En 2013, un nouveau président pour Ada 13

La passation de pouvoir (illustration de Françoise Samain d’après Raphaël)

La passation de pouvoir
(illustration de Françoise Samain d’après Raphaël)

À l’occasion de l’assemblée générale du 6 avril 2013, Françoise Samain, présidente d’Ada 13 depuis 2005, a « passé la main » à Emmanuel Leguy, urbaniste environnementaliste candidat à la succession.
Attaché aux valeurs de l’action associative, ses premiers projets de président seront de continuer l’entreprise conduite jusqu’ici par Ada 13 pour un développement et un aménagement concerté et durable du treizième arrondissement, et de mettre en place un groupe de travail ayant pour mission de préparer la célébration des cinquante ans de l’association (en 2014).
Prétexte à observer et à analyser le travail produit par Ada 13 depuis sa création en 1964, l’organisation de cet anniversaire devrait permettre de définir les objectifs futurs, les territoires nouveaux pour notre association.

Les Olympiades après l’exposition et les « 40 ans »

Les Olympiades, le plaisir des hauteurs

Le plaisir des hauteurs

Après l’exposition :

L’exposition au Pavillon de l’Arsenal Les Olympiades, Paris 13e. Une modernité contemporaine a connu en grand succès. L’image des Olympiades dans le public et les médias a été transfigurée, comme par magie !

Bravo à la brillante équipe de conception et réalisation, notamment Françoise Moiroux, Aurélien Gillier, Vincent Fillon, et bien entendu Anne Hidalgo, présidente et Alexandre Labasse, directeur général du Pavillon de l’Arsenal.
Quel chemin parcouru depuis octobre 2005 où dans ce même Pavillon de l’Arsenal se tenait l’exposition Aménager Paris conçue par Éric Lapierre. On y présentait le GPRU des Olympiades. L’objectif affiché à cette époque était de « corriger les erreurs du passé ».

J’étais présent le samedi 20 avril¹ à l’ESJ pour la présentation de deux documentaires d’Isabelle Bonté², suivie d’une discussion sur les Olympiades. Selon le sentiment général, l’objectif n’est plus de « corriger les erreurs du passé » mais de « valoriser un patrimoine architectural enfin reconnu ».
Les habitants, le conseil de quartier, les associations Envol³ et Ada 13 ont exprimé un légitime besoin de concertation à la mesure des circonstances nouvelles.
Personne ne pourrait comprendre qu’on ne respecte pas ce qui mérite d’être préservé, même s’il faut « donner du temps au temps ».
En revanche il n’y a pas de temps à perdre pour « corriger les erreurs du présent » commises par la Semapa faute d’avoir retenu l’avis des habitants et des associations (cf. destruction de la rampe de l’accès « Ivry » et création désastreuse du « tunnel »).

Ada 13 avait raison

L’architecte Michel Holley4 a été précurseur en matière d’accessibilité pour tous. Il a construit les Olympiades au début des années 70 (études à partir de 1968) avec un jeu de rampes en béton permettant tous les parcours mais avec des pentes pas encore limitées à 5 % (la première réglementation est postérieure). Les rampes ne tombent jamais en panne, les ascenseurs ne sont pas aussi fiables. Dans le cas de l’accès Ivry, la rampe ayant été détruite, l’accessibilité est défaillante parfois pendant plusieurs jours. Sans aucun doute, les ascenseurs étaient une nécessité mais fallait-il démolir les rampes ?

L’Ada 13, reconnue pour son expérience en aménagement urbain, a inscrit l’observation suivante au registre de l’enquête sur le PLU (Projet d’aménagement Olympiades-Choisy)5, 6 :
le projet de PLU prévoit d’aménager les accès en faveur des personnes à mobilité réduite.

Nous sommes évidemment d’accord avec cette proposition.
Nous demandons que soit également prise en compte la circulation des landaus, poussettes, caddies personnels, vélos d’enfants et les rampes nous semblent des voies d’accès complémentaires et nécessaires.

Nombreux sont les habitants qui se sont exprimés dans le même sens au cours des réunions et des consultations officielles (enquêtes DUP et PLU).
L’accès Ivry et son ascenseur sont propriété de la Ville de Paris (par expropriation « Stadium élargi ») malgré tous les efforts de M. Jérôme Coumet, maire du treizième, le problème de la fiabilité de l’ascenseur n’a pas trouvé de solution satisfaisante.
On ne va pas reconstruire la rampe. Le service dû aux PMR (personne à mobilité réduite) n’est pas assuré.
Est-ce acceptable ?
L’Association des paralysés de France (APF)7 17 boulevard Auguste-Blanqui, Paris 13, a été consultée, elle remettra prochainement son positionnement et ses solutions.

Les autres accès :

  • S’agissant de l’accès Nationale, une rampe à 5 % a été réalisée pour se rendre aux nouvelles crèches (en complément de l’ascenseur et des escaliers).
  • S’agissant de l’accès Tolbiac, en complément à l’ascenseur, la rampe d’origine de l’accès Baudricourt proche est encore disponible (réaménagement différé).
  • Nota : Seul l’accès Ivry est municipal, les autres bien que financés à 90 % par la mairie, dépendent de l’ASL Olympiades qui en assume la maintenance.
  • Dans tous les cas, le fonctionnement des ascenseurs est aléatoire, sujet à de fréquentes pannes ou interruptions pour entretien.

La galerie du Stadium dite  « le tunnel »

Ce passage inachevé, sombre et sordide, est consécutif à la décision de l’aménageur de déplacer l’entrée du Stadium à grands frais (travaux excessifs et conséquences sur les commerces existants). Ce choix, contesté avec bon sens par les habitants, est responsable pour une part, de l’échec de la commercialisation des boutiques et du déficit de l’opération. L’insuffisance d’éclairage diurne et nocturne est un des principaux facteurs propices à l’insécurité. Les services techniques de la Ville de Paris ont été sollicités par la Mairie du treizième. À suivre…

Alain Joubaire


  1. Le compte-rendu du bureau d’animation du 20 avril 2013.
  2. À propos d’Isabelle Bonté, sculptrice et plasticienne.
  3. À propos de l’association Envol.
  4. À propos de l’architecte Michel Holley.
  5. Les Olympiades. Quelles perspectives ? (octobre 2001).
  6. GPRU Olympiades. Diagnostique urbain et propositions (décembre 2002).
  7. À propos de l’Association des paralysés de France.

Modernité des Olympiades

L’esplanade des Olympiades

Les Olympiades, une nouvelle ville dans la ville

L’exposition de Pavillon de l’Arsenal, consacrée début 2013 aux quarante ans des Olympiades, est maintenant terminée. Elle a été mise en scène par Françoise Moiroux à qui l’on doit aussi le n° Hors-Série de Connaissances des Arts Les Olympiades Paris XIIIe. Une modernité contemporaine. On y voit comment, sur les terrains ferroviaires de la Gare des Gobelins, tout le quartier industriel des anciennes usines Panhard s’est retrouvé remodelé. Des tours et des barres portant le nom de villes olympiques ont été construits sur dalle, formant le quartier des Olympiades. La hauteur avait pour raison de gagner de la place au sol, de séparer les fonctions (trafic ferroviaire, parkings, commerces et loisirs, habitat, bureaux) en les superposant et de séparer la vie des piétons de celle des automobiles. C’était le premier acte de l’opération Italie qui s’inscrivait dans un projet d’aménagement ambitieux (une autoroute urbaine, 55 tours dans l’arrondissement). La crise économique et la décision de Giscard d’Estaing de plafonner les hauteurs de construction à Paris de 1975 ont mis fin à ce type d’urbanisme. A la mixité des fonctions s’ajoutait une réelle mixité sociale puisque ont été construits des immeubles destinés soit au secteur privé, soit aux logements aidés et logements sociaux. Les constructions dues à Michel Holley présentaient un caractère pionnier et une qualité architecturale reconnus malgré les critiques soulevées par l’urbanisme de dalles[1].

Les associations locales, dont ADA 13, ont cherché dès le début à pallier les difficultés liées à ce bouleversement complet d’un quartier remodelé sur les ¾ de sa superficie : nécessité d’obtenir les équipements promis, relogement des anciens habitants (voir sur notre site :  http://www.ada13.com/historique/operation_italie.htm). Avec le temps, la desserte des transports a été améliorée, écoles et médiathèque ont été construits aux environs. Restent les problèmes liés au statut de ces espaces privés d’usage public et le surcroît de charges que cela occasionne pour les résidents. Cette question n’est toujours pas réglée malgré le reclassement de la dalle et des voies souterraines en 1976. La Ville a aussi procédé à des opérations de réaménagement (accès, Stadium) et d’action sociale. On regrette pourtant que ces opérations n’aient pas amélioré l’accessibilité pour les personnes à mobilité réduite.

Le regain d’intérêt pour ce site s’accompagne de l’idée d’en poursuivre l’aménagement qui avait été interrompu vers le sud avec la réorientation de 1975. Un tel projet irait dans le sens du regain de dynamisme de la partie sud de l’arrondissement vers Masséna-Bruneseau et des perspectives liées à l’essor du Grand Paris.

[1] Voir aussi La Gazette du 13e, n° 87, janvier 2013 et n° 88, avril 2013

En bordure du treizième : ça bouge !

La petite ceintureLe tramway T3 qui en périphérie du 13e cheminait vers l’Ouest, vite et bien, est depuis décembre 2012 prolongé vers l’Est et le Nord de Paris. Bien sûr, il y a rupture de charge à la Porte de Vincennes ce qui implique un changement de voiture et n’est pas très commode. Néanmoins, c’est un  progrès en termes de flux de voyageurs transportés, de rapidité des déplacements, de réduction de la pollution.

Le devenir de la Petite Ceinture encerclant Paris est aussi en débat, dans le cadre d’une concertation avec les élus et les habitants concernés. Cette voie est depuis longtemps désaffectée et seule subsiste une partie des 32 km du parcours initial. A l’Ouest, une portion est notamment utilisée pour la circulation du RER C. La convention entre RFF et la Ville de Paris, signée en 2006, prévoyait une réutilisation possible de ce circuit, surtout sous forme de promenades, mais seulement à titre provisoire pour en préserver le caractère ferroviaire. L’Atelier Parisien d’urbanisme (APUR) a procédé à une étude prospective qui propose une reconversion partielle de la Petite Ceinture : le RER C serait maintenu à l’Ouest, un tramway circulerait sur le tronçon Est, entre la gare Evangile et la Porte Dorée, en passant par les Buttes Chaumont et le Père Lachaise. Au Sud, serait installée une promenade pérenne.

La convention de 2006 étant arrivée à terme en 2012, les propositions de l’APUR de diviser le parcours en trois tronçons sont examinées et RFF envisage de céder certaines sections à la Ville. Dans le 13e arrondissement, la fonction ferroviaire de la Petite Ceinture serait abandonnée au profit du verdissement et les rails seraient supprimés. C’est l’utilisation à donner à ces terrains qui fait l’objet de la concertation : espaces verts, animation, loisirs, culture, art, sports et vie associative… L’imagination est au rendez-vous !

La reconversion de la Petite ceinture est contestée par ceux qui veulent préserver la vocation de cette ligne et la remettre en service. Cela permettrait de désengorger les transports en commun, en réutilisant une infrastructure déjà en place et en économisant l’énergie. Il est aussi à craindre aussi que la spéculation immobilière ne s’empare de cette opportunité.

D’autres, parmi lesquels figure l’association ADA 13, jugent par contre peu réaliste une remise en service de l’exploitation ferroviaire puisque le parcours est morcelé. Ils préconisent un aménagement végétal du site, sur le modèle de la coulée verte du 12e arrondissement, qui pour le 13e,irait de l’ancienne gare Rungis à celle de Masséna. La constructibilité  serait limitée et on  pourrait y installer des pistes cyclables, des parcours de promenade, des aires de jeu, des jardins familiaux… Cette réutilisation pourrait se faire en partenariat avec les habitants et les associations locales.