffit pas. Il faut plus de locaux pour que les associations puissent se réunir et une maison des citoyens par quartier.

  1. Quel rôle attribuez-vous aux Conseils de quartier ?

Le fonctionnement actuel des conseils de quartiers n’est pas satisfaisant de notre point de vue. Il faut les transformer pour qu’ils soient l’émanation des citoyens et que ceux-ci prennent vraiment les initiatives par eux-mêmes.

Dans notre vision, les habitants seront informés des conseils quartiers comme ils le seront de l’ordre du jour du conseil d’arrondissement, afin de se saisir pleinement de cette possibilité d’expression locale, qui ne doit pas être une tribune pour les élus.

  1. Envisagez-vous de décider un moratoire et d’organiser une consultation des habitants et de leurs associations sur l’avenir de l’Institut George Eastman ?

Le centre George Eastman sera conservé dans sa fonction actuelle de dispensaire et nous défendrons les autres centres de santé menacés dans l’arrondissement. C’est un engagement que nous prenons. Nous nous engageons également à consulter les habitants et leurs associations à ce sujet.

  1. Envisagez-vous de continuer à recourir aux « appels à projet » et de poursuivre les opérations du type « réinventer Paris » ? (cf. l’éditorial de notre Lettre n°36)

“Réinventer Paris” est surtout un prétexte pour faire des cadeaux au secteur privé. Nous ferons en sorte que tous les projets urbains soient conçus avec les habitants, dans un cadre vraiment participatif. L’Assemblée permanente citoyenne, les commissions extra-municipales, les conseils de quartier, la mairie même seront le lieu d’une délibération féconde pour porter des projets utiles à l’intérêt général et utiles aux habitants.

  1. Avez-vous des réponses aux propositions des associations membres du Comité Permanent de Concertation de Paris Rive Gauche qui entendent donner un nouveau souffle à la concertation ?

Nous serons à leur écoute et prêts à fournir les moyens nécessaires pour qu’ils mènent à bien leurs missions. Sur notre liste, nous avons des candidats qui connaissent très bien le sujet de la concertation et des problématiques Paris Rive Gauche. Ils pourraient ainsi également apporter leur expérience pour l’intérêt général et pour améliorer le cadre de vie des habitants.

D- Une ville attirante est une ville diverse et sociable. Comment réaliser une ville qui ne fait pas fuir ses habitants ? Plus précisément,

  1. Comment voyez-vous la suite de l’expérimentation « territoire zéro chômeur de longue durée » ?

Nous renforcerons et étendrons le dispositif « territoire zéro chômeur de longue durée » dans le 13e arrondissement et agirons plus généralement pour favoriser un emploi tout à la fois relocalisé, stable et utile socialement. Nous prévoyons notamment un plan d’éradication de la pauvreté chez les personnels de la Ville de Paris et des aides ciblées sur les entreprises de l’économie sociale et solidaire, les Scop et les artisans.

  1. Quelles sont vos propositions pour accueillir dignement les personnes sans domicile, en particulier les réfugiés et exilés ?

Il y a 3 600 personnes sans domicile à Paris intra-muros. La Ville et l’État se renvoient la balle et la création de places supplémentaires au 115 n’a rien résolu. On assiste à la création de véritables bidonvilles dans le nord-est de la capitale, mais la grande pauvreté est également présente dans le 13e, avec des situations d’errance, de détresse psychologique, et, comme partout, de nombreuses familles avec enfants sans solution de logement. Pourtant, une ville riche comme Paris a largement de quoi accueillir toutes ces personnes. Il faut pour cela mobiliser du foncier et du bâti pour renforcer les capacités de prise en charge de tous les publics, quelle que soit d’ailleurs leur situation administrative – nous ne faisons aucune distinction. Il faut également prévoir un suivi adapté au cas de chacun. Sans oublier que c’est le logement pérenne qui reste l’objectif.

  1. Êtes-vous favorables à la réalisation de locaux à loyers réduits permettant à des artisans, des commerçants de proximité et des petites entreprises de s’implanter dans le 13e , notamment à Paris Rive Gauche ?

Nous pousserons en effet en faveur de loyers réduits pour permettre aux commerçants de proximité, artisans et TPE de s’installer au cœur de la Ville, partout dans le 13e arrondissement.

  1. Soutenez-vous le projet de créer un marché à Paris Rive Gauche ?

Oui. Totalement. C’est une de nos mesures programmatiques.

  1. Que comptez-vous faire pour entretenir la mémoire du passé industriel de l’arrondissement et garantir la pérennité des ateliers SNCF et RATP, qui sont les derniers établissements industriels du 13e ?

Maintenir les derniers bastions tels que l’atelier SNCF de porte de Vitry, les Frigos, les Docs en Seine et le quartier Bruneseau.

Soutenir toute association qui irait dans ce sens en leur donnant les moyens d’agir.

Permettre à des cheminots, des agents de la RATP ou des ouvriers de pouvoir se loger dans le 13eme et sur Paris Rive Gauche.

  1. Comment envisagez-vous l’amélioration des relations entre le 13e et les communes limitrophes, comment faire en sorte que le périphérique ne soit plus une frontière ?

Comme les autres arrondissements de Paris, le 13e n’est pas une commune de plein exercice… Cela limite forcément l’autonomie dans les relations avec d’autres communes. Mais cela n’empêche nullement de discuter avec Gentilly, le Kremlin-Bicêtre ou bien Ivry sur les problématiques communes et des partenariats ou projets éventuels.

  1. Quels doivent être la place et le rôle de Paris dans la Métropole ?

Celle d’une grande ville certes, de très loin la plus peuplée et la plus riche, mais surtout celle d’une ville parmi beaucoup d’autres dans une métropole de 7 millions d’habitants qui est et doit être de plus en plus polycentrique. Les habitants de cette grande agglomération ne doivent pas dépendre de Paris pour l’emploi ou le commerce, pas plus que les Parisiens ne doivent être contraints de quitter leur ville pour trouver des logements abordables. Il faut penser la relocalisation et le rééquilibrage de l’activité à l’échelle de la métropole.

Il faut préserver le patrimoine du square de Choisy

En plus d’être une oasis de verdure au milieu des tours et des barres, le square de Choisy est un lieu de culture attractif. La plus récente réalisation, qui a donné à ces lieux un coup de jeune, a été initiée par le conseil de quartier n° 5. ll a été installé; sous le préau du parc, une mosaïque belle et colorée, fruit du travail collectif d’enfants de l’école Vandrezanne, de leurs enseignants et d’une mosaïste professionnelle.

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La renommée du parc dépasse le cadre du 13e arrondissement en raison des événements et des manifestations qui se déroulent dans ce parc depuis sa création en 1937. Pourtant, parfois, s’élèvent de vives controverses qui portent souvent sur la sauvegarde du patrimoine local :

  • À la fin des années 1990, la Ville de Paris avait décidé de raser l’îlot de 3 700 m² qui se trouvait à l’angle de l’avenue de Choisy et de la rue du Dr Magnan. Selon un contrat, signé avec la Fondation Eastman en 1934, il avait été en effet prévu que ce terrain servirait de réserve pour, à terme, agrandir le parc. L’ensemble qui n’était plus entretenu par la Ville se dégradait, mais cet îlot était un des rares témoignages du passé, avec ses bâtisses construites sur le territoire d’Ivry avant le rattachement de 1860, ses écuries, ses ateliers d’artisans et d’artistes. Ce projet satisfaisait ceux qui voulaient verdir davantage. Par contre, les habitants, très attachés aux lieux, se sont mobilisés autour d’un artiste, Jean-Paul Couturier, qui avait un contre-projet intéressant : ouverture de l’îlot sur le parc, écomusée, jardin partagé… Après un long combat, ils ont obtenu la réhabilitation d’une partie de l’îlot, mais le reste a été démoli, et des bâtiments modernes ont été construits à partir de 2007. Le confort a été fortement amélioré, mais l’ensemble s’est banalisé, l’esprit des lieux s’est perdu.
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  • Un autre débat a opposé les partisans et adversaires de Clara-Clara, la sculpture qui a été installée un moment sur la pelouse du parc. Le maire, Jacques Toubon, voulait que le 13e arrondissement, oublié parce que périphérique, soit doté d’une œuvre d’art contemporain, celle créée par Richard Serra, sculpteur de renommée internationale. Cette installation, intervenue en 1985, s’accompagnait d’une réhabilitation du parc. De nombreux habitants et des associations ont protesté, décrétant que cette sculpture était encombrante, disgracieuse. Elle a donc été enlevée en 1990. Elle a connu ensuite bien des péripéties, avant de se retrouver en disgrâce dans un entrepôt de banlieue. Mais tous ne l’ont pas oubliée. Les amateurs d’art déplorent que le 13e ait ainsi été privé d’une œuvre de qualité qui contribuait à son rayonnement culturel. Certains rêvent d’un retour parmi nous de cette chère Clara-Clara et ils envisagent même de la réinstaller : pourquoi pas au square Kellermann où il y a de l’espace ?
clara clara vue aerienne

 

Clara-Clara 2
  • Actuellement, c’est autour du devenir de l’Institut Eastman que le débat se mène. De nombreux habitants y sont attachés parce que ce lieu est pour eux un souvenir et le symbole d’une action philanthropique remarquable. Pour d’autres, l’élégant bâtiment qui surplombe le parc n’est pas entretenu, paraît à l’abandon et ressemble au château de la Belle au bois dormant. Cela ne veut pas dire qu’il ne s’y passe rien, car des activités y subsistent. Et pourtant, pour des raisons financières, la Ville veut se défaire de cet institut dans le cadre du projet Réinventer Paris et délocaliser les travailleurs qui l’occupent. La destination qui serait donnée aux locaux n’est pas assurée. S’ils passent au privé, pour une reconversion ne correspondant pas aux objectifs d’action humanitaire et sociale, définis au départ par la Fondation Eastman, ce sera une perte pour le patrimoine de notre arrondissement et un abandon de l’engagement de la Ville en matière de service public. La vie de notre parc ne sera plus la même !

1940

 

Paris en route vers un budget participatif ?

La Ville de Paris a lancé en 2014 une première expérience de budget participatif sous la forme d’un vote proposé aux parisiens entre le 24 septembre et le 1er octobre 2014 sur 15 projets d’aménagement parisien allant de la mise en place sur les berges de la Seine de sept tipis indiens pour y fêter son anniversaire (400 000 euros) jusqu’à la végétalisation de 40 murs aveugles pour créer un micro climat qui offrirait un abri aux oiseaux et aux mammifères (2 millions d’euros) en passant par la mise en place de deux piscines éphémères de 25 mètres susceptibles d’être réinstallés d’un site à l’autre (8 millions d’euros). Ils ont été 40 000 (environ 3 % des parisiens en âge de se prononcer) à répondre et donc à opérer un classement entre les neufs projets choisis. Comment et quand celle-ci réalisera-t-elle ces projets votés ? Cela reste à préciser.

Cette expérience a utilisé un concept, le budget participatif, qui n’a rien à voir avec cette démarche dès lors que l’on sait que le véritable budget participatif tel qu’il a été conçu à la fin du siècle dernier par la ville de Porto Alegre implique une discussion préalable et une recherche de consensus entre élus et habitants sur la structure du budget lui-même dans ses recettes et ses dépenses, sur ses priorités et enfin sur les projets particuliers de l’année considérée. La proposition faite et le vote qui en est résulté sont donc très éloignés d’une réelle démarche de budget participatif.

La Ville de Paris en était consciente et a voulu utiliser ce terme dès sa première démarche, même si elle n’était pas bonne, pour pouvoir avancer les années suivantes vers un vrai budget participatif. C’est pourquoi en 2015, il sera proposé aux parisiens une démarche un peu plus avancée qui consistera, dans le cadre d’une Charte, à proposer à la Ville leurs projets tant au niveau de l’arrondissement si le maire est volontaire qu’à celui de la ville. Cette Charte, récemment adoptée à l’unanimité par le Conseil de Paris, précise le processus participatif, les modalités du vote, le calendrier ainsi que les conditions relatives à l’information des parisiens sur la mise en œuvre des projets qui auront été retenus.

C’est donc un progrès. Pour bien avancer dans ce nouveau cadre, il serait souhaitable que les parisiens puissent se retrouver au niveau de leur quartier pour échanger sur leurs idées afin de les mutualiser et de construire ensemble ceux qui leur paraîtront les plus intéressants ou utiles. Les conseils de quartier pourraient servir cet objectif.

Mais c’est aussi aux associations locales parisiennes à y contribuer.

Jacques Remond,
le 20 novembre 2014.

Réponses d’Europe Écologie les Verts au courrier d’Ada 13 du 27 février 2014

Paris, le 10 mars 2014

Madame, Monsieur,
Comme suite à votre courrier du 27 février posant des questions particulièrement pertinentes, je vous adresse, ci-joint, les réponses que je peux vous apporter.
Celles-ci sont nécessairement succinctes et je reste à votre disposition pour approfondir tel ou tel point que vous souhaitez.
Je vous prie de croire, Madame, Monsieur, en mes sentiments les meilleurs.
Yves Contassot


Réponses au courrier du 27 février 2014

1. Révision du PLU
Avant toute nouvelle opération de révision générale du PLU, il conviendra de tirer un bilan détaillé de l’actuel PLU et du PADD. En effet ce dernier prévoyait, à tort selon moi, la construction de bureaux en nombre très élevé, la possibilité de dépasser les plafonds de hauteur et, de façon plus positive, l’obligation de réserver une partie des programmes en logements sociaux ou le maintien de commerces.
Afin de favoriser une démarche participative, il faudra repartir des 11 000 propositions formulées par les citoyens et leurs associations et examiner point par point, ce qui a été fait ou non et les conséquences sur les quartiers.
Cela prendra nécessairement beaucoup de temps et devra être organisé de façon très décentralisée. La création de comités locaux de pilotage de révision du PLU ayant comme mission première de tirer le bilan du précédent PLU me parait une nécessité. lls devront être composés de façon pluraliste intégrant les associations locales, les conseils de quartier (sans élu !), des citoyens, etc.

2. Densité
Paris a atteint déjà un niveau très élevé et la priorité n’est pas à son accroissement. À ce stade il convient plutôt d’avoir une approche métropolitaine afin de répartir les différentes fonctions de la ville à ce niveau : habitat, emplois, loisirs, espaces verts, etc.
De plus la création de nouveaux logements à Paris, notamment dans le parc social, s’est traduite par une diminution de la surface moyenne des logements passant de 80 à 60 m² ce qui implique une dégradation des conditions de logement et une densification par logement. Au surplus cela condamne un peu plus les familles à quitter Paris. En l’occurrence il s’agit d’un artefact permettant d’accroître artificiellement le nombre de logements sociaux, l’IAU ayant publié une étude montrant que 50 % des nouveaux logements ont été créés par découpage d’anciens logements.

3. Plan climat
La solution consiste à imposer la rénovation thermique au même titre que l’accessibilité avec une échéance suffisamment longue (environ 15 ans) pour que les propriétaires aient le temps de s’organiser. Cela dit il ne peut s’agit que d’une décision législative mais la ville peut y contribuer en incitant plus fortement les propriétaires. (Cf. mon programme)

4. Logement
À ce stade, il convient de modifier la répartition des programmes prévus sur PRG pour aller vers un rééquilibrage au profit des logements et au détriment des bureaux. De plus il faut impérativement accélérer la transformation de bureaux vides en logements.
Je préconise une réelle mixité des logements créés en établissant un zonage très fin : davantage de logements très sociaux dans le nord du 13e et plus de logements à destination des classe moyennes dans le sud.

5. Logement (suite)
Limiter la hausse des loyers passe par une lutte plus intense contre la spéculation immobilière, cette dernière alimentant la première. À cette fin la Ville pourrait mettre en œuvre la procédure de préemption renforcée dont elle dispose y compris dans le diffus. Toute DIA qui dépasserait un niveau fixé et rendu public se traduirait par la préemption par la ville faute pour le vendeur de vouloir baisser son prix de cession (pratique de Saint-Ouen). Par ailleurs il faut que les « zinzins » reprennent leur programme de construction, création de logements à prix limité afin de faire baisser les prix de référence prévus dans la Loi Alur.

6. Transports
La priorité consiste à améliorer l’existant par la généralisation des horaires en soirée pour tous les bus, assortie d’une augmentation des fréquences qui ne doit pas dépasser 5 min. en journée et 10 min. en heures creuses.
Je préconise également la mise en accessibilité de l’ensemble de la ligne 6 en commençant par les stations aériennes car cela est très facile et peu couteux.
J’ai proposé que le futur Tzen 5 ait pour terminus la Gare d’Austerlitz et non pas le milieu de l’avenue de France. J’ai proposé également que le 83 passe par Denfert-Rochereau et que soit créées des traverses supplémentaires dans certains quartiers.
En la matière la ligne générale est de privilégier les circulations douces et les transports en commun.

7. Environnement
Pour la Petite Ceinture, je me suis prononcé depuis très longtemps pour qu’elle devienne un lieu de promenade pour les piétons tout en préservant sa richesse au plan de la biodiversité. Quelques aménagements tels que des jardins partagés pourraient toutefois y voir le jour.
Pour ce faire il convient que la Ville de Paris ose enfin lancer une procédure d’achat ou de bail emphytéotique sauf si RFF accepte de mettre gratuitement à disposition l’emprise. La mobilisation de la population à cette fin devrait être organisée par la Mairie afin de peser sur RFF et le contraindre à sortir de l’immobilisme.

8. Environnement (suite)
L’installation de bancs en grand nombre figure parmi mes priorités. L’argument selon lequel les bancs seraient source de nuisance n’est pas acceptable au regard du service rendu.

9. Quartiers isolés du 13e
Au plan de la desserte, j’ai indiqué la nécessité de développer les traverses. Cependant je plaide également pour le prolongement de la ligne 5 jusqu’à la mairie de Montrouge ou la Porte d’Orléans pour désenclaver tout le sud de l’arrondissement.
Cependant l’isolement de certains quartiers ne ressortit pas seulement à la question des transports mais plus largement à la question de l’inclusion sociale, culturelle, éducative, environnementale.
Un effort tout particulier doit être fait pour investir massivement dans ces quartiers et ne pas laisser les associations seules face à ces quartiers.

10. Commerces et services
La création et l’action de la Semaest a été positive mais insuffisante. De même les protections du PLU sont utiles sous réserve qu’elles puissent se traduire au plan opérationnel. Or dans ce domaine la question financière l’emporte trop souvent et il faut que les dotations à la Sem soit plus importantes afin de lui donner des moyens d’agir à la hauteur des enjeux et ce, sur tout le territoire parisien.

11. Conseils de quartier
Actuellement les conseils de quartier sont en phase de déclin avec une faible participation des habitants et une main mise un peu trop avérée des élus et de la mairie sur les Conseils. De plus les moyens alloués aux Conseils sont très faibles notamment en matière de communication ou d’investissements. C’est sur tous ces points que les évolutions doivent intervenir : augmentation significative des budgets laissés à la discrétion des Conseils, suppression des élus référents dans les conseils, dotation de moyens d’information conséquents pour pouvoir informer l’ensemble des habitants des réunions, droit d’inscription automatique des vœux des Conseils de quartier lors de la réunion du Conseil d’arrondissement, etc.

12. Accueil santé
Dans mon programme figure la création de maison de santé (conventionnées en secteur 1) afin d’offrir l’accueil auquel les habitants ont droit. De plus la ville devrait soutenir plus activement les centres de soins pour éviter les fermetures. De même nous préconisons l’ouverture d’un centre de médecine chinoise conventionné au sein de La Salpêtrière (bien qu’un embryon existe déjà).

13. Sans domicile fixe
La question des SDF ne saurait se limiter à la question du logement même si cette dernière est cruciale. D’expérience, pour avoir accompagné des SDF dans leur démarche, je sais à quel point la question de l’accompagnement personnalisé est fondamentale pour la réinsertion de personnes désocialisées. Cela passe donc par un renforcement des moyens humains des services sociaux avec comme priorité d’aller sur le terrain au-devant et à la rencontre des SDF. Une fois ces contacts établis il faut encore du temps, hélas, avant que la plupart accepte de déposer une demande de logement. Le passage par des logements passerelles est à cet égard un moyen souvent efficace s’il est doublé d’un accompagnement de proximité.
Cela doit conduire à multiplier les structures d’accueil et les logements sociaux sous toutes leurs formes, tout en développant en parallèle la mobilité résidentielle, seule à même de sortir du goulot d’étranglement actuellement constaté.

14. Associations
Non seulement l’actuelle Maison des associations est trop petite vu la richesse associative du 13e, non seulement il en faut une deuxième, mais il faut aussi permettre aux associations d’avoir leurs propres locaux si elles le souhaitent.
Cela devrait passer par une tarification spécifique des locaux gérés par les bailleurs sociaux et la rupture avec la politique menée actuellement visant à louer systématiquement au prix du marché commercial.
De plus une deuxième maison ne saurait être localisée tout près de la mairie comme cela est envisagé mais au contraire en tenant compte d’une répartition harmonieuse dans le 13e.
On pourrait même à terme avoir d’autres maisons des associations de taille plus modeste dans plusieurs quartiers pour mailler l’ensemble de l’arrondissement.

15. Paris Métropole
EELV a déposé un amendement lors du débat parlementaire pour que les conseillers métropolitains soient élus au suffrage universel direct. Malheureusement ils ont été les seuls à défendre ce point de vue. En conséquence, les conseillers métropolitains seront élus au deuxième voire troisième niveau donc de façon totalement non démocratique.
Pour ce qui concerne la phase de préfiguration il faut attendre la publication du décret fixant la composition de la mission. Pour ma part je plaide pour une représentation des élus à la proportionnelle des résultats des élections et pas seulement en fonction du nombre d’élus au Conseil de Paris.

16. Paris Métropole (suite)
Le risque d’une distance encore plus grande entre les citoyens et les lieux de décision est réel. Cela implique encore plus la déconcentration au sein de la métropole du Grand Paris selon le principe de la subsidiarité. Cela implique que les niveaux infra-métropolitains disposent d’une autonomie budgétaire réelle pour les investissements à leur niveau, budget eux-mêmes subdélégués à des niveaux plus fins (cf. Conseils de quartier). De plus je plaide pour que les décisions concernant un territoire donné ne puisse se prendre qu’avec une majorité qualifiée afin d’éviter l’actuel système de majorité automatique.


Lettre aux candidats
– Questions pour les municipales

Paris, le 27 février 2014

Madame, Monsieur,
Ada 13 rassemble depuis près de cinquante ans des habitants du 13e arrondissement qui aiment leur quartier et participent activement à la vie locale et aux changements qui les concernent. À partir des problèmes concrets portant sur l’habitat, la circulation, les espaces verts, l’urbanisme, notre association propose des solutions collectives à l’échelle de l’arrondissement.
Forts de cette expérience, nous vous adressons une liste de questions dont les réponses sont susceptibles d’éclairer nos adhérents pour leur choix au moment des votes. Nous  nous proposons de diffuser vos réponses sur notre blog.
Avec nos salutations les meilleures.
Le président
Emmanuel Leguy


Municipales 2014 : questions aux candidats

  1. Révision du PLU : envisagez-vous au préalable une évaluation du PLU en cours associant les habitants ? Si oui, selon quelles modalités ?
  2. Densité : dans le cadre de l’émergence de Paris Métropole, pensez-vous qu’il soit encore souhaitable d’augmenter la densité sur Paris intra-muros ? Si oui, pensez-vous que cette augmentation passe par la construction de tours ?
  3. Plan Climat : comment accélérer la réhabilitation thermique  du bâti ancien de Paris ? En particulier, pour les copropriétés ? Rendrez-vous cette opération obligatoire pour tous ou seulement lorsqu’un ravalement sera programmé ?
  4. Logement : quels sont vos objectifs de construction de logements dans le 13e par types de destination ?
  5. Logement (suite) : Paris est en zone très tendue, qu’envisagez-vous pour modérer les loyers  dans le cadre ou en complément de la Loi Alur¹ ?
  6. Transports : quelles sont vos priorités en matière de transports publics ?
  7. Environnement : avez-vous une stratégie pour ouvrir la Petite Ceinture aux usagers ?
  8. Environnement (suite) : souhaitez-vous rééquiper les espaces publics en bancs ?
  9. Paris et le 13e arrondissement comportent des quartiers isolés ; quelle politique envisagez-vous pour leur désenclavement ?
  10. Commerces et services : estimez-vous que les dispositions inscrites au PLU sont suffisantes pour les protéger ? Sinon, quelles mesures envisagez-vous ?
  11. Conseils de quartier : envisagez-vous une réforme pour le prochain mandat ? Si oui, quelles en seraient les grandes lignes ?
  12. Accueil santé : quelles mesures envisagez-vous pour pallier les difficultés d’accès à la médecine de ville et pour éviter un recours excessif aux urgences hospitalières ?
  13. Comment évaluez-vous l’évolution de la politique d’accueil et de suivi des personnes sans domicile ?
  14. Associations : soutenez-vous l’idée de créer une seconde Maison des associations, par exemple dans Paris-Rive gauche ?
  15. Paris Métropole : comment vont être représentés les Parisiens dans la phase de préfiguration ?
  16. Paris Métropole (suite) : comment va s’exercer la démocratie participative au niveau du 13e arrondissement ?

  1. Le texte de la loi Alur sur le site de L’Assemblée nationale

La troisième révolution industrielle, selon Jeremy Rifkin

Jeremy Rifkin, universitaire américain très lu (traduit dans 35 langues), a publié La troisième révolution industrielle (Les liens qui libèrent, LLL, février 2012), où il expose l’évolution en cours de notre monde depuis 150 ans. Pour lui, les facteurs majeurs du changement sont liés aux nouvelles technologies de communication, et à leur impact sur la prise de décision collective, thèmes proches des champs de réflexion d’ADA 13.

– La première révolution industrielle, au 19e siècle, a inventé son énergie grâce au charbon et à la machine à vapeur ; elle produit la métallurgie, mécanise les filatures, tandis que l’imprimerie et les réseaux ferrés élargissent considérablement le champ des échanges et de la communication.
– La deuxième, au milieu du 20e siècle, a généralisé l’usage des hydrocarbures et de leurs dérivés ; elle a produit les automobiles, les matières synthétiques ; les réseaux, aériens et autoroutiers ont explosé ; les télécommunications ont accéléré les échanges à l’échelle du monde.
– La troisième, objet de l’ouvrage, se construit maintenant, sur la prise de conscience de l’épuisement des énergies fossiles, et de la nécessité de trouver de nouvelles sources, renouvelables et mieux réparties , mais aussi sur l’objectif d’ajuster l’offre de biens et services aux besoins réels, tout en respectant la nature. Et les nouvelles techniques de communication connectent des réseaux mondiaux auxquels chacun peut avoir accès, pour recevoir ou transmettre instantanément des informations de toute nature sur presque tout.

J. Rifkin part du constat que ces changements modifient non seulement l’échelle, mais la nature et le sens de l’exercice du pouvoir. Nous sommes, dit-il, en train de passer d’un exercice vertical de l’autorité, descendante et s’imposant aux citoyens, à un mode de relation horizontal, en réseaux, où les décisions se prennent dans le dialogue et la négociation, avec des partenaires, dans un processus de concertation, et la recherche d’un consensus. Les citoyens peuvent agir sur des objectifs jusqu’ici hors de portée.

Cet accès élargi et accéléré à la prise de décisions publiques a un impact sur notre façon de vivre ensemble. La mobilisation de compétences à l’échelle mondiale rend le fonctionnement de nos institutions plus souple, et recentre les décisions sur le contenu, plutôt que sur l’autorité de celui qui les prend ; « ce que tu fais de ton savoir prime sur le fait que tu le détiens ». La synergie des idées devient plus importante, pour Rifkin, que le pouvoir que donne l’accumulation de l’argent…
Il est clair, pour lui, que les milieux informels, « para-institutionnels », associatif par exemple, sont appelés à jouer un rôle déterminant comme leviers d’opinion. Leur poids est amplifié par l’accès rapide et généralisé aux sources d’information, à condition que les acteurs prennent conscience de ces nouvelles potentialités.

Joël de Rosnay
, dans « Surfer la vie » (LLL, mai 2012), reprend certaines de ces approches, sur la transition verticale/horizontale de l’exercice du pouvoir (concertation), et sur les mutations énergétiques ; ainsi que sur le rôle des sciences sociales dans une organisation fondée sur les flux plus que sur les structures.

Ces nouveaux leviers de pouvoir font l’objet de tests : des sites proposent des outils
pour exprimer des opinions « mondiales » sur des thèmes d’intérêt général. Et chacun des « branchés » peut être sollicité pour apporter son soutien à une cause ou une autre. Mais on voit pointer le risque de manipulations et celui d’introduire des systèmes de contrôle qui refermeront les ouvertures qui ont justifié l’espoir d’échanges plus intenses.

Ces idées rejoignent certaines de nos réflexions fondatrices. Ce livre est une incitation
à réfléchir sur ce que nous faisons de ce que nous savons/pouvons faire mais aussi sur notre façon de rechercher le consensus dans la prise de décisions publiques ainsi que sur l’évolution de nos pratiques associatives, l’impact de nos échanges, l’évaluation de nos actions et de nos partenariats.

Edgar Boutilié

Les cinquante ans de l’ADELS

L’histoire d’ADA 13 s’inscrit dans un mouvement qui a marqué plus de 50 ans de notre vie politique. En 1959, était créée l’Association pour la démocratie et l’éducation locale et sociale (ADELS), dont le sigle renvoie à des idées forces que nous partageons: démocratie, éducation d’un citoyen « nouveau », à la fois sociale et locale (prise des décisions au plus près du terrain).

Ce thème maintenant reconnu de la « démocratie locale », puis « participative », a suscité réflexions et institutions, comme les commissions extra-municipales, et plus récemment les Conseils de Quartiers, qui font entendre la voix des citoyens responsables, au-delà des seules élections. C’est pour eux l’occasion de préparer les projets, d’en éclairer enjeux et décisions et d’être associés à leur mise en œuvre.

Cette démarche innovante, fondée sur le consensus, a bousculé la culture de l’autorité dans notre pays, longtemps gouverné par une élite d’initiés. Des procédures comme la concertation, ont pris vie dans cette période.

Période, rappelons-nous, qui a été marquée par l’intervention d’instruments publics accompagnant la reconstruction du pays et notamment la Caisse des Dépôts et Consignations et ses filiales :
– la SCIC ou Société (de la CDC) pour l’Immobilier et la Construction (les logements),
– la SCET ou Société Centrale pour l’Equipement du Territoire: en charge des grandes infrastructures publiques (voirie et réseaux…,
– la SEDES ou Société d’Etudes pour le Développement Economique et Social : responsable des études préalables à l’aménagement dans les champs démographiques, économiques, et sociaux; pour faire prendre en compte les priorités publiques de l’époque, en réponse aux demandes réelles de la population (catégories socio-professionnelles, niveau des revenus, composition familiale, emploi…)
Ces structures ont favorisé échanges et réflexions sur les enjeux et les nouvelles pratiques. L’ADELS, comme ADA 13, sont nées sur ce terreau fertile.

Ce courant de pensée a été animé par des personnalités atypiques du paysage politique, et notamment Michel Rocard, président de l’ADELS de 1963 à 1966, futur Premier Ministre de François Mitterrand. ADA13, s’inscrit dès sa création dans ces orientations en faveur de la décentralisation. Le citoyen y affirme sa présence et sa responsabilité ; il fait entendre sa parole. C’est en relayant ce message toujours actuel, qu’Agnès Planchais créait en 1964, l’ADA13. Chacun de ses membres continue d’y apporter une contribution plus que jamais nécessaire.
Les débats en cours sur la gouvernance du Grand Paris devraient en apporter prochainement le témoignage.

Edgar Boutilié

Rencontres de la Vie associative et Citoyenne à Paris des 13, 15, 16 et 16 octobre 2010.

Ces quatre journées qui remplaçaient les réunions d’automne des années précédentes consistant plutôt dans des présences associatives comprenaient trois types de réunions :

Des conférences, des ateliers débats et des réunions publiques.
Un peu perturbées par l’actualité et peut-être pas bien relayées dans la diffusion de l’information, ou encore d’apparence rébarbative, ces journées n’ont sans doute pas réuni autant que souhaité, l’assistance maximum dépassant à peine les 100 personnes. En outre le chevauchement des ateliers a peut-être aussi compliqué la tâche des présents. Mais des débats se sont engagés lorsqu’il y avait un peu de monde et que le sujet était ouvert.

Ce fut le cas de l’atelier sur l’Université Populaire de la Citoyenneté Active imaginée dans le but de former
– les parisiens au fonctionnement de la ville et à ses institutions, à l’usage du web 2.0 et aux nouveaux outils citoyens ou bien à la compréhension de la charte de la participation et à l’évaluation de leur action
– et les élus et les personnels de la Ville au travail en commun avec les instances participatives ;
Le débat a permis à la fois de retrouver des expériences antérieures (Université de Vincennes en 1968, notre projet d’Université de quartier du début des années 80…..) et de donner des éléments pour progresser.

A noter aussi l’essai de la première conférence annuelle des fédérations associatives parisiennes regroupant plus largement les associations et les groupes s’étant donné pour objectif de travailler sur le territoire de la Villede Paris. Un travail tant de recherche plus complète des membres possibles que de méthodes de travail sera engagé dans les mois qui viennent.

Un compte rendu détaillé de toutes les réunions de ces journées sera fait et des groupes de travail doivent se former pour réfléchir à ce qui peut être fait pour en rendre compte aux Journées du printemps prévues le 2 avril 2011.

Jacques Remond

Centre Syctom d’Ivry-Paris XIII : après le débat public, la concertation…

A l’issue du débat public, organisé du 4 septembre au 28 décembre 2009, le comité syndical du Syctom du 12 mai 2010 a décidé de poursuivre le projet de reconstruire sur le même site le centre de traitement des déchets ménagers d’Ivry-Paris XIII.

Le Syctom s’est engagé à mener une concertation sur ce projet pour les cinq ans à veniravec les partenaires qui le souhaitent. Trois membres d’ADA 13 participent à cette concertation dont le but est de rechercher des solutions et de faire que ce projet se rapproche le plus possible des attentes des différents publics.

Trois grandes étapes sont définies :
de mai 2010 à mars 2011, préparation du programme détaillé de l’opération sous l’égide d’un garant choisi par l’ensemble des partenaires,
d’avril 2011 à mi-2013, élaboration d’une charte de qualité environnementale de l’opération et de son suivi,
de mai 2013 à 2015, enquête publique pour le choix du concepteur/constructeur/exploitant fait par le Syctom pour ce projet.

Pendant la première phase de concertation des ateliers sont prévus pour préciser certains aspects du projet suite au débat public selon trois thématiques :
1- Adaptabilité des capacités de traitement à l’évolution des gisements selon un principe de réversibilité : gestion des déchets organiques, traitement de déchets provenant d’autres centres Syctom de l’agglomération parisienne, évolution du traitement par incinération, zéro déchets mis en décharge, continuité su service public.
2- Intégration architecturale et paysagère du centre : grandes options à définir, maintien ou non du panache, vocation pédagogique du futur centre.
3- Impacts et surveillance du centre : suivi du chantier et de l’exploitation, contrôle non réglementaire confié à un collectif d’associations, surveillance du site par des sentinelles représentant les habitants, choix des technologies les plus performantes

Pendant cette première phase le Syctom élaborera son plan de prévention 2010-2014 en concertation avec tous les acteurs concernés par cette prévention et fera connaître les résultats des différentes études portant sur cette question : gisement des déchets organiques à traiter, étude socio-économique sur l’évolution des tonnages à traiter, faisabilité du projet
Le1er juillet 2010 s’est tenue la réunion de lancement de la concertation, en présence de Pierre-Yves Guiheneuf, le nouveau garant. L’objectif était, outre une première prise de contact des partenaires, l’adoption de la charte de la concertation qui était proposée, le cadrage des modalités de fonctionnement de la concertation thématiques prévues pour les ateliers de la première phase. Thierry Catelan, adjoint au maire du 13e, a notamment fait état de la demande de participation de représentants des conseils de quartier 7 et 8 (voir blog ADA 13, rubrique « Conseils de quartier »).

Le suivi de l’avancement du projet peut se faire en consultant le site du Syctom. Vous y trouverez la délibération du 12/05les compte-rendus des réunions et les contributions des partenaires (y compris celle d’ADA 13 du 25 juin 2010).

voir site :[/url]
paris.fr/edi/comm/comm/ivry/concertation.html]

Reconstruction du centre de traitement de déchets d’Ivry-Paris XIII : à suivre….

Le débat public ouvert à l’occasion de la reconstruction du centre de traitement des déchets ménagers d’Ivry-Paris XIII est maintenant terminé. Un certain nombre de remarques des partenaires ont donné lieu à des cahiers d’acteurs. ADA 13 s’est exprimée dans les n° 5 et 6 dela Lettre , dans le n° 120 de Liaisons IDFE et dans le n° 75 de la Gazette du 13e. Le Syctom a publié un compte-rendu et un bilan de ce débat public. Nous en avons fait une synthèse que vous pouvez nous demander en écrivant à l’adresse ada1375@orange.frmailto:ada1375@orange.fr[/url. Vous pouvez aussi consulter au local du 5 av. de la Sœur-Rosalie (sur rendez-vous) notre documentation papier sur le sujet : brochures, compte-rendu de réunions, cahiers d’acteurs.

Le comité syndical du Syctom a décidé de poursuivre le projet de construction, au vu des enseignements et du bilan du débat public. Le lancement de la concertation sur ce projet est lancé. Une première réunion aura lieu le 1e juillet, en présence du garant, Pierre-Yves Guiheneuf, qui a été désigné de façon consensuelle par les partenaires de la concertation. Il serait souhaitable que les conseils de quartier 7 et 8, dont les habitants sont riverains de l’usine, soient également associés directement à ce processus de concertation.