A quoi pourrait être utilisée la Halle Freyssinet ?

La SEMAPA a posé cette question à quatre personnes : François Barré (ancien président du centre Georges Pompidou, ancien directeur du patrimoine et de l’architecture), Jean Blaise (initiateur et animateur du Lieu Unique à Nantes et de la manifestation Estuaire – Nantes – Saint Nazaire), Jean-Christophe Choblet (scénographe, metteur en scène notamment de Paris-Plage), Christian Dupavillon (ancien chargé de mission au ministère de la culture et ancien directeur du patrimoine, initiateur des fêtes de la musique).

Pour alimenter leur réflexion, la SEMAPA leur a fait part des suggestions formulées par ADA 13, suite à la réunion que nous avions organisée le 31 mars 2007 avec Pierre Gangnet, et par l’atelier mis en place par les conseils de quartier concernés. Pour mémoire, l’ADA 13 avait préconisé :
– la porosité de la halle,
– des activités artistiques,
– un jardin,
– des commerces et un musée,
– une résidence universitaire
– un espace favorable à l’organisation de la vie sociale (rencontres étudiants / habitants).

Les réponses des quatre personnalités interrogées ont été présentées aux associations de la concertation Paris Rive Gauche début septembre 2008.

François Barré fait quatre propositions alternatives :
– Une cité des arts urbains dédiée à la culture hip-hop avec des espaces de présentation, de démonstration, d’expression, d’échanges ainsi qu’un lieu de conservation de la mémoire sonore des villes
– Un parc couvert pour des promenades abritées, avec des fonctions spécifiques comme un parc wifi, équipé de chaises avec tablettes de lecture et lampes pour pouvoir lire et travailler jusqu’au soir, une médiathèque, des restaurants, tables d’hôtes, buvettes, un écran géant pour projection de films, vidéos d’artistes, évènements sportifs, une patinoire
– Un jardin des arts dans le prolongement de la rue Louise Weiss, permettant d’accueillir des œuvres peu ou pas montrées du fait de leur typologie ou de leur dimension, avec des réserves des musées nationaux visitables, un centre de documentation, des galeries d’art et des commerces liés à l’art et des ateliers d’artistes
– Une « centr’halle des citoyens » regroupant des structures associatives et publiques : maison des associations, maison des métiers, maison des syndicats, maison des étudiants, antenne de la maison de l’emploi de Paris ; des activités de formation (ateliers de formation portés par les universités et l’Institut français de la mode, une université de tous les savoirs et de tous les savoir-faire, des ateliers-école de lecture, écriture, alphabétisation, des laboratoires de langues, un atelier de conseils juridiques ; des commerces, cafés-débats, forums, des jardins partagés, tables d’hôtes, restaurants, cet espace pouvant être un laboratoire de gouvernance collective autour de valeurs et d’objectifs sociaux communs

Jean Blaise propose de rassembler dans cet endroit des activités mettant en valeur la qualité de lumière et le caractère de l’espace : une grande « cantine » conviviale et soignée de 500 couverts, des boutiques (fleuristes, magasin d’épices, confiserie, commerce équitable, …), un marché aux fruits et aux légumes du monde entier, un jardin potager pédagogique, une salle privée louée aux galeries de la rue Louise Weiss

Jean-Christophe Choblet propose de faire de la halle un espace public libre et équipé capable d’accueillir des programmations évènementielles publiques ou privées de type culturel ou économique avec un hôtel atypique de standing

Christian Dupavillon propose lui aussi de consacrer cet espace à des manifestations annuelles régulières et à des manifestations occasionnelles type expositions et évènements, marché de troc, marchés, salons,

Les quatre propositions de François Barré me paraissent particulièrement intéressantes et reprendre les suggestions formulées par notre association et le groupe de travail des conseils de quartier. Les deux premières font une place aux jeunes, plutôt oubliés généralement, mais qui vont devenir très présents dans notre arrondissement universitaire. La troisième valorise le potentiel lié à la présence des galeries de la rue Louise Weiss et du 89 quai de la gare. La quatrième est la plus innovante et susceptible de créer une dynamique particulièrement intéressante dans l’ensemble de l’arrondissement.

La contribution de Jean Blaise me paraît très « mode » et peu conforme à l’histoire du quartier.

Les contributions de Jean-Christophe Choblet et de Christian Dupavillon me paraissent reproduire ce qui nous attend avec Docks en Seine.

Sans nouvelles de votre part sur le blog, ce sont les quatre propositions de François Barré qu’ADA 13 défendra lors des réunions de la concertation Paris Rive Gauche.

Françoise Samain

Expulsion à la maison des étudiants de la Côte d’Ivoire

Une partie des habitants de la maison des étudiants de la Côte d’Ivoire, 150, boulevard Vincent Auriol ont été expulsés par la Préfecture de police le mercredi 24 septembre. La Mairie du 13ème a distribué sur les marchés un communiqué donnant quelques explications.

Cet hôtel de 77 chambres construit en 1926 et dédié par la suite à l’accueil des étudiants de la Côte d’Ivoire a été revendu à un marchand de biens dans les années 60. Il fait l’objet d’une procédure d’expulsion depuis 1972, son état mettant la vie des habitants en réel danger.

Une procédure de déclaration d’utilité publique a été votée le 6 décembre 2007 par le Conseil du 13ème arrondissement et le 18 décembre par le Conseil de Paris pour permettre l’acquisition forcée de l’immeuble par la Ville de Paris. Une enquête publique s’est déroulée en juin et juillet dont le rapport doit parvenir à la mairie du 13ème dans les jours à venir.

Parallèlement, la Préfecture a fait nommer un expert sur l’état de l’immeuble et décidé, au regard des conclusions, de procéder à l’évacuation des chambres les plus difficiles d’accès ainsi que des familles avec enfants, personnes âgées et handicapées. La Mairie du 13ème aurait préféré un délai pour cette évacuation pour mener à bien le relogement définitif des familles.
Au 24 septembre, des relogements définitifs ont été proposés à 20 des 29 ménages expulsés qui pouvaient prétendre à un logement social.

La Mairie du 13ème dit s’être engagée à suivre l’avenir de chacune des familles et à se préoccuper de la situation des personnes sans papiers qui, pour nombre d’entre elles, devraient être éligibles aux critères de régularisation.

La Mairie de Paris, qui devrait devenir propriétaire de cet immeuble dans quelques mois, s’est engagée à le réhabiliter ou à le reconstruire et à y réaliser des logements sociaux.