Une accessibilité au maximum des équipements publics

Un parcours en fauteuil roulant était organisé le 12 septembre sur une intéressante initiative du conseil de quartier (CQ)- Croulebarbe en partenariat avec l’ APF, association des paralysés de France. Une quinzaine de personnes y participait, dont neuf en fauteuils roulant, certains de ces fauteuils occupés par des personnes valides. C’était un excellent moyen pour se rendre compte de la réalité vécue par une personne à mobilité réduite sur l’espace public. Car tel était le but de l’opération sur une durée de deux heures, délimité par le quadrilatère Bld. Blanqui, av. des Gobelins, les rues Croulebarbe et Corvisart. Il serait bon que cette action soit le prélude d’une opération élargie à tout le 13è, même à Paris en concernant toutes les personnes en situation de handicap.

Bien des aménagements de voirie ont déjà été entrepris, mais au constat des embûches encore existantes, il reste à faire. On trouve encore des trottoirs déformés ou surélevés, des revêtements de sols absent, des plaques d’égout en creux ou sans bouchons, des potelets enlevés, non remis ou à installer, des grilles d’arbre au sol disjointes ou au compactage manquant. Il y a même une barrière oublié devant un passage piétons et une traversée aménagée derrière un arbre! La liste pourrait se poursuivre… Toutes ces gênes à la circulation des fauteuils roulant ont été notées et photographiées par les personnes présentes de la Mairie du 13è.

En observant les commerces et restaurants du parcours, on remarque que tous ces aménagements anciens sont inaccessible aux handicapés dès l’entrée et souvent les terrasses empiètent sur la voirie au delà des limites d’autorisation. Il reste à tous cinq ans pour se mettre en conformité.

La nouvelle loi du 11 février 2005, http://information.handicap.fr/decrets- … r-2005.php , pour les personnes en situation de handicap prévoit à l’article 45, une accessibilité dans sa totalité, au plus tard en 2015, pour les établissements recevant du public. La chaine de déplacement comprend le cadre bâti, la voirie, les aménagements des espaces publics, les transports collectifs.

Dans le cadre des transports collectifs, la loi oblige les autorités compétentes d’élaborer un schéma directeur pour définir les modalités d’accessibilité des différents types de transport. En cas d’impossibilité technique avérée de mise en accessibilité de réseaux existants, comme cela pourrait être le cas pour le métro, un transport de substitution doit être mis à la disposition de l’usager handicapé, sans que le coût soit supérieur au coût du transport public existant.

L’objectif des transports publics franciliens est de rendre accessible toutes les lignes de bus et de cars et de développer des services d’information et d’assistance adaptés aux personnes à besoins spécifiques. Ils s’engagent aussi à la mise en accessibilité de 90% des gares du réseau ferré. Le rythme des réalisations se poursuivra au delà de 2015.

Martine Rigoir

Vivre place Souham

Je vis sur la place Souham … copropriétaire … et j’aime la place SOUHAM, je l’aimais telle qu’elle était, moins comme elle est devenue … espace ouvert aux bandes mais aussi aux habitants, humains, chiens et chats, c’est désormais un espace confisqué qui ne résoud rien, grilles cassées, plus de circulation « flaneuse » possible mais les bandes sont toujours là ! jusque dans nos caves … beaucoup de bruit et d’argent pour rien, et c’est bien dommage parce qu’elle est agréable la place Souham et le serait bien davantage sans motos elle qui est déjà sans voiture … au prix où j’ai payé mon appart je me demande si les gens ont bien conscience de la chance qu’ils ont de vivre dans une place piétonne en plein PANAME qu’ils soient locataires HLM à petits loyers ou copropriétaires … ils préfèrent contribuer à la réputation de la place en pleurnichant au lieu d’exiger la dissolution des bandes (ils sont combien ? une centaine en tout ?) qui fomentent ses coups sous mes fenêtre s en toute transparence. Le ramadan est fini, les canettes de bière recommencent à s’accumuler dans les plates-bandes…

M Bergeron

Il faut cultiver notre jardin ! (ou nos jardins du treizième)

Le jardin, intégré dans le projet de C. de Portzamparc d’aménagement du quartier des Grands Moulins, est devenu officiellement, le 1er octobre 2009, jardin de l’Abbé Pierre. En réalité, il s’agit de trois parcelles qui se déroulent depuis la rue M.A.-Lagroua-Weill-Hallé jusqu’à la Seine en contrebas. L’agencement en pente douce est harmonieux, souligné par la passerelle qui permet une traversée rapide aux piétons et cyclistes. L’eau de pluie, récupérée et canalisée, ruisselle et gazouille joyeusement à travers des rigoles et le long du « mur des pluies ». L’aménagement est soigné, la végétation est diversifiée et pas trop policée. C’est un espace de liberté mais pédagogique car on ne peut pas y ignorer le nom des plantations qu’on rencontre.

L’idée de dédier ce jardin à l’Abbé Pierre est inspirée par la vocation « solidaire » traditionnelle du 13e arrondissement, attestée par l’importance des infrastructures d’hébergement pour les publics en difficulté (sans abri, migrants) et par la forte proportion de logements sociaux qu’on y trouve. L’implantation des jardins sur ce qui a été l’emplacement des campements de sans-abri, au voisinage du chantier de la BnF, illustre une volonté d’accueil pour tous, en hommage à l’attention portée par l’Abbé à chaque humain.

En cette rentrée d’automne, ce lieu est agréable, convivial, attirant les voisins riverains, habitants, salariés ou étudiants. Chacun doit s’y sentir chez lui et, en particulier, l’idée de prévoir un espace pour adolescents est sympathique. On pense qu’est en train de naître un lien entre ancien et nouveau 13e, entre est et ouest, entre nouveaux venus de Paris Rive Gauche et habitants anciennement installés dans les environs de la rue de Patay.

Néanmoins quelques questions se posent :
– Selon quelle procédure ces jardins ont-ils été prévus ? Les partenaires concernés (représentants des habitants, des entreprises, de l’Université) ont-ils été consultés ? Qu’en est-il pour ce qui va suivre ?
– La liberté voulue implique la nécessité d’éviter les débordements sur la rue et entre jardin public et jardin sauvage. Tout cela a un coût financier à prendre en compte.
– Comment se fera l’évolution ? Le développement de la végétation donnera un aspect probablement différent de ce qu’on voit aujourd’hui. La gestion des fréquentations permettra-t-elle d’entretenir efficacement les infrastructures (« usure » des pelouses tant prisées par les jeunes, renouvellement des équipements…) ?
– Dans la pratique, quelques mises au point semblent nécessaires : exiguïté du jardin des écoles par rapport aux besoins potentiels des résidents, installation de bancs pour les mères de famille dans l’espace enfants, mise en sécurité de l’accès à l’eau pour les petits….
– L’espace « humide » donne à rêver à des cultures tropicales. Mais n’est-ce pas entretenir un « nid à moustiques » comme l’ont expérimenté quelques visiteurs de la première heure ?
– On a parlé de quartier « populaire » : cela a été vrai naguère, mais est-ce toujours le cas ? Il y a bien une volonté d’assurer la mixité sociale, avec l’installation de logements sociaux. B. Delanoë nous a dit que le 13e était prêt à accueillir des logements « très » sociaux. Est-ce le cas ici ? Le parrainage des jardins qui fait référence à l’esprit solidaire doit être relayé par des réalisations concrètes pour n’être pas seulement symbolique. Et pourquoi pas dans le jardin, un rappel des actions solidaires réalisées dans le quartier (expo photo par exemple) ?

Ce n’est pas un « jardin extraordinaire » mais c’est une belle réalisation, un lieu de vie qui ne demande qu’à devenir un maillon actif dans l’échange souhaité entre les différents quartiers et les différents types d’usagers. Il faut lui en donner les moyens.

Brigitte Einhorn