1960-1970 :
la défense du cadre de vie

Panneau d’exposition | 1960-1970 : la défense du cadre de vie. Contre la rénovation bulldozer

Contre la rénovation bulldozer

Le travail d’analyse d’Ada 13 laissait prévoir depuis 1968 « l’échec » de l’opération Italie XIII. En 1975, l’association élabore dix propositions pour le projet de Plan d’occu­pation des sols (POS).
Ce plan retient trois des options présentées par Ada 13 : densités limitées, pas d’élargissement de voirie et limitation des hauteurs.
Il répercute aussi les préconisations portant sur la nécessité d’une mise en œuvre rapide des équipements, d’un plan de circulation et la priorité donnée à la réhabilitation sur la démolition.


Les dix principes préconisés par Ada 13

  1. Une densité plus raisonnable : un coefficient d’occupation des sols¹ (COS) de 2,7 au lieu de 3,5.
  2. Pas de démolition inutile, tous les immeubles reconnus en bon état doivent être conservés.
  3. Pas d’élargissement général de la voirie.
  4. Conserver et agrandir les espaces verts et libres : aucun espace vert actuel ne doit être détruit et il en faut plus.
  5. Définition d’une nouvelle gamme d’équipements pour tenir compte des besoins réels de la population.
  6. Un meilleur équilibre des types de logements : pas de prolifération des studios, autant de logements que de foyers à reloger.
  7. Acquisitions foncières et relogement sous contrôle public.
  8. Établissement d’un calendrier précis.
  9. Désigner un responsable de la rénovation.
  10. Associer les habitants anciens et nouveaux.
  1. Par exemple, sur un terrain de 1 000 m², avec un COS maximal de 2,7 :
    on peut construire jusqu’à 1 000 m² × 2,7 = 2 700 m² de surface de plancher.

Le panneau d’exposition 1960-1970 : la défense du cadre de vie. Contre la rénovation bulldozer est disponible au téléchargement au format PDF.


Au sommaire de l’exposition “Une histoire parisienne de la démocratie participative…


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Les 40 ans des Olympiades retracés sur France Culture

France Culture a diffusé le 9 juillet 2013, dans l’émission d’Emmanuel Laurentin, « La Fabrique de l’Histoire », un documentaire de Séverine Liatard et Séverine Cassar, intitulé Les Olympiades, un village dans la ville.

Cette émission a été réalisée à l’occasion des 40 ans des Olympiades, ensemble immobilier inclus dans le programme de rénovation du secteur Italie qui prévoyait à l’origine de construire 55 tours d’une centaine de mètres, entre Place d’Italie et Porte d’Italie, à l’emplacement de friches industrielles ou en rasant des îlots d’habitat insalubre. Il n’y aura finalement qu’une trentaine de tours, dont huit aux Olympiades, édifiées entre 1970 et 1976 sur une dalle surplombant l’ancienne gare des Gobelins qui a été reconstruite à cette occasion. Michel Holley était l’architecte en chef chargé de réaménager les terrains ferroviaires déclassés, qui a mis en pratique ses théories urbanistiques : regroupement des tours en bouquets différenciés à l’intérieur de chaque îlot, dessin des panneaux de façade, séparation des fonctions par niveaux. L’opération Olympiades relève de l’initiative de promoteurs et d’investisseurs privés. L’obligation qui leur est faite de reloger sur place les anciens habitants explique la parité entre logement public et privé et donc la réelle mixité sociale qui subsiste encore aujourd’hui. Jusqu’à l’arrêt de l’urbanisme vertical décidé en 1974 par  Giscard d’Estaing, les problèmes liés à ce type de rénovation ont été vivement critiqués, notamment par Ada 13 : appétit des banques et des promoteurs, non-relogement des anciens habitants, retard dans la livraison des équipements.

Actuellement l’entretien de la dalle pose problème. La Ville de Paris a financé des travaux de mise aux normes pour la circulation des personnes à mobilité réduite. Pour pallier au vieillissement de la dalle et pour améliorer la performance énergétique, d’autres travaux sont cependant à prévoir. Ils seront à la charge des copropriétaires : il s’agit d’un espace public de fait mais son statut juridique est celui d’un espace privé de droit. À l’extérieur l’image des Olympiades est plutôt négative, mais les habitants sont souvent attachés à leur dalle qui a des atouts : elle est désormais au cœur d’un important pôle d’activité, bien relayé par le réseau de transports, et il attire une nombreuse population. L’exposition de 2013 au Pavillon de l’Arsenal a contribué à réhabiliter cet ensemble qui occupe une place importante dans le quartier et l’arrondissement (3 000 logements).

Au cours de l’émission, l’histoire des lieux a été retracée grâce aux témoignages de Michel Holley, l’architecte en chef des Olympiades et de son adjoint André Martinat, de Françoise Moiroux, historienne de la ville, spécialiste de l’architecture du XXe siècle, commissaire scientifique de l’exposition sur les Olympiades au Pavillon de l’Arsenal.

Des habitants de la première heure qui aiment leur dalle se sont aussi exprimés. Parmi eux, Alain Joubaire, adhérent d’Ada 13, qui travaille depuis de longues années à la sauvegarde et à la mise en valeur de ce site.